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« Chaque pays francophone doit cultiver son imaginaire » Institut Français de Tunisie (I.F.T.) — Conférence-débat avec Christiane Taubira, femme politique française
Les échanges avec le public ont permis de mieux comprendre les axes d'idéologie que défend Taubira grâce à son volontarisme. Notamment l'avenir réservé à la Francophonie en Afrique et dans le monde Tunis sera la capitale de la Francophonie en 2020, à l'occasion du dix-huitième Sommet mondial de la Francophonie. D'ailleurs, le lancement du comité d'organisation sera activé pour le mois d'avril avec la contribution de Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, qui va célébrer son 50e anniversaire. D'un autre côté, Christiane Taubira, politicienne française et ancienne garde des sceaux au titre de ministre de la Justice entre 2012 et 2016, a donné une conférence de presse, hier lundi, à partir de 12h30, à l'auditorium de l'IFT. Celle-ci intervient dans le cadre de sa participation au forum de la Francophonie de Tunis qui se déroule depuis la semaine dernière à la cité de la culture et dans d'autres espaces culturels. Les journées de la Francophonie se déroulent du 6 au 24 mars 2019. Elle a animé un débat nourri et enrichi par les interventions de l'assistance. Plusieurs questions ont été soulevées dont celle de l'égalité dans l'héritage, le racisme et bien entendu la Francophonie dans le monde. Francophonie et diversité A la question de comprendre pourquoi la France n'investit plus dans la Francophonie comme auparavant, notamment dans les établissements éducatifs où l'on ressent un désengagement progressif, Mme Taubira défendra la position de l'Etat français avec son argumentaire. Il devient indispensable de créer un espace de Francophonie, avec son imaginaire, pour définir les rapports des citoyens à l'autonomie, à la justice, avec les codes sociaux, dans chaque pays. La politique définit les règles, pour rendre possible la vie commune. Par conséquent, il faut créer une harmonie dans la politique autonome du pays, en utilisant les atouts de la Francophonie. « La littérature véhiculée dans tous ces pays va s'articuler sur tout le territoire. Les arts, les peintures, les arts vivants vont s'exprimer différemment et rendent dérisoire le coût de la Francophonie. » La diversité des langues dans certains pays francophones ne doit pas conduire au repli idéologique ou culturel. « La Francophonie doit devenir un instrument qui facilite le dialogue, la connaissance mutuelle et le partage culturel, linguistique, artistique mais aussi le partage de rêves et de volonté», notamment dans des dossiers comme l'égalité successorale où la parité hommes-femmes est ardemment défendue par les parlementaires européens. L'échange de communications entre les parlementaires français et tunisiens doit permettre d'atteindre un nouveau palier dans la coopération bilatérale. Centres d'intérêt et causes Mme Taubira, actuellement membre honoraire du Parlement français, a fait cet aveu sur la question de l'égalité dans l'héritage qui tarde à se concrétiser en Tunisie malgré les grandes avancées du Colibe (Comité des libertés individuelles) : « Je ne vois pas d'arguments qui justifieraient le maintien de l'inégalité dans la transmission de l'héritage entre les filles et les garçons». Elle justifie son raisonnement par le fait que la décision doit être juste. L'égalité entre les femmes et les hommes n'est pas négociable tout comme l'égalité entre tous les citoyens quelles que soient leurs couleurs, leurs appartenances, leurs convictions, leurs croyances… « La Tunisie est aujourd'hui dotée d'une constitution qui stipule l'égalité et recouvre les libertés fondamentales et il convient de conformer son contenu avec les textes législatifs existants», a-t-elle indiqué dans une déclaration à l'agence TAP. Cependant, certaines questions qui fâchent ont par ailleurs été évoquées à la lumière du dernier scandale qui a éclaté dans le secteur de santé publique. En effet, le décès de douze nourrissons au centre de la néonatalogie de La Rabta a terrifié la population le dernier triste week-end. Des intervenants médiatiques en ont profité pour demander la vision des faits de Christiane Taubira qui constate le péril du secteur de la santé publique en Tunisie et son déclin. Elle s'est dite touchée par le décès des 12 nouveau-nés, soulignant qu'il s'agit d'un incident tragique. Elle affirme à ce sujet : « Il faut repenser les services publics en général et celui de la santé en particulier et identifier les responsabilités pour faire en sorte qu'un tel drame ne se reproduise plus». Elle tient à défendre le corps médical tunisien pour sa bonne réputation et le fait d'être sollicité par les hôpitaux étrangers. Le soutien de l'ambassadeur de France, Olivier Poivre d'Arvor, qui s'est manifesté dans un statut sur facebook dans lequel il affirme l'engagement de la France à soutenir la Tunisie pour redresser la barre dans les hôpitaux n'est pas passé inaperçu. Il faut indiquer que Christiane Taubira est également écrivaine avec une douzaine de publications à ce jour. Dont les deux derniers ouvrages : « Murmures à la jeunesse» et « Nous habitons la terre». Une dame de fer de la politique française qui se mue en ambassadrice de la Francophonie et de la paix dans le monde. Pour un monde meilleur et plus juste.