Grâce à la Révolution du 14 janvier, certains problèmes épineux pour l'association Les Amis du Belvédère semblent en passe d'être résolus. En effet, l'association a souvent entretenu des relations tendues avec la municipalité de Tunis. A l'origine, une divergence de positions sur ce qu'on a appelé «une agression du Belvédère». Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Et les rapports avec la Mairie ont changé du tout au tout. C'est ce qu'a laissé entendre M. Zinelabidine Benaïssa, président de l'association, à l'ouverture de l'assemblée générale de l'AB, tenue, hier, à Tunis. Toujours est-il que le parc du Belvédère a été agressé, il y a quelques années. La première agression a été commise en douce, quand on a déclassé une partie du parc, se trouvant à droite de l'avenue Chadli-Zouiten. Un déclassement abusif ayant profité à certains alliés de l'ancien régime, dont le fils d'une couturière de Leïla Ben Ali. De ce fait, des lots de terre ont été déboisés sans autorisation. Sachant que cette opération est interdite par la loi et est passible d'une amende allant de 1.000 dinars à l'emprisonnement. «L'abattage a commencé en 1988. Et les premières images transmises par Google Earth datent de 2005. Quand on s'est rendu compte de l'arrachement de 78 hectares, on a écrit au ministère de l'Agriculture et à la Mairie, mais on n'a eu aucune réponse. Puis, on a voulu faire une convention avec la municipalité puisque le parc relève de sa propriété. Une demande qu'elle a manifestement rejetée, nous lançant le prétexte que le Belvédère était l'objet d'une concession. D'ailleurs, il s'agit d'une concession avec des conditions très particulières et un appel d'offres très restreint. Et ce n'est qu'après coup qu'on a compris qu'on était vraiment à deux jours de perdre tout le parc, vu que cette concession concerne 110 hectares, soit toute la superficie du parc, au profit de la famille régnante. Dans un article paru sur les colonnes d'un magazine, on a parlé de l'intention de construire trente chalets, avec peut-être un hôtel. Tout a été réglé de manière à ce que le parc soit cédé à ladite famille régnante. Heureusement qu'il y a eu la révolution, pour sauver ce chef-lieu, où l'on a tous droit à une bouffée d'air aussi clean que purificatrice. Ce qui nous a, toutefois, fait mal, c'est la poursuite de certaines constructions malgré la révolution. D'où l'organisation d'une marche de protestation à laquelle ont pris part bon nombre des amis du Belvédère et laquelle a été très bien médiatisée, pour manifester notre colère à l'égard de ce qui se passe», a observé l'intervenant. Un slogan ou encore un impératif qui en dit plus. «Ne touche pas à mon parc» est le slogan scandé par les manifestants lors d'une marche récemment organisée au parc du Belvédère. A signaler qu'après cette marche, la municipalité a arrêté les travaux. «C'est l'action la plus spectaculaire que l'on ait faite cette année», a souligné M. Benaïssa, ajoutant que l'association continuera à militer au service du parc. Lors de cette assemblée, on a également appris qu'un réseau associatif vient d'être créé au sein de l'association pour se pencher sur certains problèmes environnementaux. Comme il sera procédé à l'organisation d'un forum les 20 et 21 mai, dont les travaux seront articulés autour de trois thèmes : citoyenneté, solidarité et environnement. Prendront part à ce forum cinquante associations nationales et françaises pour débattre des problèmes environnementaux les plus prioritaires actuellement et leur apporter des solutions appropriées. Dans le même ordre d'idées, l'AD organise, avec la collaboration de l'association française «Jeunesse en plein air», un voyage en France au profit des jeunes du 17 au 22 mai, pour un échange d'expériences en matière de gestion environnementale. Ce qui amène à conclure que l'AD mise sur l'éducation environnementale et l'initiation des jeunes à l'exercice associatif pour faire face à toutes sortes d'atteinte à la nature et à l'environnement.