La contestation des producteurs de tomates de plus en plus nombreux à bloquer la circulation du côté de Korba, hier, n'a certes pas fait couler beaucoup d'encre, mais elle n'est pas passée inaperçue. On en a beaucoup parlé. D'autant plus qu'il y a reprise de la contestation en l'absence de réponse aux revendications. Cela a démarré mercredi 29. Ils ont été quelque 70 agriculteurs (dont certains intrus, nous a-t-on précisé du côté du Crda de Nabeul) qui ont procédé, au moyen de troncs d'arbres, à l'interruption de la circulation au niveau de Oued Sidi Othmane et Menzel Horr sur la MC 27 reliant Korba à Menzel Témime, la plus importante zone de production de tomates dans la région. Les raisons du mécontentement, selon certains agriculteurs et le Crda de Nabeul, résident en la demande pressante (formulée par les intéressés) de l'augmentation du prix à la production de la tomate. S'entend son prix de vente à l'usine et/ou au consommateur. En évoquant les raisons de cette revendication, il s'avère que le problème est des plus complexes. Il est à noter d'abord que le prix actuel à la production est de 115 millimes le kg. De ce montant, il faut prélever 5 millimes qui vont à la Caisse de compensation et 2% de taxe à la production, ce qui ramène le prix net du kg à 108 millimes pour l'agriculteur, un prix jugé modiques, compte tenu de l'augmentation notable des charges et leur action directe sur le prix de revient à la production, la préparation du sol, le plant, les pesticides, l'énergie et le système d'irrigation, la main-d'œuvre (surtout spécialisée) dont le coût est passé du simple au double pratiquement, de 8 à 15 dinars… Etant donné cette situation, l'agriculteur demande donc soit l'augmentation du prix à la production du kg, soit l'intervention de l'Etat au niveau de la révision du coût d'achat des plants, des engrais, des systèmes d'irrigation, des produits de traitement… A cela s'ajoute la nécessité d'un meilleur contrôle de la balance au niveau des usines par le ministère de tutelle, à travers des visites inopinées, par exemple, pour éviter la fraude qui se fait sur le compte de l'agriculteur. D'un autre côté, il y a l'usine de transformation qui a ses revendications aussi. C'est que pour la boîte de concentré de tomate d'1 kg il faut environ 6 kg de tomate fraîche. A cela s'ajoutent les frais de transformation, l'énergie, l'eau, l'emballage, la main-d'œuvre… Ce qui donne un ajout évalué à 150 millimes au coût de la transformation par boite. S'y ajoute également la part de la Caisse de compensation au profit du consommateur. Donc il y a un peu trop de charges aussi. Et puis il y a le citoyen qui ne voudrait pas, en ce qui le concerne, d'une augmentation du prix de la tomate. En somme, on ne sait pas trop qui va supporter ces charges? Est-ce l'agriculteur, l'usine, le consommateur ou l'Etat (par le biais de la Caisse de compensation)?