La majorité des enquêtes n'a pas montré une baisse significative de la consommation tabagique. Au contraire, la situation reste très préoccupante : le tabac provoque 7.000 décès par an dans notre pays, soit 20 décès/jour. Le Tunisien consomme 17 cigarettes par jour en moyenne et consacre 5% de son revenu au tabac contre 3,2% pour sa santé et 1,8% pour la culture. Cette surconsommation est l'apanage du jeune qui grille sa première cigarette dès l'âge de treize ans. Les études montrent que le milieu scolaire est de plus en plus affecté par ce fléau. Les statistiques révèlent que 80% des élèves des classes terminales sont des fumeurs. Si la législation antitabac reste peu respectée, la formation en matière de lutte antitabagique et de conseil minimum n'est pas encore efficiente. Quant à la formation spécifique sur le sevrage et d'aide au sevrage en première ligne, elle ne peut se suffire de la seule intervention du médecin. Ensuite, et c'est l'essentiel, les actions dans le cadre de la médecine scolaire et universitaire ou de la lutte anticancer n'ont pas l'air d'être efficaces. D'une part, les établissements scolaires ne font pas l'objet de campagnes de sensibilisation fréquentes et régulières. Et d'autre part, la loi n'est pas appliquée surtout en ce qui concerne les revendeurs au détail (comme les hammasas) qui pullulent aux alentours des établissements scolaires. Sans parler des buvettes à l'intérieur de quelques lycées ou collèges!