• Le dépistage précoce est vital • Améliorer la prise en charge du patient cancéreux au plan médical, humain et social Les actions concrètes de l'Association «Saïda» consistent à renforcer les centres anti-cancer. En effet, «Saïda accorde aussi un intérêt particulier à l'information et à la sensibilisation et participe au renforcement du réseau de dépistage, de prévention et de diagnostic précoce du cancer du sein. L'Association «Saïda» de lutte contre le cancer, récemment créée par Madame Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat, organise aujourd'hui à Gammarth la 1ère journée de sensibilisation à la prévention du cancer du sein. Des spécialistes en cancérologie, en radiologie et en chirurgie, membres de l'association, débattront de ce fléau qui occupe la première place sur l'échelle des maladies cancéreuses concernant les femmes. Un programme scientifique comporte des actualités thérapeutiques relatives au cancer du sein, l'état des lieux en Tunisie, l'importance du dépistage, les causes du retard du diagnostic dans la région du Centre tunisien… La journée de sensibilisation au cancer du sein s'adresse aux femmes pour les inciter à s'autopalper et à procéder à la mammographie à partir de 40 ans, ainsi qu'aux professionnels de la santé (sage-femmes, médecins généralistes, spécialistes…). En raison de la gravité de cette maladie, les intervenants mettront l'accent sur les signes révélateurs (rougeur, bosse, saignement…) et appelleront les femmes à pratiquer des exercices physiques, à lutter contre le surpoids, à éviter l'exposition aux pesticides et la prise d'œstrogène… autant de facteurs qui pourraient être à l'origine du cancer du sein. Il est à rappeler que l'Association «Saïda» se propose de contribuer au "Plan national cancer" et d'aider à améliorer la prise en charge du patient cancéreux aux plans médical, humain et social. Ses actions concrètes consistent à renforcer les centres anti-cancer. Cette association accorde aussi un intérêt particulier à l'information et à la sensibilisation et participe au renforcement du réseau de dépistage, de prévention et de diagnostic précoce du cancer du sein. Une maladie guérissable à 90% Le dépistage précoce étant le meilleur moyen pour sauver des vies, "cette méthode est vivement conseillée aux femmes pour la tranche d'âge de 40 à 60 ans", selon le Pr Henda Raïs, spécialiste en cancérologie médicale à l'Institut Salah-Azaïz et membre de l'Association, qui ajoute que le diagnostic d'un cancer du sein de 2 à 5 cm d'épaisseur (nodule) "permettrait une guérison de l'ordre de 90%". Maladie encore taboue car associée à des préjugés, le cancer du sein représente la première cause de mortalité féminine en Tunisie. Ainsi, toutes les femmes doivent avoir le courage de vaincre la peur, et de recourir au diagnostic précoce, seul moyen de vaincre la maladie. Souvent, malheureusement, lorsqu'on découvre le mal, le cancer se trouve déjà à un stade avancé, au point où il est trop tard. Pourtant, le cancer du sein est une maladie guérissable et il suffit de penser aux longues années que l'on pourra encore vivre après le traitement ou l'ablation. Il est donc nécessaire, à partir de 35 ans, de procéder au dépistage. De ce point de vue, l'autopalpation permet un «autodépistage» précoce que la visite médicale devrait confirmer dans les plus brefs délais. Dans ce contexte, le médecin est tenu de dire la vérité au malade, afin de ne pas le laisser dans le doute et de lui éviter des complications graves. Une fois la maladie connue, le soutien du médecin et surtout de la famille est essentiel pour mener le combat contre la maladie, pour l'assumer face au regard des autres, accepter l'ablation d'un sein ou parfois des deux, une opération qui perturbe l'équilibre psychique. Il se pose aussi, dans le cas du cancer du sein, la nécessité de développer une véritable médecine de proximité qui alerte, prépare, détecte, prend en charge, soutient et accompagne le malade dans toutes les étapes et épreuves, avant et après l'ablation, pendant la chimiothérapie. Sur ce plan la prise en charge spécialisée permettra, à la fois, d'améliorer la qualité de vie du patient et de limiter les complications dont le déficit immunitaire. L' Institut Ezzahraoui, un pôle de référence Cette prise en charge spécialisée, le nouveau projet initié par l'Institut Ezzahraoui l'offrira aux malades grâce non seulement à des thérapies avancées, mais aussi par des outils psychologique, social et humain. Cet institut d'un coût d'environ 100 MD, qui sera édifié au voisinage de l'Institut Salah-Azaïez, sera une référence pour le dépistage (TDM-TEP) et les traitements multidisciplinaires innovants (chirurgie mini-invasive et robotique: thérapies ciblées, immunothérapie) des cancers du sein et du col utérien. Ses activités sociales et scientifiques porteront sur, outre la rééducation-réadaptation des cancéreux et la prise en charge de la douleur, l'accompagnement à domicile (nursing), le soutien psychologique et social des patients, le confort des patients (espaces verts, aires de jeux pour enfants, etc.) et la construction d'un centre d'hébergement pour les familles et d'une unité de vie pour les patients. Quant aux activités scientifiques, elles seront axées sur la formation médicale et paramédicale en cancérologie, la recherche clinique et fondamentale en cancérologie, l'épidémiologie descriptive et analytique, l'élaboration des protocoles thérapeutiques et la participation à des études multicentriques internationales.