Le monde vit depuis quelques années les signes d'un changement climatique qui s'installe de plus en plus avec plus de force. Il a été démontré que l'homme a considérablement altéré la composition chimique de l'atmosphère entraînant ces changements qui se traduisent et se traduiront par une poursuite du réchauffement global de la planète, une modification des régimes et des volumes de précipitations, une élévation du niveau de la mer et une variation dans la fréquence et l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes (inondations et sécheresse). Toutes les études réalisées estiment que l'amplitude du changement climatique attendu dépend considérablement du scénario socio-économique envisagé. Ainsi, le changement climatique est tributaire des choix politiques au niveau international en relation avec le développement économique et l'approvisionnement énergétique.
Au niveau régional, le réchauffement attendu pour la région méditerranéenne est largement plus important que la moyenne au niveau mondial. Par ailleurs, les régions subsahariennes d'Afrique déjà sujettes à une forte aridité naturelle, subiront des changements importants dans leurs régimes de précipitations. Enfin, l'élévation attendue du niveau de la mer touchera en particulier certains deltas fortement peuplés d'Afrique.
Le plus préoccupant demeurent les manifestations plus intenses d'extrêmes climatiques qui génèrent souvent des pertes en vies humaines, perturbent l'activité économique, menacent la paix sociale et provoquent des migrations forcées (les réfugiées du climat) ainsi que des problèmes environnementaux majeurs.
L'Afrique demeure par ailleurs le continent le plus vulnérable au changement climatique à cause essentiellement de multiples pressions politiques et sociales et de faibles capacités d'adaptation. Ainsi, à l'échéance 2020, il est attendu que 75 à 250 millions de personnes soient exposées à une augmentation du stress hydrique liée au changement climatique. La production agricole, notamment l'accès à la nourriture, dans de nombreux pays et régions, sera sévèrement compromise. On s'attend également à des réductions des surfaces propres à l'agriculture et du potentiel de production, particulièrement en marge des zones semi-arides. Ceci aurait un effet néfaste supplémentaire sur la sécurité alimentaire et aggraverait la malnutrition dans le continent. De même, des risques sur la santé humaine, liés notamment à l'extension géographique des régions favorables à l'apparition des maladies à transmission vectorielle, comme la dengue, sont à craindre. D'autres maladies à transmission hydrique liées à l'augmentation de la fréquence des inondations et à la difficulté d'approvisionnement en eau potable sont également à craindre.
En Tunisie, plusieurs signes enregistres révèlent l'ampleur et l'importance des impacts de ce danger qui pointe du nez. En plus de l'élévation de la température, le niveau de la mer commence à menacer une partie du littoral. Il faut y ajouter la baisse des rendements de certains arbres fruitiers. Les oiseaux migrateurs, notamment des cigognes n'arrivent plus aux dates connues. Le Golfe de Gabès a enregistré, quant à lui, la présence de variétés de crustacés des mers chaudes. Ailleurs, la banquise fond et le volume des glaciers a diminué.
Le climat en Tunisie varie et continue à changer. A l'horizon 2030, la température enregistrera une augmentation annuelle moyenne variant de 0,8° et 1,3°C. Elle sera plus marquée dans les régions continentales, notamment au Sud Ouest, plus que dans les régions côtières. La variation saisonnière sera plus marquée en été avec plus de vagues de chaleur.
Pour ce qui est des précipitations, il y aurait une légère diminution de la moyenne annuelle variant de 5% à 10 % et qui sera plus importante en allant du Nord au Sud. La variation saisonnière sera plus accentuée en été avec plus de séquences sèches et humides. La tendance va s'accentuer au-delà de 2030. En ce qui concerne l'élévation du niveau de la mer, il sera de 10cm à l'horizon 2030.
La Tunisie qui a signé la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, n'a cessé d'œuvrer en vue de mettre en place une série de stratégies concernant les secteurs les plus vulnérables afin de renforcer leur adaptation aux nouvelles conditions. C'est ainsi qu'elle a élaboré avec l'appui de la coopération technique allemande une stratégie nationale de l'agriculture et des ressources naturelles et de l'adaptation aux changements climatiques et une stratégie de la santé et de son adaptation aux changements climatiques.
Avec le démarrage de la deuxième phase du projet d'appui à la mise en œuvre de la CCNUCC, le Ministère de l'Environnement et du Développement durable et l'office Allemand de la coopération Technique viennent d'organiser un atelier de travail qui a été présidé par M. Nadhir Hammada ministre de l'Environnement et du Développement durable et qui a été consacré au « Tourisme écologique : réalités e potentialités ». Il a pour objectif l'examen de l'étude stratégique pour le développement de l'écotourisme en Tunisie.