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Une politique industrielle innovante
Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2011


Par Noureddine BEN MANSOUR
Comment redynamiser davantage le secteur industriel en Tunisie? C'est en fait une question de bon sens. Une analyse approfondie de la situation réelle de l'industrialisation du pays s'avère avantageuse et permet de bien détecter les anomalies et d'apporter les corrections adéquates en temps réel. Améliorer ce qui est en train de se réaliser est une vraie anticipation de repositionnement du tissu industriel tout en allant en profondeur des données de chaque région du pays et tout en définissant ses priorités et ses possibilités, en associant les connaisseurs des problèmes réels de l'industrialisation. Doter toutes les régions du pays d'un secteur industriel moderne et fort d'une part et favoriser les investissements d'autre part doit être l'objectif principal d'un pacte national pour l'émergence industrielle et pour la création de nouvelles possibilités d'emplois. Cette réalité n'est réalisable efficacement qu'en instaurant un solide contrat de partenariat entre le public et le privé. C'est une sorte de contrat-programme à diverses étapes et échéances. La période de réalisation est de dix ans et comporte des sous-périodes qui donnent lieu à des vérifications des réalisations et plus exactement un calendrier de réalisation et un plan d'action bien clair pour chaque région.
Mettre en œuvre cette orientation exige une mobilisation et une coordination des actions des divers intervenants, publics et privés. L'objectif est de créer une nouvelle ambiance et une nouvelle stratégie industrielle qui permettront d'assurer plus d'emplois et plus de possibilités d'exportation.
L'industrie comme outil de prospérité
Comment définir une politique industrielle d'un pays, de quoi dépend-elle? La réponse à ces questions est relative et dépend de plusieurs critères. Dans l'ensemble, une politique industrielle est complètement différente d'une stratégie industrielle bien que plusieurs économistes les confondent. A l'encontre de la politique économique ou celle étrangère qui sont intuitives, la politique industrielle est spécifique et se colore selon les circonstances, la réalité du pays et les vis-à-vis. C'est la politique des entreprises ou la politique de compétitivité ou le développement des axes stratégiques ou tout autre appui pour l'industrialisation d'un pays. De quoi se diffère une politique industrielle d'une stratégie industrielle? La principale différence se situe dans la manière d'exécution de l'une ou l'autre. C'est-à-dire bien que les objectifs se confondent dans certains cas, la manière d'exécution de chacune est distincte. La compréhension des attentes du pays dans son ensemble (économique, sociétale et autres) est le secret des réussites des objectifs arrêtés.
La réussite de cette action dépend, aussi, de la compétence du premier responsable et de sa capacité scientifique, c'est-à-dire pour que ce responsable soit en mesure de bien élaborer et suivre la stratégie industrielle, il est obligatoire qu'il soit un ingénieur qui a une bonne connaissance en technologie et innovation, puis en économie.
On peut dire plus simplement que la politique industrielle ciblée dans le temps mène à la prospérité, tandis qu'une stratégie industrielle bien exécutée mène à la création en continu d'emplois.
Tout projet à proposer pour une stratégie et une politique de relance et de développement industriels doit tenir compte de la situation réelle de l'industrie dans les diverses parties du pays. C'est un cadre de référence qui tire ses points forts de la compétitivité et des projets innovants à haute valeur ajoutée où la croissance doit être l'objectif principal. Relier la nouvelle industrialisation des régions du pays à l'industrialisation internationale, surtout celles des pays hautement industrialisés, est certainement une politique industrielle gagnante. Cette orientation permet, avec les moindres coûts, de restaurer un partenariat efficace du genre gagnant-gagnant. La croissance économique doit jaillir de l'économie du pays dans son ensemble. Il est opportun de renforcer les acquis industriels en misant sur un nouveau comportement des responsables exécuteurs de la stratégie et de la politique industrielle du pays. On doit les responsabiliser davantage, tout en faisant, en continuité, des mises au point des situations relatives à la création des nouvelles activités et des nouveaux emplois. Un renforcement de la stratégie existante se fonde et se base sur un profond et véritable orientation industrielle qui est tributaire d'un cadre sérieux, flexible, conscient et efficient.
La création d'emplois
La première action à entreprendre pour promouvoir la création de nouveaux emplois et en même temps la consolidation de ce qui existe est la mise en place d'une série de choix des branches et des activités prioritaires. Ce qui est important, c'est de savoir comment remonter aux filières à partir des productions existantes (produit intermédiaire ou final) tout en définissant les objectifs d'une intégration de plus en plus pratique et réelle avec les moindres coûts.
Les futurs nouveaux projets de tous genres doivent faire partie des priorités de la politique industrielle du pays et seront intégrés tout en leur assurant un suivi rigoureux par un vrai encadrement, exercé par des spécialistes en innovation et en créativité. Tout ceci doit être inscrit dans un cadre spécifique d'appui à l'innovation et la création de nouveaux emplois, à la promotion de la technologie, à la mobilisation des investissements de tous genres, à la création d'une capacité d'intelligence économique et au renforcement des systèmes de formation.
L'attraction des investissements
Aussi chaque région doit s'inscrire dans un nouvel ordre d'attraction des investissements locaux et étrangers. L'attraction des investissements entre les diverses régions de la République serait un enjeu de grande importance pour le développement de leurs propres croissances économiques. Cette politique d'industrialisation est suivie dans plusieurs pays industrialisés tels que la France avec «France 2000» et l'Allemagne avec «Standort Deutschland»
En fait, les nouvelles entreprises à créer et par conséquent les emplois créés ne peuvent tenir le coup si tout n'adhère pas au processus d'innovation et d'évolution vers des métiers à haute intensité de croissance, et ce, pour pouvoir maintenir un certain équilibre régional dans le sens de la création de la richesse pour l'ensemble de la nation.
