annonce Serguei Lavrov, ministre des A.E. Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a sollicité hier la Russie d'accroître le nombre de touristes russes en Tunisie qui, selon lui, a atteint 600 mille visiteurs en 2018. Lors d'une conférence de presse qu'il a eue conjointement avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Jhinaoui a appelé les sociétés d'infrastructure russes à investir en Tunisie. «La Tunisie va ouvrir la voie aux sociétés d'infrastructure russes pour réaliser les projets prévus dans le plan de développement», a-t-il souligné. «Bien qu'il soit important, le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Russie demeure largement déséquilibré», a-t-il regretté à l'issue d'une séance de travail qui s'est déroulée en présence des délégations des deux pays. «Le volume des exportations tunisiennes vers la Russie ne dépasse pas 61 millions de dinars, tandis que les importations russes vers la Tunisie s'élèvent à 1,4 milliard de dinars», a-t-il précisé. Selon Jhinaoui, «le ministre russe des Affaires étrangères a assuré que Moscou va prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter l'écoulement des produits tunisiens sur le marché russe». Dans le même contexte, le chef de la diplomatie tunisienne a déclaré avoir convenu avec son homologue russe de convoquer la commission mixte tuniso-russe à se réunir avant juin 2019 pour examiner une série de dossiers dont notamment celui des échanges commerciaux bilatéraux et l'investissement russe en Tunisie. D'après Jhinaoui, les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de la culture, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique étaient aussi au menu de la séance du travail qui a permis de mettre l'accent sur la nécessité de coordonner les positions entre la Russie et la Tunisie qui s'apprête à rejoindre, en juin prochain, le Conseil de sécurité en tant que membre non permanent. Au cours de cette conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé que «les relations commerciales entre la Russie et la Tunisie sont profitables pour les deux pays», faisant état, à ce propos, de l'engagement de la Russie «à répondre à toutes les demandes de la Tunisie». Selon lui, les importations russes de la Tunisie sont principalement agricoles, tandis que les exportations de la Russie vers la Tunisie sont axées sur les produits industriels et composés. Dans le même contexte, Lavrov a mis l'accent sur l'importance de la coopération touristique entre les deux pays, saluant à ce propos les efforts déployés par la Tunisie pour réunir les conditions de sécurité aux touristes russes. «Nous nous félicitons de nos relations avec la Tunisie, ce pays ami et partenaire de longue date de la Russie», a-t-il dit. La Tunisie attachée à une sortie de crise pour la Syrie Le chef de la diplomatie russe a ajouté que l'entretien qu'il a eu avec son homologue tunisien a permis d'aborder plusieurs questions dont la situation en Libye «où persiste la menace des groupes terroristes». Sur un autre plan, Sergueï Lavrov a fait part du souhait de voir la Tunisie «insister sur le retour de la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes», d'autant, a-t-il dit, que la Tunisie accueillera fin mars prochain la 30e session du Sommet arabe». Il a relevé avoir évoqué cette question lors de ses entretiens avec des responsables en Algérie et au Maroc avant d'arriver en Tunisie. Le chef de la diplomatie russe a salué, à cet égard, la position de la Tunisie lors des pourparlers d'Astana sur la Syrie qui a, selon lui, renforcé la position russe à l'égard de la crise syrienne. «Les amis tunisiens souhaitent le retour prochain des réfugiés syriens se trouvant sur leur sol et auxquels un intérêt particulier a été accordé», a-t-il dit. De son côté, Khemaies Jhinaoui a affirmé que la décision concernant le retour de la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes «n'est pas une décision tunisienne mais une décision arabe commune». Les ministres arabes des Affaires étrangères, a-t-il expliqué, devront se réunir et décider des modalités du retour de la Syrie, de la date y afférente et de la forme». «La Tunisie, a-t-il ajouté, s'attache à une sortie de crise pour la Syrie, à la stabilité dans ce pays, à son unité nationale et à la préservation de l'Etat syrien», rappelant que la Tunisie a ouvert son ambassade (à Damas) pour protéger les affaires des Tunisiens résidant dans ce pays.