•‑Après la démission de sa présidente, la poétesse Jamila Mejri, se dirige-t-on vers une assemblée extraordinaire pour réélire un nouveau bureau de l'Union des écrivains? La démission de la présidente de l'Union des écrivains tunisiens, Jamila Mejri, et du romancier Sassi H'mam du comité directeur est une première pour cet organisme culturel, créé en 1971. On s'interroge sur les véritables motifs à l'origine de ce malaise larvé qui a provoqué cette démission survenue six mois après l'élection de ce bureau. Les prémices de cette crise sont apparues avec le refus de l'union de coopérer avec le comité chargé de l'organisation du centenaire de la naissance du poète Mustapha Khraïef, lorsque certains ont estimé que cette décision était loin de faire l'unanimité. D'autres redoutaient que cette même décision n'entraîne une série de désaccords entre le comité directeur et les membres de l'union qui s'ajouteraient au climat de suspicion engendré par la reconnaissance de certains des membres élus de satisfaire les revendications, d'ailleurs énoncées parmi entre autres objectifs du comité directeur dans un communiqué publié le 9 janvier 2011. En outre, la déclaration fait état en parallèle de sa détermination d'établir une étroite collaboration, saine et responsable, avec les différents partenaires du secteur culturel, de restaurer un climat de confiance entre les membre de l'union et le comité directeur, et enfin de parvenir à une adhésion responsable dans le projet culturel national et cela pour l'émergence d'une culture de l'esprit mature pour que l'union demeure, en tant que composante essentielle de la société civile, le flambeau qui répand la lumière de la sagesse. La démission de la poétesse Jamila Mejri est-elle opportune, surtout qu'elle intervient à un moment où, à de nombreuses reprises, elle a fait mention de l'irrévocabilité des décisions qui, pour être reconnues et adoptées, doivent être soumises à l'unanimité de tous les membres présents lors des séances ? A quoi devra-t-on s'attendre, à présent que deux des membres de l'union sont portés démissionnaires ? Faut-il également rétablir la confiance en faisant appel à Fatma Chérif et Abdallah Malek Gasmi qui viendraient rejoindre en suppléants les huits autres membres de l'union ? Dans le cas où ils accepteraient, ils estiment en tout cas, qu'ils sont en droit d'exiger une vérification et un apurement de la situation financière de l'union, parce qu'à aucun moment, les adhérents n'ont bénéficié du moindre privilège de quelque nature qu'il soit de la part de cette organisation nationale censée mieux gérer leurs intérêts, disent-ils. Face à ce dilemme disjonctif, l'alternative ne serait-elle pas dans la tenue d'une assemblée extraordinaire élective du comité directeur de l'Union des écrivains tunisiens ? La pérennité des traditions des belles lettres est une question de survie pour que se perpétue l'esprit de l'écrit.