Meilleure attaque (11 buts), meilleur buteur (Kasdaoui et Dhaouadi, 3 buts ex æquo avec l'Algérien Soudani et le Sud-Africain Myron Shongue), meilleur joueur du tournoi (Dhaouadi) et vainqueur haut la main du CHAN, la Tunisie a franchement cartonné au Soudan. Partie sur la pointe des pieds face à l'Angola, la Tunisie a réussi, hier en finale, un véritable feu d'artifice face au même adversaire auquel elle n'a pas laissé la moindre chance. Une victoire finale aux mille significations pour un peuple qui vit les heures les plus exaltantes, les plus riches, les plus incertaines aussi de sa jeune révolution. Une victoire également — et heureusement — aux mille significations pour notre football, nos joueurs (les locaux cela s'entend) mais aussi Sami Trabelsi, décrié par ses pairs (la délation est la gymnastique nationale en Tunisie), pointé du doigt et aujourd'hui jalousé par ces mêmes envieux mais respecté par ceux qui connaissent l'homme et le joueur. Sami Trabelsi qui nous a épatés par sa science tactique, son calme olympien et ses choix des joueurs. Parlons de son choix des joueurs. Des choix équilibrés et justes qui n'ont pas suscité la moindre saute d'humeur de ceux restés sur le banc. C'est qu'en des temps pas trop lointains, les petites stars de pacotille jouaient aux vedettes et leurs exploits médiatiques étaient bien plus nombreux que ceux sur les carrés verts. Un homme, une équipe Voilà un Monsieur qui a su se faire respecter. Les joueurs, eux, le lui ont bien rendu. Tellement bien que nous avions franchement eu du mal à reconnaître les nôtres. Fougue, disponibilité, solidarité, imagination, courage… Autant de qualités qu'on croyait disparues de nos stades et à jamais perdues par nos joueurs. Une finale exemplaire tant sur le plan tactique, physique, mental que technique. Avec une diversion au départ puisqu'on retrouvait Msakni en soutien à Kasdaoui sur le flanc gauche et Dhaouadi à droite. Concentrés sur le Clubiste, les Angolais se firent piéger par un Msakni retrouvé et un entrejeu qui avait avancé d'un cran son champ d'action pour venir soutenir une attaque qui imposa, à un certain moment, un véritable siège à la défense angolaise. Puis quand Dhaouadi se replaça à gauche, c'est toute la Tunisie qui se portait devant avec un Traoui étincelant et libéré d'un trop plein de tâches défensives. Mais à vrai dire, c'est toute l'équipe qui était hier au top à l'image d'une défense qui se reprit vite après sept à dix minutes initiales de flottement, d'un Balbouli impérial, de Korbi et Chédly réglés comme une horloge suisse et même de Darragi qui y alla de son petit but. Le mot de la fin ? Nous nous refusons de croire qu'il s'agit là d'une victoire sans lendemain !