Par Nouredine Ben Mansour La politique du développement régional doit obligatoirement chercher d'une façon accélérée à réduire au maximum les écarts entre les régions. Ces écarts se sont accrus d'une manière alarmante et étaient, entre autres, les causes indirectes de la révolution tunisienne. Cette vérité doit nous pousser, et surtout les responsables économiques du pays, à définir une nouvelle politique régionale plus équilibrée qui répond aux attentes des différents citoyens dans les régions. Cette politique doit essentiellement être axée sur l'amélioration en continu du niveau de vie et sur la création intensive des emplois. Repenser l'industrie tunisienne sur d'autres bases plus réalistes et plus palpables est une solution de sauvetage de certaines entreprises et branches, d'où la nécessité de faire une analyse profonde des nouvelles opportunités que peut présenter la situation internationale où la crise économique mondiale pourrait être une opportunité de création de nouvelles activités. Une analyse approfondie Une analyse approfondie de l'industrie existante s'avère urgente et bénéfique, et ce, pour éviter des doubles investissements inutiles dans certains cas, et ce, par manque d'information ou ignorance des données industrielles du pays. Une industrie nouvelle peut se créer avec ce qui existe dans le pays moyennant quelques rectifications ou améliorations ou acquisition d'équipements complémentaires. Ce qui donnera un plus pour certaines industries existantes, c'est d'imaginer d'autres possibilités qui pourront voir le jour, moyennant l'application de nouvelles stratégies ou tout autre moyen qui donnera un plus à ladite industrie accusant une certaine difficulté. Une analyse du tissu industriel est aussi une opportunité d'industrialisation, mais elle doit être faite sur la base d'une nouvelle compréhension de l'industrie et aussi il faut être au courant des nouveautés technologiques qui ont pris place sur le marché international. C'est une des voies les plus courtes et les plus sûres pour l'investissement. Connaître les matières premières, les produits semi-finis, les produits auxiliaires nécessaires et tout input est une façon réelle de détermination de nouveaux créneaux. Réexaminer les projets dormants qui ne sont pas concrétisés, pourrait donner accès à de nouvelles opportunités d'investissement d'où une révision approfondie avec une approche moderne qui prend en considération tous les facteurs d'avantages et de désavantages de ces futurs produits à fabriquer. Il ne s'agit pas seulement des projets étatiques, mais aussi et surtout des projets privés. Les informations doivent être collectées auprès de plusieurs instances, institutions privées et étatiques et toutes sources de données. Les projets dormants se différencient des projets morts, car ces derniers sont en général des projets non bancables, donc non rentables, contrairement aux projets dormants qui sont des projets à qui il manque quelque chose quelque part, tel que le manque de moyens, le non sérieux du promoteur, la mauvaise compréhension de la portée du projet en question, la mauvaise étude et autres qui font que ce projet est irréalisable. On ne peut considérer une entreprise en déclin comme une entreprise finie, et on la condamne automatiquement, mais au contraire, il faut analyser de près surtout les produits fabriqués, et ce, pour connaître leur importance dans l'avenir et trouver au moins des produits de remplacement qui peuvent donner une nouvelle âme à l'entreprise en question. De ce fait, le processus de redressement des entreprises doit être traité dans son ensemble, d'une part, et aussi cas par cas, d'autre part. Avec cette approche, on peut avoir le maximum possible de données qui permettent à tout responsable de redressement de voir en scope tous les problèmes et toutes les possibilités à envisager. Pour être objectif et concret, une vraie analyse n'est plus valable si on se réfère à des cabinets qui utilisent les méthodes d'analyse et d'évaluation classiques. Il faut coûte que coûte faire associer la profession à titre volontiers ou à titre de participation en tant qu'intéressée à une certaine ou quelconque industrie, car elle est la première source d'informations. C'est elle qui a accès à l'information surtout étrangère,et ce, à travers ses correspondances ou ses contacts directs et ses visites aux salons et foires spécialisés. Autres sources Une autre source de grande importance est les revues industrielles spécialisées. Suivre ce qui s'écrit et ce que se présente, sur des informations et données économiques, renferme en cela des opportunités d'investissement d'avenir. Suivre toutes les nouvelles industries qui se créent est une anticipation qui permet d'accéder au plus vite aux industries modernes. L'inventaire détaillé, précis et exact de toutes les matières disponibles dans le pays est le premier document à mettre en œuvre. C'est à partir de là qu'on peut faire un tri, une certaine classification et un choix bien étudié des matières susceptibles d'avoir d'éventuels débouchés industriels. Ces produits renferment plusieurs autres possibilités d'investissement, telles que les produits de l'agriculture, de la pêche, des forêts, des mines, de mer, et autres. Un autre inventaire touche d'autres produits plus sophistiquées et plus élaborés, allant de ceux provenant des industries classiques et des industries sophistiqués. Il est difficile de les cerner dans ce texte; mais il suffit de recueillir et de collecter les informations qui se produit et ce qui s'importe localement, pour avoir une idée plus claire et très proche de la réalité. Le domaine des opportunités est très vaste et renferme plusieurs occasions réelles pour des futurs investissements rentables. C'est une affaire de bon sens et de suivi minutieux et aussi de défi. Plusieurs moyens et méthodes existent pour montrer les voies des nouvelles possibilités d'industrialisation. L'essentiel, il faut chercher, analyser, vérifier et enfin bien étudier. Donner plus d'importance au service qu'à l'industrie est un piège qu'il faut éviter coûte que coûte. Voyons les Européens et les Américains, pourquoi ils s'industrialisent en continu ? Pourquoi ils allouent des budgets énormes pour la recherche et le développement ? Parce qu'ils ont compris, et tôt, que le service est une dérivée de l'industrie et non pas le contraire. Les pays qui ont un haut niveau de vie sont des pays industrialisés, exception faite des pays arabes du Golfe. L'exemple ci-après montre comment le service est entraîné par le produit : c'est grâce à l'industrie informatique et plus exactement aux ordinateurs qu'on a vu le service informatique se développer ou, autrement dit, c'est l'ordinateur qui a créé le logiciel par exemple et non le logiciel qui a créé l'ordinateur. Toute cette civilisation moderne est due, en premier lieu, à l'industrialisation et non pas au service. Tout ce qu'on a cité comme nouvelles possibilités d'investissement n'est qu'une petite partie d'une liste plus large et plus étendue d'où il est du devoir des responsables et des spécialistes de pousser encore plus les études de prospection et d'apporter des idées nouvelles.