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La Révolution du 14 janvier 2011 : entre exploit et aspirations (1ère partie)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2011


Par Adel KAANICHE*
Les Tunisiens ont un défi à relever : faire réussir leur Révolution et la protéger de toute tentative de déviation, et ce, en accélérant le processus de reconstruction des différentes institutions politiques et économiques, conformément aux aspirations du peuple qui s'est soulevé pour affirmer sa dignité et son droit à la liberté.
Or, la concrétisation de ces objectifs n'est pas une tâche facile; elle nécessite un climat général où sécurité et planification sont indispensables pour attirer les investissements, créer des opportunités d'emploi pour nos jeunes, et particulièrement les diplômés d'entre eux; et, parallèlement, dispenser une aide urgente aux plus démunis de nos concitoyens.
Ces priorités ne sont pas faciles à concrétiser pour le gouvernement provisoire, étant donné son rôle qui se limite à assurer le passage rapide vers la normalisation et la remise sur pied des institutions politiques.
Le pari est difficile à gagner car sa réussite a besoin de suffisamment de temps, le temps nécessaire pour élire, dans de bonnes conditions, une Assemblée constituante, avant de passer aux élections législatives et présidentielle.
La situation économique et sociale actuelle nécessite des solutions urgentes que nos concitoyens des régions intérieures s'inquiètent de ne pas voir venir.
Entre les soucis quotidiens du peuple et les cogitations des partis
Les soucis au quotidien du peuple se heurtent aux polémiques des politiciens. La conciliation entre les aspirations des citoyens et les exigences politiques des partis est la seule garantie pour mener à bon port la révolution.
La question est de savoir quel cours vont prendre les événements, les Tunisiens attendent d'avoir une réponse.
Cette attente est partagée par nos frères et amis dans les pays arabes et étrangers, qui sont convaincus que la révolution tunisienne a inspiré nos frères Egyptiens qui sont parvenus, à leur tour, à éradiquer un régime corrompu et dictatorial qui se considérait comme invincible.
La réussite des révolutions tunisienne et égyptienne a encouragé à son tour d'autres peuples arabes, en Libye, au Yémen et en Syrie, à entreprendre le même processus révolutionnaire. Malheureusement, les événements ont pris un cours différent où se sont mêlés des intérêts nationaux et étrangers, transformant ces mouvements révolutionnaires en confrontations militaires sanglantes auxquelles nous compatissons.
Le cours des événements dans ces trois pays a eu pour effet d'arrêter le processus révolutionnaire dans d'autres pays arabes qui, après avoir été éblouis par les révolutions tunisienne et égyptienne, ont été acculés à freiner leur élan, de peur des conséquences et du lourd tribut à payer.
Il est tout à fait légitime pour nous, Tunisiens, d'être fiers de notre révolution et du cours qu'elle a pris. En effet, c'est une révolution émanant du peuple, sans implications étrangères, et où le sentiment national était dominant. C'est la raison pour laquelle elle a ébloui le monde entier, et surtout les grandes puissances prises au dépourvu, ne s'attendant pas à voir se réaliser un tel exploit en un temps record, et avec autant de maturité et de modernité en même temps, surtout que c'est une révolution menée par les jeunes, et avec les nouveaux moyens de communication.
Les revendications de la jeunesse qui, au départ, étaient sociales et économiques, se sont vite transformées en revendications politiques, exigeant la chute du régime. Une élite d'intellectuels et de militants s'est jointe à eux au dernier moment pour leur fournir un encadrement politique.
Les cinq derniers mois après la révolution étaient remplis d'évènements mais les citoyens commencent à se lasser des surenchères politiques diffusées par la radio et la télévision. Son intérêt se porte plutôt vers la remise en place des institutions, afin de permettre la création d'emplois et l'amélioration des salaires qui deviennent insuffisants pour procurer une vie décente.
Tout de suite après la révolution, le choix s'est porté sur la création d'une Assemblée constituante; mais le chemin vers les élections de cette dernière s'avère long et hasardeux, car elle n'est qu'une étape intermédiaire vers l'adoption d'une Constitution, avant de parvenir aux élections législatives et présidentielles.
