Le football offensif a été récompensé, même si les deux équipes se sont neutralisées Le stade de Béja étant fermé pour cause de travaux, les protégés de Belhout ont accueilli, dimanche dernier, EGSG à Menzel Bourguiba. Et en l'état actuel des choses, les Béjaois n'avaient d'autre choix que la victoire pour quitter la zone rouge. Seulement, ils sont «tombés» sur un bon EGSG. On eut droit à un match riche en rebondissements. Les 22 acteurs se sont dépensés sans compter, donnant le meilleur d'eux-mêmes. Et ce sont les locaux qui se sont rués les premiers en attaque, bénéficiant de deux occasions dès le départ. Ces deux alertes ont eu le mérite de «secouer» les visiteurs qui ont trouvé en Laâbidi un joueur plein de créativité, amenant le danger à chaque fois qu'il est en possession du ballon. Et c'est lui qui a failli ouvrir la marque pour les siens dès la 6e minute. La bonne volonté des «Cigognes» L'OB, acculé à faire le jeu, ne pouvait laisser son adversaire prendre confiance en ses moyens. La volonté de marquer rapidement et se mettre à l'abri a fini par payer, à la faveur d'un contre qui vit Missaoui s'emparer du ballon et éviter le gardien Kalaï avant d'être crocheté dans la surface interdite. Ce penalty transformé par Ben Sassi a «poussé» EGSG à revenir peu à peu dans la partie, en multipliant les actions par un excellent Laâbidi, véritable meneur de jeu des Gafsiens. A ce moment-là, les Béjaois eurent le tort de reculer d'un cran, laissant ainsi l'initiative à leurs vis-à-vis qui n'en demandaient pas tant. Ces derniers sont devenus alors de plus en plus menaçants grâce notamment à Ogbona, Omrani et bien évidemment Laâbidi. «Ce repli instantané est dû à la peur d'encaisser un but, ce qui a encouragé nos adversaires à attaquer à outrance. Cette attitude nous a été fatale puisque nous avons encaissé le premier but de l'égalisation dans les arrêts de jeu de la première période et le second de la 2e égalisation à la dernière minute de la partie. Mes joueurs ont joué la peur au ventre», nous dira, visiblement très déçu, Rachid Belhout à l'issue de la rencontre. L'OB n'a pas su ou plutôt n'a pas pu garder le ballon dans les moments où EGSG dominait et s'empressait d'atteindre les filets. L'absence de Sabeur Mhamdi, notamment, à l'entrejeu n'a pas été compensée par la bonne volonté de Camara et Jlassi dans ce compartiment de jeu ou encore par Manaï et Belhadj Amor dans une position encore plus avancée. Le travail de sape des Gafsiens à partir du milieu de terrain a été payant puisque Thlijani et Laâbidi ont réussi à déséquilibrer les lignes adverses et tromper en fin de compte la défense béjaoise, égalisant à deux reprises. Il fallait le faire et ils y sont arrivés. L'histoire est un éternel recommencement, sommes-nous tentés de dire, puisque la deuxième mi-temps est une copie conforme de la période initiale. L'OB prend le jeu à son compte, marque et recule en laissant l'initiative à son adversaire qui ne se fait pas prier pour dominer de nouveau et revenir au score. La bonne volonté des Béjaois n'a pas suffi! La bonne organisation d'EGSG Même si les Gafsiens ont été menés par deux fois au score, ils étaient beaucoup mieux organisés, le plus clair du temps, que leurs adversaires. On a vu des actions limpides avec un ballon qui transite merveilleusement par les différents compartiments de jeu. Mais la plaque est sans conteste Mohamed Laâbidi qui a montré qu'il savait tout faire : des passes lumineuses — signe de clairvoyance —, de la vitesse, des tirs de partout et, cerise sur le gâteau, des buts. Evoluant à côté de Thlijani, le buteur gafsien a en outre distillé de bons ballons à Ogbona et Omrani, deux avants qui ont donné du fil à retordre à la défense béjaoise au sein de laquelle l'absence de Matar Bacha s'est fait sentir malgré un bon Ben Sassi. L'arrière-garde des Cigognes était, au moins à deux reprises dans les dernières minutes, près de rompre de nouveau, mais Ogbona a manqué inexplicablement deux buts tout faits alors qu'il se trouvait seul face à face avec le keeper Amdouni. «Nous avons eu beaucoup d'occasions faciles de scorer, malheureusement nous n'avons pas su les concrétiser. Nous étions passés tout près de la victoire. Je considère toutefois que nous avons pris un point positif, en déplacement devant l'OB, une équipe difficile à manier, d'autant que nous avons été par deux fois menés au score», pense Férid Ben Belgacem, l'air satisfait, après la rencontre. Le coach béjaois fit entrer un attaquant, Garbouj, à la place d'un milieu de terrain, Kfiri, évoluant avec trois attaquants, jouant ainsi le tout pour le tout dans l'espoir de marquer un 3e but mais les camarades de Ben Sassi se sont heurtés à une bonne équipe sudiste qui aurait bien pu ramener un succès sans que l'on eût crié au hold- up. Si ce nul arrange les affaires d'EGSG, il maintient, en revanche, l'OB dans une position pour le moins inconfortable! Dans les deux camps, la marge de progression laisse présager un avenir meilleur.