L'unité d'hémodialyse de La Manouba est, elle aussi, et d'après les données fournies par M. Dhahri, ainsi que le Dr B.D., médecin dialyseur, sous l'emprise inéquitable du directeur régional de la santé. Ce dernier soutient fortement l'un des médecins qui, petit à petit, a acquis une notorité fondée sur le copinage. «Nous étions trois médecins, deux généralistes expérimentés en matière de dialyse et une résidente néphrologue. Au fil du temps, la néphrologue, désignée par le directeur régional de la santé, s'est mise à se comporter comme une véritable chef: elle change sans gêne les ordonnances que nous prescrivons aux patients; fait durer les séances de dialyse plus qu'il n'en faut pour attirer la sympathie des patients et charge les infirmiers et les agents de nous espionner (ma collègue et moi) et lui livrer un compte rendu de tous nos faits et gestes», indique le Dr B.D. Et d'ajouter que l'atmosphère était devenue fort déprimante au point que le second médecin généraliste s'est débrouillé afin d'être muté. Le Dr B.D. dénonce, en outre, les dépassements qui ont eu lieu dans l'unité de dialyse, notamment en matière de gestion. «Le matériel, notamment les lits et les matelas, n'est point adapté au traitement de l'hémodialyse : les lits spécialisés sont réversibles et c'est indispensable, surtout en cas de chute subite de tension, un malaise assez fréquent durant les séances», précise-t-il.