Par Chokri GHARBI Les rapports entre les forces de l'ordre et les citoyens ont été caractérisés depuis l'indépendance et particulièrement au cours de certaines cironstances par des tensions et des agressions verbales. On se souvient bien de la révolte du pain en 1984 qui a laissé plusieurs vicitmes et blessés suite à une intervention musclée des forces de l'ordre qui ont été, eux-mêmes, l'objet d'agression de la part des manifestants. Pourtant, la mission première de la police c'est d'assurer la stabilité et la sécurité dans tout le pays pour que l'administration puisse fonctionner, les entreprises économiques assurer la relance tant souhaitée et que les élèves et les étudiants ne soient pas privés de leurs cours. On a constaté malheureusement qu'après la révolution du 14 janvier, ces rapports n'ont pas changé même si des mesures judicieuses répondant aux demandes du peuple ont été prises et appliquées comme la dissolution de la police politique qui a tant effrayé les opposants et les intellectuels et l'élimination des forces de l'ordre de l'enceinte universitaire. Ces mesures ont été bien accueillies par la population qui veut que la police se cantonne dans le rôle pour lequel elle a été créée, à savoir la préservation de l'ordre. En effet, la police politique n'a plus de raison d'être. Les opposants, à partir du moment où ils ne s'adonnent pas à des actes de violence, peuvent formuler librement leurs points de vue et leurs opinions sans être poursuivis ou agressés. Evidemment, les réunions doivent se faire dans le cadre de partis ou d'organisations reconnus. Le droit des manifestations pacifiques doit être également consacré non seulement dans la théorie mais aussi dans la pratique. Ces manifestations ne doivent en aucun cas dégénérer en actes de violence ou de vandalisme. C'est que l'on a constaté que parfois des manifestations pacifiques sont suivies de violence, agressions et atteinte aux biens publics et privés. Cela est inadmissible et ne doit plus avoir lieu dans notre pays. La protection de la Tunisie, de ses institutions et de son économie ne se limite pas aux autorités, mais à toute la population qui doit protéger de toutes ses forces les acquis accumulés par tous les Tunisiens et qui ont nécessité des sacrifices et des efforts titanesques, lesquels acquis doivent être préservés au profit des générations futures. Après la révolution du 14 janvier et les événements regrettables qui l'ont suivie, une nouvelle page basée sur la confiance et le respect mutuel doit être ouverte entre les forces de l'ordre et les citoyens toutes catégories confondues. Un comportement civique doit caractériser ces rapports en respectant les droits et devoirs des deux parties. Comme dans tous les pays du monde civilisé, la police a un service à rendre aux citoyens appelés à le reconnaître et à le respecter. Car l'absence de sécurité dans notre pays mène à tous les abus dont on constate les dégâts dans toutes les régions : des boutiques saccagées, des postes de police, des institutions administratives et des unités industrielles incendiés et détruits… Même les prisons ont été incendiées pour que des centaines des prisonniers puissent s'évader ! Ainsi, l'économie a marqué le pas au cours des derniers mois avec une diminution de la production et des exportations, de nouveaux postes d'emploi perdus et le départ de plusieurs investisseurs étrangers vers d'autres destinations plus sûres. La responsablité est donc collective et les citoyens se doivent d'être un soutien à la police pour la préservation de la stabilité et de la sécurité. Un pacte même moral régissant les rapports entre les deux parties est vivement souhaité. Il est de la responsabilité de toute personne vivant dans ce pays de participer à sa prospérité et à son progrès, ne serait-ce que par la sensibilisation de son entourage et en inculquant à ses enfants le devoir de préserver la sécurité et les biens publics et privés.