Rafael Nadal et Roger Federer ont joué deux matches exhibitions à Zurich puis à Madrid en faveur de leurs association caritatives. L'occasion pour eux de se rapprocher, de se flatter, et de se jauger avant 2011 ? Ils ont pourtant raté quelques rendez-vous Rafael Nadal et Roger Federer se disputent les plus belles lignes de l'histoire du tennis, ils sont les rivaux éternels d'un sport à son apogée, des monstres sacrés aux ambitions démesurées. Ah oui ? A les voir papoter bras dessus, bras dessous de Zurich à Madrid pendant leurs vacances, on a surtout l'impression de regarder deux collègues de travail que le temps rapproche. Au lieu de passer tranquillement le mois de décembre à compter les trophées ou à jouer au golf, le N° 1 et le N° 2 mondiaux ont joué deux exhibitions en Suisse et en Espagne, au profit de leurs associations respectives. En ces temps de crise, les deux joueurs ne lésinent pas sur la promotion de leur sport et de leur image. On ne sait pas si ces matches superfétatoires auront un impact sur leur préparation pour la saison 2011, mais ce qui est sûr c'est que les deux étoiles de l'ATP Tour s'en sont donnés à coeur-joie : "Gagner ou perdre ? La victoire, c'est le fait qu'il y ait beaucoup de monde", explique Nadal avant de congratuler son adversaire : "Je remercie en premier Roger dont la présence signifie beaucoup pour moi, pour la Fondation et pour toute l'Espagne. Nous nous entendons très bien en dehors des courts et nous avons des idées et des associations similaires." Les mêmes idées Le Suisse a répondu avec la même amitié visible. "Nous aimons jouer l'un contre l'autre", a-t-il rappelé, en évoquant les grands moments de leur histoire commune : "La finale de Wimbledon en 2008 est peut-être la plus importante de toutes. Il est un grand joueur, je n'ai rien à lui apprendre. Parfois, il fait des choses que je peux seulement rêver de faire". Là, on se dit que Roger s'enflamme un peu car, à part jouer de la main gauche, on ne voit pas très bien de quoi il parle. Avant une saison 2011 intrigante, où Rafael Nadal devra défendre beaucoup de points, mais semble également capable de viser le Grand Chelem, où Roger Federer, qui a autant montré des signes de faiblesse que des signes de reconquête en 2010, et où les prétendants aux meilleures places des plus grands tournois seront un peu plus nombreux (disons une petite dizaine de joueurs plus les surprises habituelles), le duo Nadal/Federer semble plus que jamais soudé. Pas de finale en 2010 Liés par leurs résultats, par la qualité et la spécificité de leur opposition de style, les deux joueurs se rapprochent un peu plus. Hors des courts. Car, cette sympathique réunion ne doit pas faire oublier l'engagement physique et mental exceptionnel dont ils ont fait preuve ces dernières années. C'est tout à leur honneur de transformer cette rivalité en relation cordiale, voire amicale. C'est bon enfant, et c'est aux bénéfices, dans ce cas précis des enfants de leurs fondations. C'est aussi une façon de faire oublier un détail de la saison 2010 : pour la première fois depuis 2005, les deux joueurs ne se sont pas affrontés une seule fois en finale d'un tournoi du Grand Chelem. En 2011, les deux joueurs ont encore rendez-vous. Nadal assure qu'il garde contact avec la vie réelle : "L'expérience que j'ai vécue en Inde (en visitant sa fondation, ndlr) permet de garder les pieds sur terre", dit-il humblement. La saison prochaine, le Majorquin a les moyens de défier l'histoire du tennis, tout en restant un pote de Federer... et un philanthrope.