En général, il est urgent et nécessaire de baser la future politique industrielle sur de multiples évolutions tout en donnant une priorité à l'existence d'un cadre approprié facilitant le développement de la croissance, de la prospérité, de l'emploi et tout autre facteur de création de la richesse économique pour l'individu tunisien dans sa globalité.
L'équilibre régional
Il est important de signaler que ce souci d'équilibre régional est une nouvelle opportunité pour les responsables de l'industrialisation du pays afin de revoir leur stratégie concernant le développement industriel en tant que moyen du développement économique. Emprunter cette nouvelle voie est en fait un renforcement des acquis industriels et un stimulateur de croissance économique, d'où toute prospérité est conditionnée par une politique industrielle bien équilibrée entre les régions. Une meilleure prospérité est envisageable et réalisable en définissant les spécificités de chaque région et par conséquent on peut leur arrêter des stratégies distinctes.
Nous sommes dans une ère où tout se calcule au- dessous de zéro et où tout n'est plus stable et constant. Cette vérité qui se concrétise chaque jour nous ouvre les yeux sur l'importance de la création d'emplois et en même temps sur le défi de l'industrie qui prend naissance à chaque coin de la planète. L'industrie nationale doit obligatoirement se réorienter et se redessiner en force vers les industries à haute valeur ajoutée. Comme il a été décidé pour la promotion des emplois dans les diverses régions du pays et il est aussi avantageux de refaire de l'industrialisation du pays une cause nationale. Mettre la barre un peu plus haut et pousser tous les intervenants à mieux faire tout en mettant à leur disposition les moyens nécessaires pour mieux accomplir leur tâche. Le progrès économique dans son ensemble passe par une bonne ambition pour l'industrie tunisienne. On doit avoir un objectif fort , un objectif de développement d'une industrie innovante et hautement compétitive par rapport aux pays hautement industrialisés. Aussi on doit faire de la stabilisation des emplois une stratégie de long terme, une stratégie innovante qui cherche toujours à promouvoir les futurs emplois. Assurer cet objectif est à la portée, surtout que les bases d'une promotion des emplois sont, relativement, là et ne demandent qu'une certaine actualisation et un sang nouveau. L'imagination, la vision et le défi sont les armes secrètes de toute stratégie d'industrie innovante.
Pourquoi les pays asiatiques ont un taux de chômage réduit par rapport à plusieurs pays européens? Cette vérité est due à leur décision de faire de la politique industrielle et de la politique d'innovation un système indissociable. Les responsables industriels doivent revoir leur compréhension de l'importance de l'innovation sur la bonne marche de l'économie dans son ensemble et pour cette raison il faut revoir la réalité des pôles de compétitivité et bien analyser les résultats obtenus en les comparant aux objectifs arrêtés. Une évolution positive dans cette voie peut se renforcer encore si on sait comment relier en temps réel le progrès technologique et la recherche- développement. On a un bon nombre de centres de recherche, mais qui ne sont pas bien organisés en matière de recherche c'est-à-dire qu'ils ne touchent pas la vérité du développement industriel du pays. Ce gâchis est dû à une mauvaise organisation et une complexité dans la prise de décision. On doit bien développer l'autonomie des centres de recherche et de développement. Tisser des liens forts entre la recherche publique et la recherche privée et avoir une nouvelle stratégie de financement de la recherche tout en créant de nouvelles sources de financement.
Le tissu industriel est composé dans une large mesure d'entreprises du type PME. Le positionnement de l'industrie tunisienne dans l'économie mondiale devrait être analysée sur une autre base de facteurs et d'indicateurs. Cette vérité doit être bien comprise par les stratèges industriels du pays car l'avenir ne permet plus de publier des données erronées ou conditionnées à la légère.
D'une manière générale, on s'oriente toujours et directement vers une stratégie d'augmentation du chiffre d'affaires, en essayant d'avoir une rentabilité plus positive. Il manque souvent à cette façon d'amélioration de la rentabilité d'autres facteurs plus complexes provenant des problèmes cachés, qui sont, dans leur ensemble, importants mais il est difficile de les détecter, d'où une analyse approfondie qui doit être faite avec patience et exactitude.
Aucun stratège quelle que soit sa capacité stratégique ne peut redresser la barre d'une entreprise ou d'une branche en déclin avec une approche stratégique classique ou théorique ou en imitant d'autres stratégies qui ont fait preuve de réussite ailleurs, dans d'autres conditions et dans des circonstances complètement différentes. En d'autres termes, suivre l'exemple de certaines réussites en les imitant est une fausse stratégie et une manœuvre qui mène sûrement à moyen terme, voire à court terme, à un pur échec.
Le mauvais choix de décision de certains responsables provient de la façon avec laquelle ils arrêtent cette action. Les mauvaises décisions sont, en général, dues au manque de rationalité et de cohérence entre la position réelle de l'industrie et les objectifs tracés. Trouver le trait d'union entre la cognition et l'émotion est une tâche à entreprendre avant toute prise de décision. Le premier responsable de l'industrialisation du pays doit bien distinguer, avant de se lancer dans des actions futures, entre risque mesurable et incertitude. La confusion entre les deux a été fatale.
On ne peut plus avoir une image juste sur la réalité de l'industrie tunisienne en se basant sur une analyse qui tient compte seulement de facteurs classiques tels que la compétitivité et la proximité. Nous devons faire une nouvelle analyse sur le positionnement de l'industrie tunisienne par rapport à l'économie mondiale tout en imaginant de nouveaux facteurs et indices.


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