C'est vrai que nous étions en pleine révolution et que les priorités n'étaient pas d'ordre footballistique. Puis franchement, nous étions tellement dégoûtés par les «basses magouilles» devenues pain quotidien dans ce monde, pourtant magique, du ballon rond que même l'équipe nationale ne nous disait plus rien. Puis il y a eu ce Chan, Sami Trabelsi et ses gars qui nous ont réconciliés avec notre onze représentatif et une certaine idée du football et de la Tunisie. «Tiens, il y a donc encore des footballeurs tunisiens capables de se donner à fond, sans tricherie et sans l'obsession… fatale de la prime?!». Voilà ce que nous nous sommes tous dit au cours et au lendemain de ce Chan. Simple hasard, illusion ou alors une nouvelle réalité de notre football? Difficile de trancher mais toujours est-il qu'il y a eu confirmation avec l'Espérance, l'Etoile, le Club Africain et l'Olympique de Béja comme nous nous attendons à l'affirmation d'une équipe nationale olympique qui affrontera tout à l'heure le Malawi et qui est le prolongement naturel de son — à peine — aînée. Nous connaissions déjà Ben Chérifia, Msakni, Ayari, Ifa, Akremi, Abdennour, Jaziri, Akaïchi, Mbarki, Jebbari et Maâloul, nous apprendrons à apprécier et à aimer Khayati, Mhirsi, Rebaï et autre Omrani… C'est que cette équipe olympique est bourrée de talents et pour peu qu'elle soit bien encadrée et bien préparée, elle peut nous valoir bien des satisfactions et une qualification pour les Jeux olympiques de Londres. Elle a surtout besoin d'être entourée et aimée. Et ça, seul le public sait le faire. Bref, cette équipe mérite qu'on fasse le déplacement pour elle aujourd'hui à Radès. Nous, en tout cas, nous le ferons. Et pas uniquement pour le boulot !