Suite à la réunion du consortium d'associations environnementales et de développement, qui s'est tenue le samedi 5 février 2011 au siège de l'Association des Amis du Belvédère, et qui a décidé, entre autres, d'établir un constat sur l'état actuel des parcs nationaux et des autres aires protégées de Tunisie, une équipe de ce consortium, formée de MM. Zinelabidine Benaïssa, Abdelmajid Dabbar et Ridha Ouni, s'est déplacée le dimanche 6 février 2011 dans le Parc national d'Ichkeul. Leur visite et leur entretien avec des gardiens et responsables ont permis de relever certaines constations. D'abord, le parc n'a pas été agressé : clôtures, écomusées et équipements intacts, buffles en bonne santé, oiseaux non dérangées, ni chassées. Ils ont remarqué la présence un peu plus importante de bovins et d'ovins appartenant à des particuliers à l'intérieur du parc. Il leur a été signalé également une surpêche plus importante que d'habitude. L'équipe s'est déplacée ensuite à Tinja pour vérifier l'état de l'écluse. L'infrastructure de l'écluse ne semble pas avoir beaucoup souffert et les dégâts sont relativement mineurs. Ce qui n'est pas le cas de la station météo, entièrement détruite, et surtout de la pêcherie qui a subi des pertes qui peuvent se chiffrer à plusieurs centaines de millions : bâtiments brûlés, matériels volés ou détruits (moteurs, équipements, bateaux, meubles, filets, dossiers administratifs, nacelles…). L'équipe a longuement discuté avec les ouvriers et le patron de la pêcherie sur l'immense perte pour l'économie de la région. L'équipe rassure, quant à l'état du Parc national d'Ichkeul, qui n'a subi que des agressions mineures, et somme toute habituelles même avant la révolution (surpêche et surpâturage). Les destructions des infrastructures de Tinja (pêcherie et station météo), pour graves qu'elles soient, ne nous semblent pas faire partie des prérogatives spécifiques du consortium d'ONG, qui sont, rappelons-le : dresser l'état des lieux des aires protégées, et proposer des solutions concrètes pour les défendre des agressions qu'elles subissent depuis le 14 janvier. Il est maintenant temps d'inspecter les autres parcs nationaux.