La révolution est passée par là… Au lendemain de son élection à la tête du club nordiste, M. Mehdi Ben Gharbia n'a cessé de recevoir des félicitations. Dont notamment celles de M. Kamel Idir, ex-président du CA, croisé par hasard dans un grand restaurant de Bizerte en ce samedi après-midi ensoleillé. Sollicité donc de toutes parts, le tout nouveau président du CAB a bien voulu nous accorder un entretien afin de nous éclairer davantage sur ses intentions proches et futures au sein du club. C'est un jeune homme heureux, confiant et plein d'humilité qui a répondu à nos questions. Vous vous attendiez à ce résultat ? Dans une élection pareille, la première du genre, on n'est jamais sûr rien. C'est la magie de la démocratie. La preuve est ce score très serré qui est sorti des urnes. Toutefois, j'étais convaincu que ma candidature était désirée et soutenue par une bonne partie des supporters cabistes. Mon espoir était sain et positif quant à l'issue finale. Sur un autre plan, le public bizertin a montré qu'il avait le sens de la responsabilité. Tout s'est déroulé dans la transparence la plus totale. Je suis reconnaissant à M. Mostari Gharbi, président par intérim, d'avoir réussi une organisation impeccable. Que dites-vous à vos concurrents malheureux? Je remercie tous les candidats, qui se sont présentés à l'élection, pour leur fair-play? Maintenant après le verdict des urnes, les portes restent ouvertes à tous car on a besoin de consensus pour un seul but : servir le CAB. Comment voyez-vous les nouveaux rapports avec les autorités politiques, particulièrement locales? Notre mission est de développer le sport dans la région. Les autorités nous y aideront dans un respect mutuel, leur participation se fera sans aucune tutelle. En démocratie, on a besoin de l'ordre. Il s'agit donc de travailler en parfaite osmose. Concernant les relations avec la FTF, le cadre de travail doit être clair et transparent. Comptez-vous maintenir Maher Kanzari à la tête de l'équipe cabiste ? Fait-il partie de vos projets ? L'entraîneur Maher Kanzari a beaucoup de mérite d'avoir accepté de prendre le train en marche. Je tiens à remercier, à cette occasion, Youssef Zouaoui qui a su tenir la barque et a proposé le coach actuel au CAB. Maher Kanzari continue, aujourd'hui, à travailler à Bizerte. Pour la suite, nous discuterons avec lui. S'il répond à nos attentes et s'il remplit les conditions à fixer, il restera bien sûr au CAB. «Des liens, familiaux avec les clubs de la région» Quels seront dorénavant les rapports avec les autres clubs? Il faut créer des liens plus que «familiaux», à commencer par les clubs de la région : Samb, EA Mateur, Usma, Asmdj, El Alia, Ras Djebel, Tinja, Métline, etc. Le sport en général, et plus particulièrement le football, a une grande mission qui est de faire évoluer la société. La valeur du sport est le don de soi, le fair-play. C'est pour cela qu'il faut créer des liens «ombilicaux» avec tous ces clubs. L'objectif est également de former de grands joueurs en partenariat avec eux. De nouveaux rapports avec tous les clubs aideront à ramener la paix sociale dans notre pays. Pour ce faire, il faut avoir la notion de partage, rassembler, fédérer. En faisant du sport, en s'intéressant au sport, on accomplit un acte de citoyenneté. Je dirais même qu'il s'agit d'une valeur républicaine. Quels rapports comptez-vous entretenir avec les médias? Nous allons développer le site officiel du CAB. L'information circulera rapidement. Nous encouragerons aussi les débats virtuels. Toutefois les rapports seront gérés dans un respect mutuel. Nous comptons avoir un attaché de presse capable de symboliser l'esprit de la révolution car j'ai remarqué que l'âge du public bizertin dans sa majorité varie entre 15 et 30 ans. Pour ce qui me concerne, je serai toujours là où je suis utile c'est-à-dire quand il s'agit de sauvegarder les intérêts comme un chef d'entreprise. Sinon, chaque membre aura à assumer sa responsabilité dans le cadre qui est le sien. Et avec les supporters? Il faut savoir les écouter et leur offrir de bonnes conditions. Les supporters doivent refléter le public des quartiers. Nous tiendrons prochainement soit dans deux semaines environ une assemblée avec pour thème les supporters. On invitera les modérateurs des groupes Facebook, les meneurs de 2 ou 3 groupes difficiles et on intégrera le public cabiste qui se trouve autour de Bizerte, à El Alia, Ras Djebel, Mateur, Menzel Bourguiba, Menzel Abderrhamane, Menzel Djemil, Métline, El Ousja, etc. c'est une culture de démocratie. Comment allez-vous négocier les contrats avec les joueurs en fin de bail? Pensez-vous recruter? Vous pensez à Hatem Baratli. Eh bien nous entamerons des discussions avec lui très prochainement pour voir ce que l'on peut faire pour le garder. On va être professionnel. Il y a également le cas Sylla, joueur avec lequel nous ferons notre possible pour trouver un terrain d'entente. Quant à Jaziri, Hadj Mabrouk, Hmizi et le gardien Ayari, ils ont tous les quatre prolongé leur contrat avec le CAB. Concernant d'éventuels recrutements de joueurs étrangers, il est nécessaire d'abord de faire l'état des lieux avec un temps de réflexion. Nous ne recruterons pas pour recruter. Le meilleur recrutement est à effectuer en partenariat avec de «petits» clubs de la région au niveau des jeunes avec une relation de gagnant-gagnant ! Ensuite, nous avons le temps de la réflexion et de la planification. Il est encore trop tôt pour moi de me prononcer sur ce chapitre. Une chose est sûre : le staff technique et probablement une commission composée d'anciens joueurs aideront à l'opération de recrutement.