Près de 50 ouvriers des sociétés de services spécialisés dans la surveillance des bateaux au port de Gabès (Sud-Est de Tunisie) ont levé hier le sit-in qu'ils observaient depuis le 2 juillet 2011 pour revendiquer leur intégration à l'Office de la marine marchande et des ports (Ommp). Observé depuis 20 jours, ce sit-in a totalement paralysé l'activité des bateaux et marchandises au port, en empêchant l'accès et l'accostage de 11 bateaux à ce port commercial. Contactée par la TAP, Mme Hayet Laouani, présidente de la Fédération nationale du transport, relevant de l'Utica, a réaffirmé qu'hier après-midi, "un premier bateau de marchandises, dénommé "Gaint Flair", a accosté au port de la région, avec à son bord 27.000 tonnes de céréales, après être resté 20 jours à l'extérieur". Selon le ministère du Transport, les importateurs via le port de Gabès, ont été contraints de payer, au quotidien, une amende de 120.000 dollars, en raison de l'interdiction d'accès au port des bateaux et des marchandises. Dans cette région à vocation principalement industrielle, le port de Gabès constitue le principal portail d'accès à toutes opérations d'export-import au profit des entreprises et usines de la région. Il assure également, au plan national, les opérations d'exportation et d'importation de produits divers (produits miniers, céréales, phosphates, produits chimiques, ciment et autres). En 2010 le volume des marchandises (Export-Import), transitées via le port commercial de Gabès, a atteint 4,8 millions de tonnes. Le même port a assuré un trafic (entrée et sortie) de 657 bateaux au cours de la même année. Baisse de 43% du volume des marchandises L'activité du port a enregistré un repli remarquable au cours du premier semestre de 2011 en raison de la conjoncture exceptionnelle que vit le pays. Ainsi, le volume des marchandises a baissé de 43% et le nombre des bateaux a reculé de 32%. La moyenne d'accostage des bateaux à l'extérieur ou à l'intérieur du port est passé durant le premier semestre de l'année en cours, de 55 à 75 heures, et ce, en raison des protestations et des sit-in répétés. Ces protestations avaient engendré, selon le ministère du Transport, des coupures d'électricité, vu que la station de Ghannouch, qui utilise le gaz et le GPL (Gaz de pétrole liquide) dans la production d'électricité, se trouvait, lors des sit-in, dépourvue de ces produits importés, à une moyenne de 6 jours, via le port commercial de Gabès. La station de Ghannouch s'est trouvée dans l'obligation de transporter ces deux matières (gaz, GPL), par voie terrestre, à partir du port de Sfax malgré les risques de leur transport par camions sur la sécurité des usagers de la route. "Le sit-in a été levé, d'une manière provisoire, en vue d'entamer des négociations avec les parties concernées", a précisé Mme Hayet Laouani, ajoutant que les employés des sociétés privées au port travaillent conformément à un cahier des charges défini et ne sont pas des sous-traitants, ce qui rend injustifiée leur demande de titularisation au sein de l'Ommp. La responsable a qualifié de "fausses informations", les déclarations de ces ouvriers concernant leur situation au sein des sociétés privées où ils travaillent. "Ceux-ci prétendent ne pas avoir bénéficié de leurs droits (salaires, couverture sociale), alors que les sociétés ont procédé, depuis janvier 2011, à la "révision" de leurs salaires", a-t-elle ajouté. "La mentalité d'assisté "tawakel" et de manque d'initiative, très répandus, sous-estiment le rôle du secteur privé, ce qui n'est pas sans impact négatif sur l'activité économique en général", a-t-elle dit.