C'est tout à l'honneur de la Tunisie indépendante d'avoir soustrait à une urbanisation envahissante une bonne partie du sol de l'antique Carthage grâce à un décret de classement pris en 1985. Ce territoire dépositaire de l'histoire et de la mémoire de notre pays est un champ pour la recherche scientifique et appelé à devenir l'espace d'un grand parc à vocation nationale et internationale. L'intégrité et la préservation de cet espace sont placées sous la garde et la garantie de l'Etat et de son plus haut représentant, le chef de l'Etat. C'est l'indignité de ce chef d'Etat d'avoir trahi cette confiance en ayant empêché la réalisation de ce parc destiné à la jouissance de l'ensemble des habitants du Grand-Tunis, aux Tunisiens et aux touristes et d'avoir transformé cet espace sacré en chasse gardée pour sa sécurité et ses opérations spéculatives personnelles. Nous citons en particulier le projet appelé ‘'Résidences de Carthage'' situé à proximité du cimetière militaire américain, actuellement en cours de construction par l'entreprise Ben Kamla et mis en vente par l'agence de promotion immobilière Ferid. Ce lotissement construit sur un haut lieu historique classé est illégal parce que les permis qui l'ont autorisé sont nuls et non avenus. Il reste marqué d'une illégitimité indélébile. Préoccupé par la gravité du détournement de vocation d'un bien national de réputation internationale à des fins spéculatives privées, un comité provisoire de sauvegarde de Carthage constitué par d'anciens responsables de l'archéologie ont pris l'initiative de déposer auprès de la ministre de la Culture, en charge de la défense du patrimoine culturel, une requête la priant de procéder sans délai à : l'arrêt des travaux de ce chantier, la mise sous séquestre du chantier, l'ouverture d'une enquête administrative. Cette enquête devra être menée parallèlement à l'ouverture d'une enquête judiciaire qui devra se faire avec : la commission nationale des méfaits sur les affaires de malversation et corruption et la commission nationale d'établissement des faits pour abus durant toute cette période. Cette démarche a pour objectif la défense du patrimoine culturel, dangereusement menacé par des prédateurs ignorants et voraces. Elle demande à mettre fin à cette usurpation Le retour du site archéologique dans le domaine public La réalisation du parc national de Carthage Aujourd'hui que la parole est libérée et que le geste devient libre, il appartient à l'opinion publique de revendiquer haut et fort la défense d'un des joyaux du patrimoine culturel parce qu'il est source de fierté et un atout de développement, d'épanouissement et de rayonnement pour l'ensemble de la communauté. Le Comité provisoire de sauvegarde de Carthage : Zeïneb Benzina-Ben Abdellah, Leïla Ladjimi-Sebaï, Kheireddine Annabi, Abdelmajid Ennabli, Mustapha El Okby