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La cigarette, une frime aux graves conséquences
Tabagisme au féminin
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 01 - 2011

• Femmes et tabac : cancer du poumon et problème d'infertilité
C'est un fait. Le nombre de jeunes femmes qui fument ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. Celles-ci ne fument plus en cachette mais ouvertement à la maison, dans la rue ainsi que dans les espaces publics. Il y a plus de vingt ans, les femmes grillaient leur clope en solitaire,à l'abri des regards. Mais, aujourd'hui, le tabac conjugué au féminin est venu à bout des préjugés à la peau dure. Les femmes fument librement devant leurs maris, leurs collègues...Les raisons qui les ont poussées à griller leur première cigarette sont diverses.
Rencontrée dans un salon de thé, assise devant une tasse de café fumante, Imen, technicienne, 27 ans, vient de fumer sa troisième cigarette. Devant elle, le paquet, acheté la veille, est, déjà, à moitié vide. Elle explique : «Cela fait huit ans que je fume. J'ai fumé ma première cigarette à l'âge de dix-neuf ans. Je me rappelle, je passais le baccalauréat et j'étais en pleine période de révision. J'étais très stressée. Il y a avait des filles qui fumaient dans le groupe avec lequel je révisais. L'une d'elle m'a encouragée à le faire. Elle me disait qu'on ressentait une sensation de liberté en fumant. Ensuite, à la faculté, j'ai continué à fumer. C'est un acte qui a beaucoup de signification pour moi. Fumer m'a permis de m'affirmer et de quitter définitivement le monde de l'enfance pour devenir une adulte».
Etudiante en lettres, Iram, 23 ans, a goûté à sa première cigarette, il y a plus d'une année, suite à un gros échec sentimental. La jeune fille, en proie au désespoir, avait, en effet, trouvé une maigre consolation dans la consommation de la cigarette devenue «une compagne dans la solitude». «Je fume environ deux cigarettes par jour et même plus parfois. J'ai trouvé dans la cigarette un réel réconfort. Dans les moments très difficiles que j'ai traversés, la cigarette est devenue une amie dont je ne peux plus me passer».
Pour Maroua, 21 ans, ses convictions religieuses ne l'ont pas empêchée de fumer. Cette jeune fille voilée, rencontrée dans un autre salon de thé, vient de griller sa troisième cigarette. Elle en fume plus de dix par jour. Malgré ses efforts pour arrêter, elle n'est toujours pas arrivée à se délivrer de cette accoutumance. C'est à l'âge de 14 ans que cette jeune fille fume sa première cigarette, pour se rebeller contre des parents trop autoritaires qui ne lui ont jamais laissé aucune marge de liberté. «Fumer m'a permis de ne pas exploser. Mes parents sont durs avec moi et m'ont imposé des règles de conduite strictes au point d'avoir eu envie de me révolter. J'ai trouvé dans l'acte de fumer un échappatoire à mes problèmes». Bien qu'elle soit consciente de l'impact néfaste du tabagisme sur sa santé, l'envie d'arrêter ne lui effleure même pas l'esprit. «Ce n'est pas pour demain. La cigarette est une compagne sournoise dont on ne peut se passer».
Interrogé, un vendeur de tabac et de fruits secs avoue avoir une clientèle féminine de plus en plus jeune qui achète une ou deux cigarettes par jour. «Le nombre de jeunes filles qui fument a augmenté ces dernières années. Le problème, c'est qu'elles fument de plus en plus jeunes. Elles ont 13, 14 ans, 15 ans et achètent du tabac en détail en fonction de l'argent de poche dont elle dispose».
Affirmation de soi et sentiment de liberté
Aussi bien pour les adolescents que pour les adolescentes, l'initiation au tabac a, généralement, lieu pour la première fois dans les groupes. Au-delà d'une volonté de s'affirmer, il s'agit surtout d'un moyen de s'identifier et de s'intégrer, permettant à chaque jeune de confirmer, ainsi, son appartenance. Ensuite le piège se referme et l'accoutumance s'installe. Norchène, 19 ans, en sait quelque chose. Rencontrée devant un lycée du centre-ville, cette jeune lycéenne adolescente à la belle chevelure noire bouclée, affirme fumer avec ses copines pour «se montrer» et susciter l'admiration autour d'elle. «Ce n'est pas le fait de fumer en soi qui nous intéresse.C'est tout ce qui est lié à cet acte qui est important pour nous. Mon adolescence a été turbulente. J'étais rebelle. J'ai fumé pour la première fois en groupe, il y a de cela trois ans. Ce sont des copines qui m'ont initiée à la cigarette. J'ai beaucoup apprécié le sentiment d'indépendance qu'elle procure. Aujourd'hui, je ne fume plus pour les mêmes raisons. Je me suis tout simplement habituée et je n'arrive plus à m'en passer».
Grandes fumeuses et infertilité
Pendant plusieurs décennies, l'industrie du tabac s'est intéressée à cette clientèle féminine, dont le pouvoir d'achat n'a cessé de s'améliorer. Exploitant cette envie de liberté et d'indépendance chez la jeune femme, les sentiments et les émotions liés à la cigarette ont été habilement étudiés, afin de servir de base à l'élaboration des grandes stratégies de marketing orchestrées par les grandes marques de cigarette pour conquérir cette clientèle. Certaines ont même lancé des cigarettes destinées uniquement aux femmes, dont l'aspect filiforme rappelle la finesse, la classe et l'élégance chez la gent féminine.
Mais l'expansion du tabagisme chez les jeunes femmes a surtout révélé l'apparition de graves problèmes de santé, liés à la consommation excessive de tabac. Les répercussions sur la santé seraient mêmes plus néfastes chez les femmes que chez les hommes, selon les résultats d'une enquête, du nom de Mona Lisa, réalisée de 2005 à 2007 dans une vingtaine de pays et qui ont été publiés dans la revue scientifique European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation. Ainsi, le risque de décès prématuré lié à une pathologie cardiovasculaire a augmenté de 5% chez les femmes… lorsqu'il a diminué de 10 à 15% chez les hommes. Sans compter que les décès imputables au cancer du poumon ont été multipliés par quatre chez les jeunes femmes de 35 à 64 ans au cours des quinze dernières années, dus au fait qu'elles soient particulièrement sensibles aux carcinogènes présents dans le tabac. Et c'est la fertilité féminine qui en prend un coup aussi. Plusieurs études ont montré, en effet, que les femmes grandes fumeuses rencontrent généralement des problèmes pour concevoir un enfant.


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