A multiples facettes, le Fife de Kairouan est devenu, l'espace d'une semaine, un porte-parole universel de la sauvegarde de l'environnement à travers la projection de 60 films, dont 28 en compétition, de sorties dans la nature, d'expositions, de soirées culturelles, de tables rondes et d'ateliers. Les débats ont été intéressants et ont abordé des questions relatives à la mission du cinéma dans le domaine de l'environnement, aux impacts négatifs des changements climatiques sur l'environnement, à la protection de l'environnement contre la pollution dans les milieux urbain, rural, maritime et atmosphérique, à la diffusion de la culture environnementale auprès des jeunes et dans tous les milieux sociaux, économiques et politiques. Eclectique et cosmopolite, placé sous le signe «L'avenir entre nos mains» et ouvert par M. Mohamed Mehdi Mlika, ministre-conseiller auprès du Premier ministre, et président de la Commission nationale de la propreté et de l'esthétique de l'environnement, ce festival a apporté son lot de satisfactions grâce à toute une équipe de bénévoles de l'Association du 7e art de Kairouan et à leur président, Amor Nagazi, qui se sont mobilisés pour que tout se déroule dans de bonnes conditions et surmonter les problèmes de dernière minute. Il va sans dire que les films projetés sur l'image et les changements climatiques ont suscité l'intérêt des cinéphiles, et ce, malgré le mécontentement des lycéens qui auraient souhaité que cette manifestation ait lieu en dehors de la période des devoirs de synthèse. Pour évaluer ce festival, nous avons recueilli les impressions et les suggestions de quelques invités. Notre première rencontre fut avec Farouk Abdelkhaleq, producteur, auteur de scénarios, directeur du Centre national du cinéma en Egypte: «L'initiative de ce festival est non seulement agréable, mais très utile parce qu'elle permet de mettre en commun, par le biais audiovisuel et cinématographique, des réflexions et des réalisations de plusieurs pays avec pour objectif d'éveiller les consciences à ce défi majeur qui touche la planète entière. C'est une façon intelligente de faire la mondialisation. En outre, c'était une manifestation positive qui a créé des opportunités d'échanges d'expériences dans le domaine de l'environnement. Et puis, organiser un festival d'une telle actualité, ce n'est pas facile, organiser un festival en hiver avec des gens qui viennent d'horizons différents, c'est encore plus difficile. Et je pense honnêtement que les organisateurs ont fait du bon travail…» La dégradation de l'environnement se base sur trois grands axes Mme Ester Mattei, assistante de production pour Imago-Film (Suisse) pense, elle, que «le Fife de Kairouan était une occasion pour tous les participants de mettre l'accent sur le rôle du cinéma comme forme d'expression artistique dans la protection de l'environnement. En fait, c'est un mode de réflexion en vogue et une problématique nouvelle. A mon avis, la destruction de l'environnement se base sur trois grands axes : le changement climatique naturel dû à la détérioration de la couche d'ozone, la pollution chimique de l'environnement causée par les guerres et la mauvaise manipulation génétique. En un mot, c'est l'homme qui est responsable de cet état de fait. Par ailleurs, j'aimerais dire que j'ai été agréablement surprise par l'ouverture d'esprit des Tunisiens, par la cordialité et la chaleur de l'accueil. Je suis très sensible à cette chaleur méditerranéenne et à tout cet enrichissement humain et intellectuel…», a-t-elle déclaré. Le film peut être un excellent média pour faire agir les gens Pour M. Oussama Rouhi, expert et cinéaste égyptien, les préoccupations environnementales sont très importantes, et le film peut être un excellent média pour sensibiliser et faire agir les gens: «Donc, les documentaires sont appelés à introduire cette dimension de par l'importance de l'image, comme outil artistique et pédagogique, qui capte l'attention du public, pourvu qu'on mette à contribution les moyens techniques permettant de transmettre des messages écologiques accessibles à tout le monde. En ce qui concerne ce festival, qui a comporté quelques lacunes au niveau de l'organisation, je trouve qu'il a été positif, avec notamment des rencontres-débats avec les étudiants de l'Ismai que j'ai aidés à produire un documentaire écologique…» Un festival en symbiose avec la société civile M. Abdelfateh Hraoui, professeur d'art plastique, et président de l'Association art et culture Ibdaâ à Benguerir (Marrakech), s'est déclaré heureux d'être à Kairouan pour assister au Fife 8 : «Kairouan a été du 4 au 10 décembre un heureux carrefour de réflexion relative à la protection des écosystèmes qui passe surtout par le cinéma et la communication environnementale. J'ai notamment apprécié les conférences relatives au développement durable entre la législation et la politique en Tunisie et en Méditerranée. En outre, avec une thématique aussi spécifique, ce festival a été enrichissant, en ce sens qu'il s'est ouvert sur la société civile et a développé des partenariats avec plusieurs intervenants. Durant une semaine, ici au cœur de la Tunisie, les joies intellectuelles et les plaisirs terrestres se sont rejoints dans un vibrant allégro que ce jeune festival puisse toujours avoir la portée qu'il mérite et que les œuvres présentées et primées trouvent la diffusion nécessaire à leur efficacité…».