Un créneau de partenariat et de collaboration qui n'est pas nouveau, mais qui revient en force ces dernières années dans certains pays émergents, à savoir le travail sous licence des grandes marques. La Tunisie est l'un des pays les mieux placés en Afrique et dans le Maghreb pour promouvoir ce créneau en valorisant les bonnes notations – fournies par des organismes internationaux de notation crédibles et sérieux, ainsi que le Forum économique de Davos – en tant que pays d'investissement. Ces notations sont données sur la base de critères précis comme l'infrastructure de base, les équipements collectifs disponibles, la paix sociale, la stabilité économique, en plus d'un cadre juridique et législatif moderne et incitatif et des prestations administratives sans cesse améliorées. Autant dire que les avantages préférentiels de notre pays régulièrement actualisés pour les renforcer contribuent dans une large mesure à l'attraction des investissements directs étrangers. Le travail sous licence d'une grande marque tient compte des critères de crédibilité du pays mais aussi du sérieux et des performances de l'entreprise qui aura à charge de fabriquer le produit au nom du groupe propriétaire de la marque et de le distribuer non seulement au niveau local mais aussi au niveau régional, c'est-à-dire en exportant le produit vers des marchés qui se trouvent dans le continent. Avantages préférentiels En effet, l'un des premiers éléments pris en considération par le groupe qui délivre la licence est le nombre de consommateurs potentiels aussi bien au niveau local qu'au niveau régional. Le but étant de réaliser, à terme, des bénéfices conséquents et de préserver l'image de marque du groupe détenteur des droits de propriété du produit. Une étude minutieuse est donc élaborée au sujet de l'entreprise concernée avant de lui délivrer la licence de production. Cette entreprise doit avoir les moyens matériels et humains suffisants et adopter les normes de qualité en vigueur en vue de produire conformément aux exigences du groupe. L'entreprise qui cherche à acquérir une licence — pour une période donnée renouvelable — doit avoir déjà des marchés à l'extérieur où sont exportés ses propres produits ou alors démontrer qu'elle est capable de conquérir des marchés une fois le processus de production mis en marche. En fait, l'entreprise qui cherche à bénéficier d'une licence peut fabriquer et commercialiser ses propres produits – qui entrent bien entendu dans le cadre du même secteur d'activités que le groupe partenaire – ou travailler exclusivement pour le groupe propriétaire de la marque. C'est que plusieurs groupes mondiaux de renom opérant dans divers secteurs comme ceux de l'agroalimentaire (boissons gazeuses, biscuits, jus), des détergents et de l'électronique (téléviseurs, radios, high-tech…) cherchent à collaborer avec des entreprises performantes situées dans l'un des différents continents pour écouler leurs produits à large échelle. Ainsi, à la faveur de la production sous licence, ces groupes – qui se chargent généralement de concevoir les spots publicitaires et les affiches par leurs propres moyens et selon leur vision – ne sont pas obligés de consentir un investissement lourd pour créer leur propre unité de production avec tout ce que cela entraîne comme dépenses pour le recrutement de la main-d'œuvre qualifiée et des différentes catégories d'employés, l'acquisition du matériel de production, la location ou l'achat des bureaux… Ils se contentent de confier la production à une entreprise en exercice qui a fait ses preuves en veillant, toutefois, à effectuer régulièrement et systématiquement le contrôle de qualité d'usage pour corriger tout défaut ou anomalie constatée. En Tunisie, plusieurs entreprises d'envergure travaillent depuis des années sous licence et cela prouve, si besoin est, qu'elles ont pu répondre aux exigences du groupe propriétaire de la marque, ce qui n'est pas un exercice aisé. Elles ont pu donc hisser le niveau de la production aussi bien qualitativement que quantitativement conformément aux normes sévères adoptées. Ce résultat de durabilité est en soi un avantage en notre faveur, qui devrait être valorisé et mis en exergue afin d'attirer d'autres grandes marques en leur montrant qu'elles peuvent compter sur les entreprises tunisiennes pour produire et commercialiser leurs produits. Notre tissu industriel se caractérise, en effet, par des entreprises performantes dans divers secteurs d'activité qui sont en mesure d'honorer leurs engagements vis-à-vis du groupe détenteur de la marque qui se soucie donc de la qualité, de la quantité et du marché potentiel pour la commercialisation. En travaillant sous licence, l'entreprise tunisienne peut bénéficier de plusieurs avantages, à commencer par le transfert technologique, l'ouverture des marchés potentiels — car une grande marque pénètre facilement dans les marchés d'Afrique par exemple — et l'acquisition d'une bonne réputation dans une activité donnée. L'investissement de l'entreprise peut être amorti rapidement, ce qui permet de créer plus de richesses et de faire de nouveaux recrutements d'une main-d'œuvre qualifiée, contribuant par là même à l'effort national de l'insertion des diplômés du supérieur dans la vie active. Des potentialités sont disponibles aujourd'hui pour attirer de nouveaux groupes propriétaires de grandes marques dans tous les secteurs d'activité vers notre pays afin de faire bénéficier les entreprises intéressées des bienfaits que peut procurer le travail sous licence. Tous les avantages préférentiels – en y ajoutant les exemples des entreprises locales qui ont réussi dans ce domaine – devraient être mis en exergue lors de la démarche promotionnelle à faire par les services compétents pour informer, sensibiliser et convaincre les responsables des groupes à faire confiance à des entreprises tunisiennes — qui doivent être identifiées et sélectionnées au préalable – intéressées par le travail sous licence. L'expérience montre aussi que certains groupes – un nombre limité heureusement — ont retiré leurs licences après une certaine période de collaboration pour diverses raisons dont celle qui concerne l'exiguïté du marché et l'impossibilité pour l'entreprise d'exporter hors des frontières nationales. Ils ont été obligés alors de transférer leur production vers d'autres pays à grand potentiel de consommation. D'où la nécessité pour l'entreprise retenue de faire un effort supplémentaire dans le domaine de la prospection et de la fidélisation de ses clients pour préserver le rythme des ventes, voire l'augmenter sur une longue période en fonction des objectifs et des choix adoptés.