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Le Comité national olympique tunisien ne valorise plus la prouesse d'Argeas d'Argos
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2011


Par Taoufik GHARBI*
A travers une lecture de la charte olympique, je perçois l'olympisme comme étant un acte d'accompagnement, universellement moral, occasionnellement sociothérapeutique et toujours civilisationnel chez le jeune ou le moins jeune pratiquant le sport ou assistant à l'activité. Cet accompagnement ne peut se faire qu'à travers et par l'outil humain et il n'est possible que sous certaines conditions aux premiers rangs desquelles la perception des intervenants du caractère tridimensionnel historique, transversal et sémantique du concept, l'engagement volontaire et désintéressé des encadreurs et surtout le caractère apolitique du processus.
Le défunt Mohamed M'zali déclarait en 1965 : «Nous allons redoubler d'ardeur et de vigilance afin que triomphe, en Tunisie, en Afrique et dans le monde, l'idéal olympique…et que, par le sport, s'épanouissent physiquement et moralement les générations présentes et futures…». Cette vision de l'idéal olympique adressée à la jeunesse tunisienne était partagée par d'autres personnes telles que Mohamed B. Abdelkader, Chedly Zouiten, Slaheddine Baly, Mustapha Thraya, Hassine Hammouda, Mongi Khaznadar et même l'actuel président par intérim Foued Mebazaâ…(et j'en oublie). Ce partage d'un idéal sportif a donné à notre pays une jeunesse saine et sportive : saine à travers le message olympien si savamment véhiculé par ces ténors du sport, par le truchement de l'éducation physique dans les établissements d'enseignement et les structures spécialisées. Les retombées de cette vision et de cette approche dépassèrent les prévisions les plus optimistes : des résultats sportifs probants, surtout au niveau continental, une réussite socioprofessionnelle pour la majorité des sportifs même si les conditions matérielles d'alors n'égalaient pas celles d'aujourd'hui et surtout des spectateurs qui chantaient «Il a raison Monsieur l'arbitre» sur les gradins des stades.
Cette légère lecture dans le paysage historique du sport tunisien «panée» par des valeurs de l'olympisme me suggère quelques remarques. En premier lieu, je retiendrais le fait que les responsables qui géraient le sport tunisien immédiatement après l'indépendance du pays étaient reliés directement au Comité olympique tunisien, il y avait un lien indissociable entre le ministère de tutelle (le pouvoir exécutif) et le comité, étant donné que ce dernier représentait le facteur moralisateur et l'amortisseur des passions du processus sportif qui est sujet, des fois, à des débordements émotionnels. Les Mustapha Thraya, Foued Mebazaâ, Mahmoud Chehata, le colonel Hassine Hammouda, etc., tous avaient un lien ou agissaient directement de concert avec le Comité olympique tunisien. Aujourd'hui, je considère que la rupture de cette relation et de cette interaction a vidé le sport tunisien de son éthique, rôle normalement dévolu au CNO tunisien. Même l'éducation physique est touchée dans le sens où, elle aussi, a perdu ses repères moraux. Il semblerait que les «Cnotistes», de nos jours, ont laissé de côté, pour différentes raisons, la signification morale de la prouesse d'Argeas d'Argos, coureur de Dolichos, qui a couru 600 stades (environ 115 km) le même jour, d'Olympe à Argos. Cette prouesse humaine, qui a navigué sur les temps et qui a suggéré à l'humanité le principe fondamental n°2 de la charte olympique : «... Une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à l'éducation, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et de respect des principes éthiques fondamentaux universels». La traduction de ce principe fondamental s'est limitée au salut du drapeau olympique une fois par an, ou à la tenue de réunions épisodiques faites en catimini. Le maintien dans un état de veille permanente quant à la transmission du message qui découle de la charte dans le but «de mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l'homme, en vue d'encourager l'établissement d'une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine» n'a pas été respecté. Saluer le drapeau olympique une fois par an est une bonne chose, mais ne veut nullement dire s'acquitter d'une pareille tâche ô combien difficile et en même temps noble. Dans ces conditions, il devient difficile, presque impossible, d'anticiper sur les événements aléatoires du sport. Je lisais, d'autre part, il y a un certain temps, dans un journal électronique de la place : « Abdelhamid Slama