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Des histoires au fil de l'eau
Reportage - Immigration clandestine à Lampedusa
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 04 - 2011


Par notre envoyé spécial Chokri BEN NESSIR
• Des Harragas témoignent
La Presse— Une brise glaciale soufflait sur le port de Lampedusa dont les eaux grises écumeuses et hostiles se mêlent au ciel couleur de plomb. Les premiers membres de l'équipe de Médecins sans frontières pointent le nez en dehors de la tente plantée en face sur l'esplanade de la station maritime. A côté, quelques médecins de la Croix-Rouge, sur le perron de la station maritime, prennent déjà tranquillement leur café. Ici, bien que le flux des immigrés clandestins ait baissé de façon notable, la vigilance reste de mise. D'ailleurs, les journaux locaux rapportent que les services secrets italiens s'attendent à une arrivée massive, cette fois –ci en provenance de la Libye, et estimée à 15 mille personnes. Donc, tout le monde est aux aguets et attend les nouvelles qui seront transmises par les missions de reconnaissance effectuées régulièrement par les avions et les vedettes des gardes-côtes italiens.
De l'autre côté, sur l'embarcadère du port militarisé, une foule hétéroclite dont on distingue à peine les silhouettes, attend qu'on lui serve le petit-déjeuner. Les regards vifs, les quelques clandestins débarqués depuis quelques heures et encore non transférés au centre d'accueil serrent les rangs, mâchoires figées par la bourrasque.
En face, des Lampedusins, aux barbes fournies, tels les vieux loups de mer habitués à la rudesse du temps, s'affairaient autour des premières livraisons de poissons dans leurs cageots.
Ce spectacle quotidien n'interpelle plus les secouristes dont la première priorité est de mettre à jour les données et faire le point sur la situation humanitaire dans l'île. En effet, la veille, deux nouvelles barques tunisiennes ont été secourues. «La première transportait 57 personnes et la deuxième 54 personnes dont quatre jeunes filles et qui n'étaient pas tous en bonne condition à l'arrivée», a affirmé Vittoria Ghepardi,  médecin à MSF.
Généralement, à leur arrivée, les clandestins qui passent parfois 5 à 6 jours en haute mer souffrent de plusieurs maux : hypothermie, fatigue, malnutrition, intoxication par les gaz des moteurs des barques, mal de mer, ajoute Mery Dongiovanni, coordinatrice du projet de secours.
Aujourd'hui, l'alerte a été donnée très tôt. Une patrouille en mer a repéré une nouvelle barque transportant des clandestins. On ne connaît pas encore la nationalité des immigrants ni la provenance de l'embarcation, cependant il lui faudra deux heures encore avant d'apparaître dans la passe d'entrée du port. En attendant de secourir les nouveaux venus, on se laisse bercer par l'ambiance particulière et on suit le mouvement lent et entraînant de cette ville qui flotte et dérive sur l'air du temps, en pensant à tous ces gens qui livrent leur destinée à la mer.
Une bouteille à la mer
Karima est l'une de ces centaines de jeunes filles tunisiennes à avoir affronté les dangers de la traversée clandestine. Elle a consigné son rêve dans un message remis dans une bouteille qu'elle n'a pas jeté à la mer mais embarqué avec elle. «Si je survis, je voudrais épouser, selon le rite musulman, l'homme qui aura trouvé ce message». Cette bouteille, Karima, l'a emportée avec elle dans le chalutier qui devait la transporter avec d'autres personnes à Lampedusa. Ce qui est sûr, Karima n'est jamais arrivée à bon port. Par contre, sa bouteille de boisson gazeuse en plastique vert, de marque tunisienne connue, a bel et bien été repêchée par les gardes-côtes italiens avec d'autres débris. Et c'est dans un musée, où une centaine d'objets, collectés par de jeunes volontaires, racontent bien des drames de l'immigration clandestine à Lampedusa que cette bouteille a fini par trouver place.
En effet, ce sont les volontaires de l'association «Askavusa», un groupe de quinze jeunes européens, qui depuis deux ans s'attellent à accueillir les immigrés et à leur prêter assistance qui ont eu l'idée de reconstituer la mémoire des immigrés clandestins. Par le biais de leur organisation, ils leur offrent des vêtements, de la nourriture, un toit, des couvertures et des conseils. C'est pourquoi, en ces temps de tsunami humain sur l'île, l'association est vue d'un œil morne. Il n'empêche, ils continuent à mener leur mission humanitaire avec panache et détermination.
Depuis que l'idée d'un musée les a séduits, après chaque débarquement, ils passent au peigne fin barques et épaves afin de rassembler les objets abandonnés par les clandestins dans les barques. Des ustensiles, des photos, des livres de Coran, des lettres, des testaments, des blocs-notes et tout ce qui peut rappeler les moments de peur, de choc et les diverses émotions de la traversée sont collectés.
Dans ce musée qui sert aussi de lieu d'accueil pour les immigrés en détresse et d'atelier d'artiste, grâce à Giacomo Sferlazzato, artiste engagé et président de cette association, l'on découvre des chaussures qui pendent le long des murs, des couscoussiers, des restes d'emballage, des talismans, des amulettes, des porte-bonheur ainsi que des photos des êtres les plus chers qu'on voulait regarder tout au long du voyage.