Ce processus, ainsi envisagé, nécessite, dans le meilleur des cas, une durée d'au moins deux années que le citoyen aura du mal à supporter, son souci principal étant d'améliorer ses conditions de vie, exigence que le gouvernement provisoire ne peut assumer : son caractère provisoire lui ôtant les prérogatives nécessaires pour entamer une réforme économique en profondeur.
Doter le pays d'une Constitution et d'un nouveau code électoral, au moyen d'un référendum, me semble être le chemin le plus court vers l'édification de nouvelles institutions politiques. Le seul problème est de savoir qui sera habilité à élaborer le projet de Constitution qui sera soumis au peuple par référendum.
Ce projet pourrait reprendre l'essentiel de la Constitution du 1er juin 1959 avec quelques remaniements. Mais il pourrait aussi être élaboré par un groupe de spécialistes en droit constitutionnel, après une concertation élargie avec les partis, afin d'établir un projet d'une nouvelle Constitution, coupant toute relation avec le passé anti-révolutionnaire de notre pays.
Il faudra trancher en faveur de l'une ou l'autre option, afin de parvenir à soumettre le projet de Constitution choisi ainsi que le projet de code électoral à la volonté du peuple. C'est le moyen le plus sûr et le plus rapide pour permettre au pays de se remettre sur pied, sur les bases d'une démocratie sans failles, à travers l'organisation d'élections présidentielles et législatives qui pourraient avoir lieu à l'occasion du 1er anniversaire de la révolution le 14 janvier 2012.
Cette perspective me semble la plus apte à nous mener rapidement vers une normalisation de la vie politique sur des bases démocratiques, nous permettant d'éviter tout écueil ou dérapage.
Comment s'assurer d'ores et déjà de l'après-élection ? Quelle est la méthode à suivre pour achever le processus de développement du pays ? Et comment parvenir à éradiquer le chômage et améliorer le niveau de vie du citoyen ?
Autant de questions qui demandent à être débattues d'une manière réaliste par les différents partis, afin d'arriver à des solutions pragmatiques qui prennent en considération les moyens existants, dans une tentative d'adaptation de ces moyens en faveur des régions les plus déshéritées et les classes les plus démunies, sans perdre de vue les besoins de la jeunesse.
Des partis-programme plutôt que partis à idéologies
Le nombre croissant des partis politiques reconnus devrait inciter ces derniers à mettre la main à la pâte, se débarrassant de la conception classique basée sur des idéologies, pour devenir plus pragmatiques et réalistes; tout en sachant que la diversité des options économiques s'est réduite et qu'il n'existe plus de procédés infaillibles dans le domaine de l'économie.
La Tunisie a besoin aujourd'hui de partis-programme et non de partis idéologiques. La plupart des pays et même les pays développés, sont confrontés de nos jours à de nombreuses difficultés venant de la perte d'une partie de leur souveraineté par la domination des sociétés multinationales après avoir perdu leur souveraineté médiatique par l'invasion des chaînes satellitaires.
Le rôle de l'Etat pour encadrer ses ressortissants est donc de plus en plus réduit. Ces derniers ont des besoins de plus en plus spécifiques qui épuisent leur capacité financière. Les salaires ne suffisent nullement à faire face aux besoins croissants de la famille dont les membres aspirent à bénéficier des différentes facilités de la vie moderne telles le téléphone portable, l'internet, la voiture familiale, etc…sans compter les factures ménagères de plus en plus élevées, et la réduction du champ d'intervention de la caisse de compensation pour les produits de base.
Le premier responsable de cette détérioration du pouvoir d'achat du citoyen est principalement la mondialisation qui a ancré chez le citoyen, en Tunisie et en Egypte, un sentiment de malaise et un mécontentement qui sont à l'origine de soulèvements populaires.
Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, d'autres peuples arabes se sont à leur tour soulevés mais attendent encore la délivrance.
Même en Europe, certains pays n'ont pas échappé à ce phénomène de mécontentement, ce qui explique le mouvement de protestation observé dans ces pays.


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