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Une foule énorme enterre les manifestants tués à Benghazi
AFRIQUE: Libye
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 02 - 2011

• 173 personnes tuées en quatre jours d'affrontements, selon HRW
• William Hague invite la communauté internationale à condamner la répression des manifestations en Libye
TRIPOLI (Reuters) — Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées hier à Benghazi, deuxième ville de Libye, pour porter en terre les manifestants tués par les forces de sécurité, ont rapporté des témoins.
Les violences de la nuit de samedi à dimanche ont porté à 173 le nombre de personnes tuées en quatre jours d'affrontements, centrés sur Benghazi et les villes avoisinantes, selon un bilan établi par l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), dont le siège est à New York.
Selon HRW, 90 personnes ont été tuées durant la seule journée d'avant-hier.
«Cent mille manifestants se rendent actuellement au cimetière pour les obsèques de dizaines de martyrs. Nous craignons un nouveau massacre car la route menant au cimetière est proche des casernes des forces de sécurité», a dit à Reuters un habitant de la capitale de la Cyrénaïque.
«Nous ne céderons pas tant que le régime ne sera pas tombé. Nous appelons les Nations unies à intervenir tout de suite pour arrêter ce massacre», a dit cet homme.
Un autre témoin a indiqué à Reuters que des centaines de milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, s'étaient réunies pour prier devant 60 corps, exposés près d'un tribunal du nord de Benghazi, qui compte 700.000 habitants.
«Un massacre a été commis ici dimanche soir», a déclaré hier à Reuters un habitant qui a requis l'anonymat. Les forces de sécurité ont eu recours à des armes lourdes et, a-t-il ajouté, «nombre de soldats et de policiers sont passés dans le camp des manifestants».
Des comptes-rendus contradictoires de la situation ont été donnés par des témoins, mais il semble que les rues de Benghazi soient sous le contrôle des manifestants et que les forces de sécurité se soient retranchées dans un complexe appelé le «centre de commandement», d'où elles ont tiré sur la foule.
Un chef de tribu qui a requis l'anonymat a lui aussi laissé entendre que les forces de sécurité étaient confinées dans ce centre de commandement. «Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a-t-il dit à Reuters.
D'après un témoin italien présent à Benghazi, cité par l'agence de presse italienne Ansa, la situation «est complètement hors de contrôle».
«Tous les bâtiments gouvernementaux et institutionnels et une banque ont été incendiés et des voyous saccagent et détruisent tout. Il n'y a personne dans les rues, pas même la police», a raconté cet Italien.
Selon le quotidien britannique The Independent, deux cents personnes auraient trouvé la mort à Benghazi, ville traditionnellement frondeuse, lors de la répression du mouvement de contestation.
Les autorités libyennes n'ont publié aucun bilan et n'ont fait officiellement aucune déclaration sur les troubles.
Vers des négociations ?
La répression sanglante de la contestation populaire du régime de Gueddafi, au pouvoir depuis septembre 1969, a poussé une cinquantaine de dignitaires musulmans à publier un appel, envoyé à Reuters, qui exhorte les membres des forces de sécurité, en tant que musulmans, à mettre un terme au massacre.
«C'est un appel pressant de dignitaires religieux, d'intellectuels, de chefs de clan de Tripoli, de Bani Walid, de Zintan, de Jadu, de Msalata, de Misrata, de Zawiah et d'autres villes et villages de l'ouest du pays», peut-on lire.
«Nous appelons chaque musulman, qui se trouve au sein du régime ou l'aidant de quelque façon que ce soit, de reconnaître que le massacre d'êtres humains innocents est interdit par notre Créateur et par son Prophète (...). Ne tuez pas vos frères et vos sœurs. Arrêtez le massacre immédiatement».
En revanche, un autre SMS reçu hier affirmait que les contestataires soulevés dans l'Est du pays cherchaient à obtenir une scission de la Cyrénaïque.
Il est difficile de confirmer de source indépendante les témoignages sur la situation à Benghazi. Les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à se rendre en Libye depuis le début des violences et les reporters libyens ne peuvent pas aller à Benghazi.
Les liaisons téléphoniques sont fréquemment coupées et l'accès à Internet est bloqué, selon une société américaine de surveillance du réseau.
«(Le n°1 libyen Mouammar) Gueddafi va avoir du mal à faire des concessions pour survivre. Je pense que l'attitude du régime libyen, c'est tout ou rien», a estimé Sir Richard Dalton, ancien ambassadeur britannique en Libye.
Certains observateurs ont indiqué toutefois qu'il pourrait y avoir des négociations entre le régime de Gueddafi et les chefs des tribus de l'Est. Un SMS adressé avant-hier soir aux abonnés de téléphones portables libyens semblait aller dans le sens d'une certaine conciliation.
«Tous les citoyens et les jeunes de Benghazi, les civils et les policiers tués sont tous des fils de notre pays. Cela suffit maintenant, halte au bain de sang!», lisait-on dans ce SMS collectif.
En dehors de Benghazi, située à 1.000 km à l'Est de Tripoli, le reste de la Libye semble relativement calme.
L'agence officielle libyenne Jana évoque cependant des actes de vandalisme et des incendies criminels dans certaines villes et les impute à «un réseau étranger qui cherche à provoquer des affrontements et le chaos pour déstabiliser la Libye».
A Tripoli, plusieurs milliers de partisans du régime se sont rassemblés sur la place Verte, près de la médina, aux premières heures de la matinée d'hier, a constaté un journaliste de Reuters. «Dieu, Libye et Mouammar!», ont-ils scandé, ou encore: «Mouammar est le pionnier du nationalisme arabe !».
Avant-hier déjà, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées sur la même place en brandissant des portraits de Gueddafi et en scandant des slogans favorables au régime.
Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a invité hier la communauté internationale à condamner la répression des manifestations en Libye.


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