La Presse — Les choix économiques, à toutes les étapes, ont été fondés en Tunisie durant les deux dernières décennies sur l'anticipation des grands changements au niveau international, l'observation de la conjoncture économique mondiale et son évolution, et la mise en œuvre, à temps, des réformes requises en vue de stimuler l'action de développement, d'améliorer le climat des affaires et de promouvoir la compétitivité des entreprises. C'est ainsi que les mesures ont été multipliées en vue d'encourager les initiatives individuelles et collectives et de préparer les conditions favorables à l'accélération du rythme de l'investissement et de la création d'entreprises en particulier dans les secteurs porteurs et les activités innovantes, dans le cadre d'un système cohérent, couvrant les aspects relatifs à l'organisation, la législation et la réglementation en matière de droit du travail. Cette approche est allée de pair avec l'action tendant à assurer l'intégration de notre pays dans l'économie mondiale de l'intelligence et à attirer les investissements étrangers dans ce domaine. La mise de la 3e conférence nationale des comités consultatifs des entreprises et des délégués des travailleurs sous le signe des « comités consultatifs des entreprises et des délégués des travailleurs et leur rôle dans le renforcement des valeurs de citoyenneté et l'accroissement de la productivité au sein de l'entreprise» reflète, à cet égard, le souci constant du Chef de l'Etat de diffuser les valeurs de citoyenneté, de stimuler l'esprit d'initiative et de nourrir le sens de la responsabilité auprès des différents acteurs de la vie sociale et économique de l'entreprise. Il convient de souligner que les réformes avant-gardistes et successives ont généré de nombreuses performances et ont valu à la Tunisie de se classer 32e sur 155 pays dans le monde en matière de compétitivité, conformément au dernier rapport du Forum de Davos, et 55e sur 185 pays en matière d'amélioration de l'environnement des affaires, selon le rapport de la Banque mondiale. Notre pays a pu, également, atteindre des indicateurs de développement humain similaires à ceux des pays avancés, à la faveur de la consécration de la corrélation entre les dimensions économique et sociale dans le processus de développement intégral et durable, sachant que la réalisation de ces performances constitue le meilleur stimulant pour redoubler d'effort afin de pallier les insuffisances et d'améliorer certains indicateurs de développement. Il est important de mentionner qu'en plaçant l'année 2009 sous le signe de la productivité et en décidant, le 13 janvier de l'année en cours, la création d'une commission technique nationale chargée de superviser l'actualisation des études sur l'évolution des facteurs de la productivité en Tunisie et l'élaboration d'études comparatives avec les pays qui ont ancré des traditions en matière de promotion de la productivité, le Chef de l'Etat a, ainsi, tenu à réunir toutes les conditions de réussite au dialogue national qui a été engagé, par la suite, sur le thème en question. L'accroissement de la productivité demeure tributaire d'une meilleure exploitation des opportunités offertes et nécessite l'implication de l'ensemble des acteurs économiques. Et c'est dans cet ordre d'idées qu'il faut mettre en exergue les efforts déployés par le pays en matière de réglementations dans l'objectif d'améliorer l'environnement des affaires et de stimuler les investissements. Réformes et initiatives au profit de l'entreprise Ainsi, la succession des réformes et des initiatives en la matière a permis de renforcer le tissu industriel tunisien qui compte, désormais, plus de trois mille entreprises mises à niveau, pas moins de mille deux cents entreprises certifiées conformes à la norme de qualité « ISO » contre 50 en 1995 et plus de deux mille entreprises dotées de processus de production et de gestion informatisés, voire assistés par ordinateur (PAO et GAO). C'est dire que toutes les conditions sont réunies en Tunisie pour relever le défi de la productivité. Au nombre de celles-ci, on citera la compétitivité des ressources humaines, le bon niveau de l'enseignement et de la formation, une infrastructure moderne (réseaux routier et portuaire), les bonnes relations avec les pays voisins et ceux de l'Union européenne et disponibilité d'accords de libre-échange bilatéraux et régionaux. Des éclairages sont disponibles quant aux niches où la productivité peut être améliorée. Il s'agit, notamment, du développement des ressources humaines, l'investissement dans la recherche, l'optimisation de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC), la créativité et l'innovation, les services administratifs et financiers, la maintenance, le transport et la logistique. Se basant sur ces données, une stratégie est en voie d'être mise sur pied pour l'amélioration de la productivité. Elle est articulée autour de quatre axes : la gestion des ressources humaines et du savoir, les services technologiques, le développement durable et l'organisation administrative. L'accent est, par ailleurs, mis sur la nécessité de relever le défi de la compétitivité qui nécessite l'accélération du rythme de la mise à niveau, l'amélioration de la qualité et la conformité aux normes internationales et environnementales. C'est ainsi que l'objectif pour les prochaines années consiste à améliorer la productivité et de situer sa contribution à hauteur de 50% du taux de croissance, ce qui confirme le souci de l'Etat de mettre en place une plateforme adéquate permettant de gagner cet enjeu, à travers le développement de l'infrastructure de base, la réhabilitation des zones industrielles, la multiplication des spécialités scientifiques porteuses au sein des établissements de l'enseignement supérieur.