Des objets qui parlent de leurs propriétaires qui ne sont jamais arrivés, qui font le récit de leur dernière traversée, des moments de fin de vie, de rêves qui ont viré au cauchemar.
Des périples à hauts risques
Car les rescapés ont toujours l'occasion de raconter le périple qui changera à jamais le cours de leur vie. A l'instar d'Ali, cet immigré clandestin de 33 ans originaire de Béja. Il est l'un des rares miraculés d'une traversée qui a failli tourner au drame. Le jeune homme qui a embarqué au port de Zarzis le 14 mars dernier a dû payer 2.000 dinars aux passeurs. Ils étaient 144 personnes à bord de ce chalutier libyen qui a largué les amarres au port de Zarzis, au vu et au su de toutes les autorités portuaires. «Une équipe de l'émission Envoyé Spécial, composée d'une journaliste et d'un cameraman faisait partie du voyage», raconte-t-il. «Ils ont dû payer 6.000 euros, pour convaincre notre passeur» assure-t-il. Ali, issu d'une famille nombreuse qui compte trois filles et trois garçons, justifie son désir de «Harga» par son ras-le-bol. «Je travaillais pour mon propre compte comme transporteur de marchandises sur l'axe routier Ras Jedir-Sfax. La garde mobile de la douane, à chaque fois, m'interpellait et me collait des amendes en plus de la saisie de la marchandise. A la longue, je commençais à crouler sous le poids des amendes et je suis tombé sous le coup de la loi pour non-paiement. J'ai dû cesser toutes activités laissant mon père faire face tout seul aux besoins de la famille. Mais le pauvre, qui est un agent municipal, ne pouvait subvenir tout seul aux charges familiales. J'ai donc décidé de partir et avec la grâce de Dieu et la bénédiction de mes parents, je suis arrivé à Lampedusa». Cependant, le voyage n'a pas été sans risques pour lui et ses compagnons de voyage. «On a eu un beau temps au départ. Mais quelques heures plus tard, la mer commençait à moutonner avant qu'elle ne devienne houleuse. Pendant plus de dix heures de mauvais temps, on frôlait la mort à chaque instant. La journaliste française a craqué, elle était en sanglots et a fini par rejoindre le reste des clandestins dans la cale du chalutier. Pendant que le caméraman continuait de filmer la scène. Quand finalement la mer s'est calmée, le raïes est parvenu à mettre le cap sur Lampedusa. Deux heures après, une patrouille italienne fait son apparition et l'on nous remorque jusqu'au port de Lampedusa. Une fois débarqués, on nous demande d'emblée qui est le commandant de bord. On était tous prêts à cette question avant d'embarquer. On a répondu : il n'y a pas de commandant, nous sommes tous des marins et on s'est relayés pendant la traversée». C'est ainsi que le «Raïes» se fond dans la foule et devient comme ses camardes, un simple clandestin. Mais l'histoire de la «Harga» ne prend pas fin avec la traversée.
Ramzi se souvient
En effet, Ramzi, un autre clandestin qu'on a croisé au domicile de Simone, une volontaire dans une association humanitaire, raconte qu'après avoir débarqué, il était trempé jusqu'aux os. «On est restés six jours sur le quai. Il n'y a avait pas assez de places dans le centre d'accueil à Lampedusa. On était plus de trois mille. On dormait à ciel ouvert à des températures de 8 à 10 degrés. On ne s'est pas lavés pendant plus de huit jours. Fatigués, à bout de souffle, on a fini par rejoindre un groupe de Tunisiens sur une colline qui donne directement sur le port, où on a aménagé une tente avec des bâches en plastique». Ramzi se sent aujourd'hui en sécurité grâce à l'aide et à l'assistance prodiguée par Simone.
Mais l'île de Lampedusa n'en finit pas de livrer chichement les secrets des clandestins. Tels Sofiane, ce jeune Tunisien âgé d'à peine 28 ans et qui est venu avec l'espoir de rejoindre sa mère partie vivre en Italie, il y a plus de 23 ans.
Il est parti de Kélibia avec un groupe de 150 personnes. Il a payé 2.000 dinars. La traversée fut calme et rapide puisqu'il s'est retrouvé à Pantelleria après 10 heures de navigation. De là, il a été transféré au centre d'accueil des immigrés à Lampedusa. Très rapidement, le jeune homme s'est détaché de son groupe. Déambulant, la nuit, dans les rues de Lampedusa, il a été récupéré par des volontaires de l'association humanitaire «Askavusa».
