Mercredi dernier, dans l'une des salles de conférences de l'hôtel qui accueille les différentes activités parallèles des Journées cinématographiques de Carthage, a eu lieu la rencontre des critiques de cinéma arabes. Réunis à l'initiative de l'Association tunisienne de la promotion de la critique cinématographique (Atpcc), les participants venus d'Algérie, du Maroc, de Libye, de Syrie, d'Egypte, du Maroc, de Turquie même et de différentes régions de la Tunisie devaient débattre de la réalité de la critique dans le domaine du septième art. Si, dans certains pays, la critique s'épanouit et, par conséquent, aide son cinéma national à évoluer et à se remettre sans cesse en question, dans d'autres, les plumes sont rares et les associations de critiques cinématographiques sont inexistantes. Comment faire alors pour promouvoir cette profession ? Faut-il déjà redéfinir le rôle du critique ? Ce dernier n'est-il pas celui qui prend le lecteur par la main pour l'aider à voyager dans l'œuvre ? Ou est-il ce juge par lequel le scandale arrive ? Et quel est, au juste, le rôle d'une association comme l'Atpcc ? N'est-il pas celui de promouvoir la critique au lieu de se substituer à une fédération de ciné-clubs? C'est clair, l'Atpcc se cherche encore, dit Noura Borsali, membre de l'association. Cette dernière est convaincue que l'Atpcc a un rôle de formateur à accomplir. Mais trêve de concepts et de définitions, et de remises en question, réplique Safa Laisy, la critique égyptienne. En effet, cette rencontre n'avait qu'une demi-journée pour aboutir à des décisions qui pourraient changer le paysage de la critique arabe et, par conséquent, celui des cinémas de nos pays. Ce n'est que vers la fin de la matinée que les propositions ont commencé à pleuvoir : faut-il organiser un congrès de critiques arabes, ou une rencontre qui réunit des représentants de pays qui n'ont pas d'associations ? Pourquoi ne pas mettre en place des ateliers ? Mais le plus important, c'est de se connaître les uns les autres. Le site de l'Atpcc, qui existe déjà, pourrait être le lien entre tous les critiques arabes. Et rien n'empêche ces derniers de réfléchir en même temps à la création d'une structure qui les réunirait tous et où ils pourraient défendre le principe de leur existence. En attendant, ils se sont mis d'accord pour créer une base de données. Le tout est de ne pas échouer, comme à l'époque en 1986 au Caire, ou plus tard à Damas. Car le but, c'est d'être ensemble pour un meilleur cinéma arabe.