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Les mutants
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 08 - 2011


Par Rafik BEN HASSINE
• "Nous n'aurons de chance d'être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l'héritage ancestral." Jean Price Mars (médecin, ethnographe, homme d'Etat, pédagogue, philosophe, essayiste et écrivain haïtien, 1876-1969)
Introduction. Si nous comparons notre révolution du 14 janvier 2011 à d'autres révolutions, nous constatons qu'elles sont toutes orientées vers plus de dignité, plus de fraternité entre les peuples, aussi bien dans leurs principes que dans leurs déclarations. Ainsi en est-il des révolutions française, mexicaine ou bolchévique. Elles ont été anti-racistes et souvent internationalistes, c'est-à-dire défendant des principes humains, dépassant les notions de race ou de religion. Considérons maintenant des blocs de pays ayant en commun une même langue officielle et une même religion majoritaire. Prenons l'exemple de ces blocs de pays, à majorité chrétienne, qui sont soit hispaniques (Amériques Centrale et du Sud, Espagne, …), soit anglophones (USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, …), ou lusophones (Portugal, Angola, Brésil, …). Or ces blocs n'ont pas cherché à inscrire dans leur Constitution qu'ils étaient, respectivement, hispano-chrétien, anglo-chrétien ou lusitano-chrétien. Nous constatons donc que l'appellation d'arabo-musulman, utilisée en particulier par Ben Laden puis par Al-Zawahiri dans leurs discours, et adoptée par la fameuse Hiror (Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution), est spécifique à notre groupe de pays, de langue officielle arabe et/ou de religion majoritairement musulmane. Si on éprouve le besoin de clamer partout que nous sommes Arabo-musulmans, qu'il faut l'inscrire dans la Constitution, cela montre que nous doutons de notre identité. D'ailleurs, à part quelques illuminés parmi nous, qui se soucie, dans ce vaste monde, du fait que l'on soit arabo-musulman ou papou-animiste? Personne. Ce qui est, par contre, certain c'est que génétiquement parlant, nous ne sommes pas des Arabes. Des études récentes montrent que le profil génétique du Tunisien actuel est celui du Méditerranéen type, identique à celui de l'Italien du Sud, de l'Espagnol, de l'Egyptien ou du Corse; profil différent de l'Arabe d'Arabie. Nous sommes donc des mutants. D'après le dictionnaire un mutant est (1) soit un être vivant qui présente des caractères nouveaux par rapport à ses ascendants, (2) soit un être extraordinaire qui, dans les récits de science-fiction, procède d'une mutation, particulièrement d'une mutation de l'espèce humaine. Comme nous n'avons pas muté biologiquement, nous serions donc des êtres extraordinaires, résultat de récits de science-fiction relativement récents.
Retour sur l'histoire. Les pays du Maghreb ont pris la lointaine succession d'une Africa qui, à la fin de l'Antiquité, a appartenu successivement, pour ses parties citadine et côtière, aux cultures punico-berbère puis latino-berbère. Par contre, dans les zones intérieures, la population était restée de culture berbère. Remarquons d'abord que la greffe punique a massivement pris sur la population berbère des villes et des zones côtières. Par contre, la greffe latine n'a que peu réussi, malgré sept siècles de présence continue. La langue latine et la religion chrétienne ont disparu du Maghreb, alors qu'aux portes de l'Arabie subsistent encore des populations chrétiennes: Coptes d'Egypte, Maronites du Liban, Nestoriens et Jacobites de Syrie et d'Irak.
Le premier événement historique qui va bouleverser en profondeur l'équilibre maghrébin fut l'incursion, durant le Bas Empire romain (à partir du 3e siècle), de tribus de nomades chameliers, appelées " Libous " par les Egyptiens et Louatas par les Arabes. Ils vont donner leur nom à la Libye. Venant du désert libyen, les Louatas, tribus berbères du groupe Zénète, se ruent à l'assaut de la Byzacène (La Tunisie) et de la Numidie (l'Algérie). Elles pénètrent dans des terres qui avaient été mises en valeur au prix d'un rude effort soutenu pendant des siècles, durant les périodes punique et romaine. Elles font reculer puis font disparaître l'agriculture permanente, en particulier ces oliveraies dont les huileries ruinées parsèment, depuis cette époque, une steppe désolée.
