- «Mon meilleur souvenir : la Coupe de Tunisie remportée en 1982 contre le CA» - «Le Graâl de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe en 1988, un moment inoubliable » - «J'ai évité à deux reprises les interventions musclées de Mohamed Ben Mahmoud. Mais au troisième contact il me porta le coup fatal ! Je suis sorti sur une civière . On a diagnostiqué une double fracture du tibia et péroné . C'était très excessif de sa part ! » Il a commencé sa carrière de footballeur avec les minimes de la VS Menzel Abderrahmane en 1971. Il passa 9 ans dans son club d'origine (jusqu'à 1980) avant de rejoindre le CAB à l'orée de la saison 1980-1981. Il s'agit, tout le monde l'a compris, de l'excellent milieu de terrain Mansour Shaïek. C'était la belle époque où les responsables cabistes, en l'occurrence MM. M'hamed Belhadj et Hamadi Baccouche, prospectaient tous les clubs de la région pour recruter les jeunes talents. On a vu alors débarquer au CAB une pléiade de joueurs exceptionnels à l'instar de Hamda Ben Doulet, Adel Smirani, Mohsen Gharbi, Mohamed Toumi (gardien de but ), Chokri Béjaoui, Abdessalem Arafa, Mostafa Dhaouadi, Adnène Baghouli, Mokhtar Trabelsi, Mounir Méjri, Lotfi El May, etc., issus pêle-mêle de la Stir Zarzouna, de la VSMA, de l'ASMD, de l'EAM, du SAMB, de véritables viviers de joueurs doués .Ils se sont vite intégrés dans le groupe, vu la proximité des communes. Mansour Shaïek a fait partie justement de cette vague de talents qui ont fait le bonheur du CAB tout au long des année 80. Son baptême du feu sous les couleurs « jaune et noir» coïncida lors de la saison 1980 - 1981 contre le ST à Tunis ( 2 à 2 ), saison à l'issue de laquelle les Cabistes entraînés par Tawfik Ben Othmane terminèrent cinquièmes au classement. Il était sur le terrain très élégant et spectaculaire à la fois grâce à ses qualités techniques hors pair. Il avait le drible facile et une clairvoyance dans le jeu qui lui permettait de mettre ses coéquipiers dans une position idéale de marquer . Il n'avait que 21 ans. La nouvelle coqueluche du CAB était promise à une belle carrière. Les années de gloire! Les récompenses d'un travail sérieux de tout un groupe n'ont pas tardé à donner leurs fruits. Les années 80 ont été la décennie de toutes les distinctions au CAB. « Je me rappelle encore des titres que nous avons remportés pendant cette période mais celui qui a le plus de saveur est la Coupe de Tunisie, gagnée haut la main contre le CA dans un stade d'El Menzah archi -comble. C'était le premier trophée de ma jeune carrière. Ma joie était indescriptible!», nous dit l'ex- milieu nordiste. Mais Mansour Shaïek n'a pas fini d'être comblé. Il était là quand le club phare de la capitale du Nord a remporté la Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe en 1988. « A cette occasion, j‘étais heureux de contribuer à notre quatrième consécration .. Nous venions, par là-même, d'offrir la première Coupe continentale à la Tunisie. C'était énorme ! », ajoute-t-il avec beaucoup de fierté. Une année plus tôt, il brandissait la Coupe de Tunisie, une nouvelle fois. C'était en 1987 face à l'ASM. Le coup d'arrêt ! Alors que le meneur de jeu du CAB était en possession de tous ses moyens, en plein épanouissement, le milieu défensif de l'EST Mohamed Ben Mahmoud le faucha et mit fin à son élan: «On jouait contre l'EST à El Menzah pour le compte de la 5e journée lors de la saison 1982-1983. Nous étions leaders devant les Espérantistes à ce moment-là. Pendant le match, Ben Mahmoud me marquait à la culotte, et, après chaque contact, il revenait à la charge. J'ai évité à deux reprises ses interventions musclées et violentes. Mais au troisième contact il me porta le coup fatal! Je suis sorti sur une civière. On a diagnostiqué une double fracture du tibia et péroné. C'était très excessif de sa part et il ne s'en est même pas excusé ! Je ne lui pardonnerai jamais ce douloureux cauchemar», rapporte amèrement le blessé lui-même. Mansour Shaïek ne reprendra alors le chemin des stades de football qu'après un an et demi c'est-à-dire en 1985. Il fêta le titre de champion de Tunisie en 1984 avec ses camarades en dehors du terrain, lui qui aurait tant aimé contribuer au sacre. Sans cette fâcheuse blessure contractée en pleine ascension, il aurait réussi une carrière exceptionnelle. Il terminera son parcours de footballeur contre le Stade Soussien en 1990 et le match a été gagné sur le score de un but à zéro .