Retrouvailles avec la mère
Ils ont pu établir la communication avec sa mère installée à Palerme. Très vite elle a rappliqué pour rencontrer son fils. Divorcée, la femme qui s'est remariée avec un Italien a aujourd'hui une autre fillette de seize ans, qui réclame de faire connaissance avec son demi-frère. Pourquoi n'est-il pas venu avec un visa, puisqu'il a un parent en Italie ? Sofiane a essayé en vain. Et comme il n'a vu sa mère que trois fois de sa vie, il n'avait plus le choix que de partir à l'aventure. Aujourd'hui, sa présence sur le sol italien n'est pas encore garantie. Selon les termes de la convention établie avec le gouvernement tunisien, il tombe sous le coup de la loi et devrait faire partie des clandestins à refouler. Sa mère cherche toujours un moyen pour le sortir de l'île.
Pour Wissem, c'est un autre motif qui l'a fait venir sur l'île. Il n'est pas un clandestin. Il vit en France où il réside depuis des années. Mais il était venu à Lampedusa pour reconstituer le drame survenu en mer et durant lequel a péri son frère. Au bout de quelques jours et avec l'aide d'Alexandre Georges, un activiste des droits de l'Homme sur place à Lampedusa, Wissem a pu entrer en contact avec les quelques survivants du groupe dont son frère faisait partie. «C'est sur une petite barque de six mètres que 46 personnes ont embarqué des îles Kerkennah. Dès qu'ils atteignirent le large, la barque surchargée et vétuste a commencé à prendre l'eau. Ayant pris conscience du risque qu'il encourait, l'un des clandestins sort un couteau et se dirige vers le passager le plus lourd de la barque en essayant de le poignarder à mort pour ensuite le faire basculer hors bord. Seulement, celui-ci essaya de se défendre et c'est au cours de cette altercation que la barque chavire et se brise en deux, coulant à pic. Trente neuf personnes sont mortes noyées. Le frère de Wissem, et six autres personnes ont réussi à s'accrocher à un bidon qui flottait parmi les débris. De 23h00 à 6h00 du matin, ils ont résisté aux flots. A l'aube, un autre bateau de clandestins passait à proximité. Malgré les cris de détresse, le Raïes de ce bateau, qui a vu les naufragés, a continué sa route sans les secourir. Ne les regardez-pas, lançait-il aux passagers à bord. Le frère de Wissem commençait alors à divaguer et à crier avant de se laisser noyer. Aujourd'hui, Wissem est animé de la rage de se venger des passeurs responsables de la mort de son frère».
Mais ce ne sont pas uniquement des adultes qui prennent le chemin de l'aventure. En effet, Béchir, 17 ans, est l'un des sept cents mineurs non accompagnés qui ont survécu aux traversées fatales. «Mon frère a été abattu devant mes yeux dans les rues de Tunis lors d'une manifestation pendant la révolution. Quand mes parents ont appris la triste nouvelle, ils m'ont dit de partir et de ne jamais revenir». Béchir est arrivé à Lampedusa il y a un mois. Aujourd'hui, il vit dans un centre d'accueil à Lazio. Il attend sa prise en charge par les autorités compétentes pour régulariser sa situation.
Le cas de Karim qui a débarqué dans l'île le 14 mars dernier confirme le départ massif des mineurs de Tunisie. Il a 16 ans. L'idée de «brûler» lui est venue après qu'un voisin, parti voilà un an, a commencé à envoyer de l'argent à ses parents et leur condition s'est nettement améliorée. Il est parti sans que ses parents ne le sachent. Il est parti de sa ville Karkar avec son frère mais dans deux barques diverses. Malheureusement, un drame est survenu en mer et la barque de son frère a chaviré. 41 personnes sont mortes parmi eux le frère de Karim. Il a dû payer 1.500 dinars pour embarquer clandestinement. Il a gagné cet argent en vendant des légumes au marché. Il voulait venir en aide à son père qui a perdu son boulot après avoir eu un accident de la route.
Ainsi, voilà des mineurs emportés par le rêve d'une vie meilleure, partant à l'assaut de l'inconnu, sans argent, sans parents, sans tuteur et sans aucune perspective. Déjà, les trois premiers mois de l'année 2011, un grand nombre de mineurs âgés entre 15 et 17 ans sont arrivés en Italie. «Certes, l'article 17 de la loi Bossi-Fini interdit leur expulsion. Cependant, une fois la majorité atteinte, ils feront l'objet d'un avis de refoulement» nous informe Viviane Valastro, coordinatrice de l'organisation Save The Children à Lampedusa. Pour le moment, ces mineurs sont transférés dans d'autres centres en Sicile : Calabria, Puglia, Lazio, Emiglia Romana, Liguria, avec un pincement au cœur, celui de laisser derrière l'île de tous les rêves.
En effet, terre de voyageurs, Lampedusa a cette faculté unique de provoquer l'étonnement à chaque fois que l'on y retourne. La Sérénissime exerce un extraordinaire pouvoir de fascination. Ceux qui vont à Lampedusa pour la énième fois ressentent toujours cette émotion indescriptible : vous serez, comme tout le monde, ébloui et étonné à chaque pas dans cette ville anachronique. Cependant, «il faut mériter ses îles», disait Armand Guibert et Lampedusa est une île qui sera toujours chargée d'histoires et de mystères tant que les jeunes Tunisiens continueront à larguer les amarres pour mettre le cap sur elle.


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