La 2e édition des Journées nationales de transfert de technologies ont démarré hier à Tunis avec 1.000 participants attendus pour cet événement qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui pour débattre du rôle du transfert technologique dans le renforcement de la croissance économique. D'ailleurs, un espace d'exposition a été consacré à 25 entreprises, unités et laboratoires de recherche et startup pour présenter leurs innovations Cet événement a été une occasion pour le rapprochement entre deux mondes : la recherche et l'entreprise. Une relation qui a longtemps été qualifiée comme froide et nécessitant plus d'efforts pour rapprocher les académiciens des professionnels. Une question que Slim Khalbous, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a bien souligné lors de l'ouverutre des Journées. Il a relevé que ce rapprochement devrait s'opérer dans une perspective de développement du pays. «Pour cela, nous avons entamé plusieurs actions. Nous avons commencé à changer radicalement les méthodes d'enseignement et nous orienter vers le renforcement des formations complémentaires pour être en adéquation avec les besoins des entreprises», a-t-il affirmé. De même, pour la Recherche et Développement, le ministre a indiqué que le changement a concerné la méthode de financement dans les laboratoires et centres de recherche pour qu'il soit lié aux performances et résultats réalisés, estimant que le ministère consacre désormais 50% du budget vers la R&D applicative. Mécanismes M. Khalbous a souligné que plusieurs mécanismes ont été mis en place pour favoriser le rapprochement entre l'entreprise et les chercheurs. Il cite un mécanisme permettant aux étudiants en PFE de profiter d'un pack allant jusqu'à 35.000 dinars. Les laboratoires, centres de recherche et technopole pourront bénéficier d'un financement jusqu'à 300 mille dinars. Il s'agit également du projet «Mobidic» qui permet aux doctorants ou docteurs d'intégrer des entreprises et d'avoir droit à un salaire financé à hauteur de 80% par l'Etat et à 20% par l'entreprise. «Ceci est très important si on sait que 14 mille docteurs préparent actuellement leurs doctorats dans les Universités. Et on sait que les recrutements dans la fonction publique deviennent de plus en plus difficiles. Le partenariat avec le secteur privé devient crucial», a-t-il expliqué. M. Khalbous a cité aussi le projet «PRF» pour la coopération entre l'Etat et l'entreprise pour identifier les priorités nationales économiques et le projet «H2020» qui offre des financements compétitifs et requiert une mobilisation du secteur privé pour décrocher ces financements. Suivre les évolutions Le ministre a évoqué la signature avec le cluster «Elentica» des entreprises opéant dans le secteur électronique, d'une convention de partenariat pour la création d'une cellule de R&D afin que les entreprises sous-traitent leurs recherches dans les Universités. De son côté, Slim Feriani, ministre de l'Industrie et des PME, a affirmé que le monde connaît la quatrième révolution industrielle «Industrie 4.0», à laquelle il faut se préparer et relever les défis. «L'objectif n'est pas seulement d'augmenter la production mais d'améliorer la qualité», a-t-il lancé. Il a ajouté que le ministère a déjà préparé une nouvelles stratégie industrielle pour la période 2018-2020. Ces principaux axes sont le renforcement de la compétitivité des entreprises, la création d'une nouvelle génération de PME, les secteurs prometteurs à haute valeur ajoutée, le renforcement du tissu industriel et l'orientation vers les énergies renouvelables. «Un effort qui requiert des avancées en termes de R&D, de législations et aussi de financements», a-t-il indiqué. Les Journées Nationales de Transfert des Technologies ont été également l'occasion pour primer huit lauréats dans le concours national de l'Innovation, parmi 175 dossiers reçus. Ce concours a concerné quatre catégories : les innovateurs indépendants, les entreprises, les startup et les établissements universitaires, centres et laboratoires de recherche. Pour sa deuxième journée, cette manifestation sera l'occasion de débattre de plusieurs thèmes : le rôle des structures d'accompagnement, le transfert de technologie en Tunisie, l'écosystème de l'innovation, etc.