• Mise en place d'un «programme ambitieux» à cet effet • Nécessité d'accroître le budget publicitaire du tourisme «Les perspectives de développement du secteur touristique à la lumière des mutations économiques et internationales», tel est le thème de la journée d'étude organisée, hier, par la Chambre des Conseillers. Les participants à cette manifestation ont mis en exergue l'importance du rôle du tourisme dans le développement économique, en tant que deuxième secteur employeur après l'agriculture (environ 400.000 emplois directs et indirects) et en tant que principale source de devises. En 2009, le secteur a généré des recettes en devises dépassant les 3,3 milliards de dinars. Toutefois, en dépit des efforts déployés par l'Etat pour diversifier le produit touristique (tourisme golfique, thalassothérapie, tourisme culturel et écologique), le secteur souffre encore de la saisonnalité de l'activité et de la prédominance de l'offre balnéaire. Ces deux caractéristiques rendent plus difficile la commercialisation des nouveaux produits et limitent leurs promotion, notamment auprès des touristes aisés. En effet, la capacité d'hébergement des établissements balnéaires représente 90% de la capacité totale du tourisme tunisien, et ce, malgré la marge limitée de développement de la valeur ajoutée du produit balnéaire. M. Abdallah Kallel, président de la Chambre des Conseillers, a rappelé, à l'ouverture de cette manifestation, que la Tunisie ambitionne d'attirer environ 10 millions de touristes vers la fin 2014, précisant que le pays cible, également, l'amélioration de la productivité du secteur touristique en augmentant ses recettes à 5 milliards de dinars, et ce, conformément aux objectifs du programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis». L'amélioration du rendement du secteur demeure tributaire du développement de la productivité et de la qualité, notamment au niveau des services annexes, du transport et des réseaux de communications, de l'électricité et de l'eau, a-t-il dit, ajoutant que le tourisme dépend aussi du développement d'autres secteurs tels que l'agriculture et l'industrie. Un programme ambitieux M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, a indiqué, à cette occasion, que l'Internet est devenue, de nos jours, indispensable pour la promotion de l'activité touristique en Tunisie. Le ministre a souligné, à cet effet, que le département du Tourisme, conscient de cette donne, a mis en place un «programme ambitieux» pour promouvoir l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic) dans le tourisme. Au moment où les réservations touristiques internationales explosent sur Internet ainsi que les forums de discussion pour le choix de la destination touristique, la présence de la destination Tunisie sur le web demeure «timide». M. Tlatli a évoqué, dans ce contexte, la faiblesse de l'offre directe des établissements touristiques tunisiens sur Internet par rapport aux destinations concurrentes et la faiblesse du recours à l'internet par les hôtels pour le suivi de l'évaluation par les touristes de la qualité des prestations de services. Il a appelé les unités touristiques à assurer une présence efficace sur Internet via des sites commerciaux permettant de mettre en place des politiques publicitaires actualisées. Il a rappelé que parmi les mutations profondes qui ont marqué le tourisme international, figurent le développement de la conscience environnementale et sociale chez le touriste. Ce dernier privilégie, aussi, la destination touristique qui lui permet d'exercer ses hobbies. Le ministre a souligné que les nouvelles exigences du touriste en matière de logement se basent sur la qualité des services et des labels. Il a indiqué que le développement durable du secteur nécessite l'intégration des mesures de développement durable dans les futurs programmes d'investissement et la promotion du système de formation touristique suivant les demandes du secteur. Innovation et création M. Tlatli a, également, mis l'accent sur l'importance de l'innovation et de la création dans les contenus des campagnes de marketing, indiquant que la publicité exige une étude approfondie pour rénover tous les éléments de l'image publicitaire, afin de se distinguer de la concurrence. Le ministre a appelé à la nécessité d'accroître le budget publicitaire du tourisme qui ne dépasse pas 2 euros par touriste contre 5 et 6 euros pour les destinations concurrentes. De son côté, M. Mounir Ben Miled, professionnel du tourisme, a mis l'accent, dans son intervention, sur le saut qualitatif enregistré par le tourisme tunisien, lequel a permis de renforcer la compétitivité de la Tunisie et conforté sa part dans le tourisme mondial. Il a passé en revue les efforts déployés en matière de diversification du produit touristique, relevant l'importance des mesures visant à renforcer le transport aérien ainsi qu'à dynamiser le tourisme intérieur et arabe et à renforcer les investissements dans le secteur touristique. M. Adel Boussarsar, membre de la Chambre des Conseillers, a mis l'accent sur le positionnement compétitif du secteur touristique tunisien, tout en appelant à développer le tourisme intérieur et à renforcer les mécanismes de promotion des institutions touristiques.