Etant au chômage depuis quelques années, bien que diplômée du supérieur (maîtrise en SVT), j'avais pris mon mal en patience, sachant qu'un jour, ça se décantera, et que je pourrais trouver un emploi (et je n'aurais pas fait la fine bouche). Après la salvatrice révolution et les beaux horizons qu'elle a fait miroiter, j'ai repris légitimement espoir, et de mon Kasserine natal, j'ai été appelée à participer au sit-in devant le ministère de l'Education. Dans la cohue des demandeurs compréhensibles d'emploi, je m'y suis jointe, pensant faire entendre notre cause au ministre. Seulement, j'ai dû déchanter. Il y avait, certes, les diplômés sans emploi aspirant à un poste, nobles et stoïques, mais il y avait aussi, hélas, heureusement pas en très grand nombre, ceux qui veulent «camper» à Tunis, dont une femme qui a fait preuve d'une insolence, d'une arrogance et d'une indécence qui n'honorent nullement la gent féminine, ni le futur corps enseignant, et de laquelle je me désolidarise totalement, et à laquelle je dis : «Tu ne me représentes pas». Et je l'ai crié haut et fort. On revendique, d'accord, mais sans insulter un ministre, soit-il d'un gouvernement provisoire, et sans s'arroger le droit de s'introniser en reine du «camping». Mieux vaudra le chômage, qu'une «femme qui applaudit à ses vœux plus qu'à la réalité», comme l'avait dit Eschyle. Mais moi, je dis encore une fois non à cette femme!