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Ghazali, à la confluence de la philosophie et de la théologie
A Beït Al-Hikma
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 05 - 2011

• Dès le début du XIIe siècle, le monde musulman, sur lequel le soleil d'Allah a brillé de tout son éclat, va se refermer doctrinalement sur lui-même et se figer dans une orthodoxie hostile à toute tentative d'émancipation intellectuelle et à toute velléité d'adaptation du corpus religieux à la société musulmane qui, désormais, tournera le dos à l'avenir pour se complaire dans le passé.
Aujourd'hui, où en sont les musulmans, de plus en plus sensibles aux thèses des intégristes religieux, uniquement préoccupés par l'arrivée coûte que coûte au pouvoir ?
Le colloque international qui se déroule à Beït Al-Hikma, à Carthage, du 17 au 21 mai à l'occasion du IXe centenaire du décès du grand philosophe, exégète et théologien persan, Abû Hamid Ghazali (1058-1111), auquel participent une trentaine d'universitaires venus de plusieurs pays dont le Yémen, la Syrie, la Libye, l'Egypte, le Maroc, l'Algérie, l'Espagne, la France et, bien sûr, la Tunisie, se veut avant tout une opportunité, â combien urgente, pour corriger le regard farouchement condescendant à cause d'une attitude viscéralement méprisante que l'Occident judéo-chrétien porte sur la culture arabe et l'Islam en général.
En fait, c'est sans doute là que réside l'utilité d'un Ghazali (Algazel en latin), qui se poserait en médiateur pour réhabiliter la réflexion philosophique, et la place de la foi dans le champ sans cesse retravaillé de la connaissance chez les Musulmans afin de les aider à dépasser leurs contradictions, à se libérer de l'outrecuidance qui leur fait croire qu'en dehors de l'Islam, il n'y point de salut et à s'engager enfin dans la voie de la modernité.
Qui est Ghazali?
Théologien asharite et juriste musulman, né à Tus dans le Khorassan iranien, Ghazali est nommé en 1091 par Nizâm i-Molk comme professeur à l'école de théologie qu'il avait fondé à Bagdad, la Mizamiyya du temps de la dynastie iranienne des Barmécides (les Barmaki). Il étudie la philosophie d'Avicenne qu'il exposa dans ses «Maqacide al-falsafa» (les visées des philosophes) et qu'il critiqua dans son «Tahafut al falasifa» (l'Incohérence des philosophes). Puis il abandonna son professorat et quitta Bagdad sous prétexte de faire le pélerinage. Peut-être craignait-il les Assassins ismaëliens (Hashashin) chiites, responsables de la mort de Nizâm i-Molk. Peut-être aussi eut-il une crise de la foi et des doutes dont il se libéra par son adhésion au soufisme? Il l'expliqua dans son autobiographie «Al-Munquid min ad-dhalal».
Son œuvre est considérable; elle comprend des ouvrages de droit, de théologie et surtout «Ihya ûlum ad-din» (La renaissance des sciences de la religion).
Ghazali, la référence de l'islam
Les participants à ce colloque se sont attachés à démontrer avec force explications et détails que le monde arabe doit obligatoirement prouver qu'il est en mesure d'offrir à Ghazali et à toute cette pléthore de philosophes musulmans (persans et arabes) d'Averroès à Al-Kindi, en passant par Avicenne, Avempace ou Ibn Bajja, Abubacer ou Ibn Tufayl et Farabi, une nouvelle postérité en faisant de leur esprit éclairé le moteur essentiel de la véritable modernité. Des esprits qui ont puisé leur inspiration dans le patrimoine hellénique parce que pétris dans l'extraordinaire brassage d'éthnies et de croyances qui donna naissance à un esprit rationaliste nouveau, étranger à la culture d'origine, plutôt bédouine et primitive, favorisant le développement d'un puissant mouvement de traduction d'une grande partie du patrimoine grec, mouvement initié sous l'impulsion du calife abbasside Al Ma'mûn. C'est à partir de ce terrain, que la philosophie arabe va se développer dans le droit fil des traductions des textes grecs en arabe. Cette philosophie sera donc hellénique par ses origines et ses textes fondateurs et arabo-musulmane par son universalité. C'est ainsi qu'est né l'élan de l'Ijtihad (exégèse basée sur le raisonnement et les méthodes démonstratives ou effort individuel d'interprétation). Des exégètes éclairés firent ainsi irruption dans la pensée islamique. Ce n'était en fait qu'une élite moderniste et réformatrice, minoritaire certes, mais qui ne manqua pas d'ébranler les tenants de l'orthodoxie religieuse qui commencèrent à l'attaquer avec véhémence, voyant dans les nouvelles idées et les nouvelles méthodes une menace contre les fondements même de la religion.
L'attaque la plus virulente est venue de Ghazali «La référence de l'Islam», «Hojjat i-Islam» dont l'œuvre immensément riche et profonde, mais avant tout orthodoxe, visait à asseoir le dogme musulman majoritaire sur un socle sûr et acceptable par tous. Ghazali estimait que la raison invoquée par les philosophes pour appuyer leurs thèses est un outil inadapté au domaine métaphysique et tout autant pour le domaine juridique.
Toujours est-il qu'en guise de conclusion, terminons par cette brève incursion dans le monde de la scolastique rapportée par l'universitaire et ancien diplomate Mahmoud Maâmouri et attribuée à Ernest Renan qui n'a pas la réputation d'être spécialement tendre avec la philosophie arabe.
«Il faut rendre justice à la philosophie arabe parce qu'elle a su dégager avec hardiesse et pénétration les grands problèmes du péripatétisme et en poursuivre la solution avec vigueur. En cela, elle me semble supérieure à notre philosophie du Moyen Age».


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