Samir El Ammari de la pépinière de Mahdia est le troisième promoteur du Réseau national des pépinières d'entreprises à voir son parcours de créateur récompensé par le Président de la République, pour le meilleur projet financé par la BTS. Il succède ainsi à Imen Aouina, accompagnée et hébergée à la pépinière de Radès, qui a conçu et fabriqué le premier «amorceur made in Tunisie» pour l'éclairage public, et Belachab Chahbani qui a inventé le diffuseur souterrain pour l'irrigation en région aride, accompagné des années durant par la pépinière de Djerba et qui construit actuellement son usine à Médenine. La satisfaction, mais aussi et surtout la surprise de Samir El Ammari, suite à cette distinction, est de taille. Certes, reconnaît-il, «J'ai déposé ma candidature à la dernière minute, mais à aucun moment l'idée n'avait effleuré mon esprit d'être parmi les meilleurs et de recevoir des mains de la plus haute autorité de l'Etat la consécration de mon modeste parcours». Comme ses camarades de la pépinière de Radès et Djerba, qu'il a souvent rencontrés dans les manifestations organisées par l'API et les pépinières d'entreprises,il a été profondément ému et touché à l'idée que «l'innovation aussi bien que la créativité et l'esprit d'entreprendre étaient payants». Le mérite de ce jeune créateur, c'est qu'il a cherché avant tout à enrichir encore plus son expérience professionnelle avant de s'installer à son propre compte. Il reconnaît à ce propos que l'idée de son projet est venue d'elle-même au cours de cet apprentissage. En effet, diplômé de l'Iset Mahdia en 2001 en maintenance industrielle, il a exercé deux années en tant que technicien supérieur en maintenance industrielle dans une société d'étude et d'installation de stations de pompage à Tunis. A 24 ans, il se retrouve directeur technico-commercial d'une société de distribution des outils de coupe diamantés. A 29 ans, il fonde sa société de maintenance industrielle, pour l'étude et la fabrication de machines conçues spécialement pour le travail du marbre et tout type de pierre. Trois années plus tard , il se lance dans un deuxième projet pour la fabrication d'outils consommables destinés aux professionnels de la marbrerie. «Ce qui m'a surtout motivé, c'est la volonté de vouloir créer et réussir ma propre entreprise, la valorisation du potentiel acquis en matière de maintenance industrielle et surtout le cadre juridique encourageant à la création d'entreprises et le soutien indéfectible de ma pépinière d'attache de Mahdia». «L'innovation était toujours mon objectif» Actuellement, il peut se mettre à la fabrication de petites débiteuses et polissoirs pour marbreries, à la régénération des disques et lames, à la maintenance des machines pour marbre sans craindre la concurrence (3 sociétés de représentation de marques étrangères et 5 commerçants qui font la distribution de la petite quincaillerie ambulante). Le jeune promoteur estime dans ce même contexte que «les machines pour le travail du marbre étaient jusqu'ici totalement importées. Le plus, c'est que nous concevons des machines pour nos clients, non disponibles sur le marché». Pour les prix, ils sont largement compétitifs et nettement moins chers que la concurrence étrangère. On parle même d'un écart de 60% . En plus d' un service après-vente, dont les délais d'intervention ne dépassent en aucun cas les quelques heures. Pour donner plus de détail sur son projet et ses différentes phases, le jeune promoteur relève que la première étape était le choix des machines à fabriquer, la conception et l'élaboration des plans. La deuxième étape était d'aller à la pépinière de Mahdia pour poursuivre la formation et l'initiation à la création d'entreprises. Ensuite, le dépôt de dossier à l'API et la constitution juridique de la société. Il relève dans ce même contexte que le démarrage était difficile surtout sans matériel et avec l'absence de fonds de roulement d'où le recours à la sous-traitance. Il se félicite à ce niveau du fait que la BTS lui a ouvert la première porte avec un premier crédit de 12.000DT pour acquérir le premier matériel avec lequel il a fabriqué les premières machines faites à 100% dans ses ateliers et un deuxième crédit de 28.000 DT pour le démarrage de sa seconde unité. Après 10 ans de travail dans le secteur de l'industrie de marbre et l'industrie mécanique, on peut avancer que notre jeune a acquis une belle et encourageante expérience. En somme, Samir El Ammari reconnaît qu'il a été toujours optimiste et que le développement et l'innovation ont souvent constitué des objectifs prioritaires. Toute ma vie, j'étais optimiste et, même dans mon métier, je ne peux aller de l'avant sans l'être. Oui, je pense toujours à développer le projet par l'acquisition de nouveaux équipements, la variation de la gamme de produits et la recherche de partenaires étrangers. Pour notre jeune promoteur, le prix du Président de la République «représente pour moi un honneur et la plus belle récompense que j'ai eue durant mes 31 ans. En contrepartie, la responsabilité est devenue plus grande et la barre est très élevée, il faut être à la hauteur et ne jamais reculer». C'est pour cette raison d'ailleurs qu'il entend développer le projet par l'acquisition de nouveaux équipements, la diversification de la gamme de produits et la recherche de partenaires étrangers.