Dans une dépêche de la TAP datée d'avant-hier, nous apprenons qu'après l'amélioration de la situation sécuritaire dans la région de Bizerte, les employés notamment de «Monoprix» et «Monogros» qui ont été pillés et incendiés ces derniers jours, s'interrogent sur leur avenir . Dans ce contexte, les syndicalistes de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont appelé les structures syndicales concernées à défendre leurs droits légitimes, rappelant qu'ils ne sont pas responsables des dégâts occasionnés à leur entreprise, ni de leur absence au travail. Ils ont exhorté les structures syndicales d'aider, matériellement, les travailleurs en difficulté et de soutenir leur famille. Le problème est délicat. Comme l'a évoqué la dépêche de la TAP à propos des salariés des surfaces commerciales citées dans le texte, nombre de salariés se trouvent aujourd'hui, sans travail du fait du ralentissement des entreprises, voire de leur arrêt. En situation de "suspens" depuis plusieurs jours, les employés et techniciens de plusieurs entreprises s'inquiètent sérieusement du sort qui leur sera réservé dans les jours à venir. Plusieurs salariés nous ont exprimé leurs vives préoccupations et demandent des explications. «Aucune information écrite n'a été communiquée par la haute instance de l'Etat, ni par notre partenaire social pour apaiser les esprits », indique-t-on. «C'est le flou total qui entoure notre avenir. Il faut que cela disparaisse? Et les décideurs vont-il garantir les postes de tous les travailleurs sans exception?», s'interroge Hedi Ben Khlif. «Nous vivons de notre seule et unique ressource qui est notre salaire et nous ne voulons pas être les victimes de ces perturbations», ajoutent des travailleurs. Ils déplorent la situation, alors que tout le staff des cadres est dans la même situation que les travailleurs. Nos interlocuteurs ne manquent pas d'interpeller l'Ugtt pour intervenir afin de sauvegarder les postes de travail. Dans des communications avec des chefs d'entreprise, les incidents graves dont leurs usines, dépôts et locaux ont fait l'objet, ont dangereusement perturbé la marche de travail, voire carrément bloqué la chaîne de production. Ces chefs d'entreprise précisent qu'ils sont liés par de contrats de fournisseurs avec des clients étrangers et que les retards de plus en plus lourds risquent de faire capoter ces contrats. "Une issue fatale" estiment des patrons qui craignent que l'annulation de quelques engagements remettraient en cause la stabilité de l'entreprise et, par ricochet, celle des personnels.