Décidément, les troupes de Gueddafi ne sont pas disposées à lâcher prise du côté du poste frontalier Wazen-Dhehiba. Hier, au moment où l'on s'y attendait le moins, la tension est montée subitement, créant une ambiance de frayeur dans les postes avancés de Dhehiba. «El-Marabah est un point de passage très stratégique, voire vital, à travers lequel se ravitaille toute la région de Jbel Nafoussa», nous confie Ali. A, un dissident qui a fait défection au mois de mai dernier et qui ajoute «les pro-Gueddafi sont toujours présents à Tkout, Om El-Far, Roüs, El-Barda, Ghzeya... bref, dans les localités sises dans la plaine. Les insurgés sont par contre positionnés dans les hauteurs. C'est la raison pour laquelle 4 mois d'intenses combats n'ont pas suffi aux forces de Gueddafi, pourtant bien équipées, à avoir raison d'eux». La dernière accalmie n'a pas beaucoup duré. Et, dès que des vagues de réfugiés ont pris le chemin du retour vers les villes de Yefren, Zentène, Jadou, les offensives ont repris. Cinq obus sont tombés, hier, dans la localité de «Zitounet Ben Gouider» «Les explosions ont créé une atmosphère de panique et de frayeur, surtout chez les jeunes et les femmes enceintes» nous dit Abdallah Ameur, originaire de la place. L'Armée tunisienne est en alerte. Un hélicoptère et un avion F5 survolent continuellement la zone. Cela rassure peut-être, mais la situation demeure angoissante et l'ambiance tendue.