Kerkennah a trouvé l'astuce en lançant le festival du poulpe. Une démarche dédiée à la mer dans le but de sauvegarder le patrimoine maritime de l'archipel, d'autant que les fonds marins sont de moins en moins riches. C'est aussi une bouffée d'oxygène pour les Kerkenniens qui ont besoin de se ressourcer aux richesses de leur patrimoine, ainsi que pour les visiteurs qui viendront découvrir une panoplie de traditions. Cette année, l'Association du Festival des poulpes aux îles Kerkennah a décidé d'organiser la 11e édition en décembre, en pleine saison de pêche du poulpe. Ainsi, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 26 décembre, l'archipel va vivre au rythme d'une vaste kermesse, d'autant qu'elle coïncide avec les vacances d'hiver, ce qui devrait drainer une foule de jeunes et moins jeunes. En plus, le programme se distingue, comme d'habitude, par sa consistance afin de répondre à tous les goûts. Dégustation publique Ainsi, l'animation sera tous azimuts dans le village de Ramla, dans un esprit de découverte pour tous, art pour tous, sports pour tous afin de faire davantage connaître Kerkennah et ses sites touristiques aux visiteurs et d'impulser une dynamique économique et sociale. On trouve presque tout au programme. De l'exposition des produits d'artisanat et des produits biologiques au centre de formation de Ramla, à l'excursion écologique en passant par un grand défilé, une soirée astronomique, une animation radio pour enfants… Le clou du festival reste évidemment la fête du poulpe elle-même avec un concours de préparation et une dégustation publique de plats à base de poulpe préparés par 20 ménagères, tels des variétés de couscous (Malthouth, couscous Guerfali) ou les grillades de poulpe accompagnées de soupes de poulpe (Tchich). L'instinct du poulpe La pêche au poisson, au poulpe et aux éponges est la vocation de l'archipel dont plusieurs habitants possèdent des franges dans le périmètre maritime estimé à 160 km. La pêche au poisson est pratiquée par Charfia ou nasse appelée Drina. La pêche au poulpe est effectuée par gargoulettes ou pots en terre qu'on appelle Garour ou encore par des pierres naturelles ou en béton. Cette technique est basée sur l'instinct du poulpe qui se cache pour mieux guetter sa proie. Le poulpe est aussi capturé par des filets «trémails». Cet archipel, très pauvre en eau, a orienté les activités vers l'arboriculture en sec (figuier, vigne et olivier) et la culture de l'orge, céréale résistante à la sécheresse et à la salinité. Le palmier est typique dans la région, mais la palmeraie est clairsemée à cause de l'austérité du climat. Les palmiers donnent des fruits de qualité médiocre servant d'alimentation au bétail, alors que les palmes sont utilisées pour fabriquer des filets et des cordes pour la pêche.