n'ayant pas rempilé pour un deuxième mandat, avait passé le flambeau en 2009 à Slim Chiboub pour présider le Cnot...» (Bien sûr, suite à des élection démocratiques et transparentes, sic). Il m'a semblé qu'en Tunisie, l'olympisme est une poupée de cire qu'on passe d'une personne à une autre pour des desseins que personne ne comprend parmi les sportifs tunisiens érudits, et ils sont nombreux. En dehors des passations de pouvoirs, des réunions opaques et des promesse jamais réalisées. Qu'a-t-on fait pour encourager et soutenir la promotion de l'éthique dans le sport en Tunisie? Qu'a-t-on fait pour que l'esprit de fair-play règne dans le sport et que la violence en soit bannie? Notre comité ne pouvait rien faire, il n'a pas, a priori, le prérequis d'une juste lecture de l'idéal sportif énoncé plus haut. Nous sommes passés au professionnalisme sans avoir, au préalable, assaini la base morale du processus entier, nous avons construit sur un terrain devenu marécageux après le départ des précurseurs et suite à une inertie qui a duré dans le temps ajoutée à l'intrusion d'une classe d'olympiens politisés. Le fait de vider le sport de son essence première, à savoir l'effort, le don de soi, le respect des règles du jeu, de l'adversaire et des spectateurs pour glorifier non pas seulement le vainqueur, mais le spectacle sportif en tant que tel ne peut mener nulle part. Personne, jamais personne ne s'est soucié ces vingt cinq, trente dernières années de cette sortie de chemin, même pas le Comité national olympique tunisien, qui, et c'était son rôle, aurait pu commencer par être actif sur la scène sportive en Tunisie en faisant prévaloir ses prérogatives vis-à-vis du ministère de tutelle, être actif par le truchement de spots publicitaires, une présence médiatisée continuelle et non pas conjoncturelle, anticiper sur les dérives événementielles (l'écoute des stades par des sociologues), rechercher les causes quand l'événement s'installe en créant des cellules scientifiques de recherche pour endiguer les phénomènes parasites liés au sport, organiser des cycles de formation en collaboration avec les instituts des sciences du sport et de l'éducation physique sur tout le territoire tunisien pour responsabiliser les intervenants dans le domaine en veillant à écarter toute personne n'épousant pas les valeurs universelles du sport. Malheureusement, tout cela n'a pas été réalisé. Bien sûr, on évoquerait le manque de moyens, moi je dirais que tout cela n'a pas été réalisé parce que, primo : les membres du Cnot actuels et d'un passé récent n'étaient pas «imprégnés» des valeurs de l'olympisme. Certains n'avaient pas participé aux jeux olympiques et n'avaient même pas fait du sport. Secundo : des personnes ayant pratiqué plus ou moins l'activité, venues d'horizons divers et parachutées par le RCD qui avait une mainmise sur tous les secteurs de l'activité sportive et, bien sûr, sur le Cnot lui-même, ne pouvaient pas s'acquitter de cette tâche. En conséquence, on n'arrive pas, bien évidemment, à comprendre les causes du manque de fair-play sur les terrains de sport et dans les gradins, on condamne des fois les débordements en tous genres, à travers une agence de presse qui a toujours caressé le Cnot dans le sens du poil, on n'a jamais recherché, à travers les outils scientifiques, les causes du non-respect des décisions prises : arbitrales, administratives, légales et même les décisions des commissions de recours de la part des sportifs et des responsables, on croyait trouver les remèdes dans les «officines du RCD», des remèdes concoctés par des opportunistes, arrivistes et déphasés, voulant chevaucher la jeunesse tunisienne à travers le sport.
La Tunisie sportive, et cela date depuis 1957, avec la création de quatre instituts supérieurs des sports et de l'éducation physique (Ksar Saïd, Sfax, Le Kef et Gafsa), en collaboration avec toutes les organisations de jeunesse, a formé des technocrates avec un esprit olympien dans le domaine. Ce dernier leur appartient, c'est leur espace professionnel et d'expression. Ces technocrates ont démontré, hier comme aujourd'hui, leurs compétences en Tunisie et ailleurs et pas seulement en tant que techniciens du sport et de l'éducation physique, mais aussi en tant que responsables, gestionnaires, organisateurs de l'espace qui est le leur. La jeunesse sportive tunisienne reprend en totalité son domaine de prédilection ainsi que sa gestion à tous les niveaux, avec elle la Tunisie sportive et olympique ne se porterait que mieux.
T.G.
* (Docteur en Staps)


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