Le second événement historique qui bouleversa la structure sociologique du monde maghrébin fut la conquête arabe. Celle-ci ne fut pas une tentative de colonisation, c'est-à-dire une entreprise de peuplement. Elle se présente comme une suite d'opérations militaires, dans lesquelles le goût du lucre se mêlait à l'esprit missionnaire. L'historien En-Noweiri décrit avec quelle facilité fut levée une petite armée, composée de contingents fournis par la plupart des tribus arabes, qui partit de Médine en octobre 647. Cette troupe ne devait pas dépasser 5.000 hommes, mais en Egypte, Ibn Saâd, qui en prit le commandement, lui adjoignit un corps levé sur place qui porta à 20.000 le nombre de combattants musulmans, dont 80% ne sont pas arabes. La véritable conquête ne fut entreprise que sous le calife Moawia, qui confia le commandement d'une nouvelle armée à Moawia Ibn Hodeij en 666. Trois ans plus tard, Oqba ibn Nafaâ fonde Kairouan, première ville musulmane au Maghreb. En bref, les conquérants arabes, peu nombreux mais vaillants, ne trouvèrent pas en face d'eux un Etat prêt à résister à une invasion, mais des opposants successifs : le patrice byzantin, puis des chefs berbères, principautés après royaumes, tribus après confédérations. Quant à la population punico-berbère, les Afariqa, enfermée dans les murs de ses villes, bien que fort nombreuse, elle n'a ni la possibilité ni la volonté de résister longtemps à ces nouveaux maîtres. La capitation imposée par les Arabes, le kharaj, n'était guère plus lourde que les exigences du fisc byzantin et, au début du moins, sa perception apparaissait plus comme une contribution exceptionnelle aux malheurs de la guerre que comme une imposition permanente. L'Ifriqya fut donc facilement conquise, mais comment fut-elle islamisée puis arabisée‑?
Les voies de la conversion. Nous savons qu'il faut distinguer l'islamisation de l'arabisation. De fait, la première se fit à un rythme bien plus rapide que la seconde. La Berbérie devient musulmane en moins de deux siècles (VII-VIIIe siècles), alors qu'elle n'est pas encore aujourd'hui entièrement arabisée, treize siècles après la première conquête arabe. L'islamisation et la toute première arabisation furent d'abord citadines. La religion des conquérants s'implanta dans les villes anciennes que visitaient des missionnaires guerriers puis des docteurs voyageurs, rompus aux discussions théologiques. La création de villes nouvelles, véritables centres religieux comme Kairouan, première fondation musulmane (670), et Fez, création d'Idriss II (809), contribua à implanter solidement l'Islam aux deux extrémités du pays. La conversion des Berbères des campagnes, Sanhadja et Zénètes, se fit tout aussi facilement. Ils étaient déjà préparés au monothéisme de l'Islam par le christianisme. Pour pouvoir profiter des gains et des prébendes, en ces temps tumultueux et incertains, il valait mieux se déclarer arabe et musulman, être du côté des vainqueurs et des maîtres. Cette mentalité s'est incrustée dans la mémoire collective de tous les Berbères islamisés et arabisés (musta'aribine) depuis cette époque à nos jours. D'autres moyens d'islamisation ont été utilisés, comme la chaîne de ribâts qui couvrait tout la Maghreb, d'Est en Ouest et du Nord au Sud. Le ribât de Monastir, le plus célèbre, fut construit en 796, celui de Sousse en 821. À l'autre extrémité du Maghreb, sur la côte atlantique, une autre concentration de ribâts assure la défense de l'Islam sur le plan militaire et sur celui de l'orthodoxie. L'un d'eux deviendra la capitale du Maroc, Rabat. Dans les zones non menacées, le ribât perdit son caractère militaire pour devenir le siège de religieux très respectés. Des confréries s'organisèrent, aux époques récentes, en prenant appui sur des centres d'études religieuses, les zaouïas, qui sont les héritiers des anciens ribâts.
Les mécanismes de l'arabisation. L'arabisation suivit d'autres voies, bien qu'elle fût préparée par l'obligation de prononcer en arabe les quelques phrases essentielles d'adhésion à l'Islam. Pendant la première période (VII–XIe siècles), l'arabisation linguistique et culturelle fut d'abord essentiellement citadine. Dans l'article intitulé "La langue tunisienne d'hier à aujourd'hui, (La Presse du 4/7/2011), nous avons vu que la langue maghribi, la darija, avait un substrat punique qui perdure de nos jours. Nous avons vu aussi, dans l'article intitulé "Parenté punico-arabe" (La Presse du 25/7/2011) que la langue arabe littérale d'aujourd'hui et la langue punique d'il y a 2000 ans avaient une étroite parenté. Il est donc tout à fait naturel que la population maghrébine des zones côtières et des villes, qui parlait punique depuis le premier millénaire avant J.-C., n'ait trouvé aucune difficulté à s'arabiser.
Les invasions bédouines arabes. Pour comprendre l'arrivée inattendue de ces tribus arabes bédouines, il nous faut remonter au Xe siècle, au moment où se déroulait, au Maghreb central d'abord, puis en Ifriqiya, l'aventure prodigieuse et bien connue de l'accession au califat des Fatimides. Alors que les Berbères zénètes étendaient progressivement leur domination sur les Hautes Plaines, les Berbères autochtones, les Sanhadja, conservaient les territoires montagneux de l'Algérie centrale et orientale. Aidés par les Berbères Ketamas (Petite Kabylie), le missionnaire chiite, Abou Abdallah s'empare tour à tour de Sétif, Béjaïa puis Constantine. En mars 909, les chiites sont maîtres de Kairouan et proclament Imam le Fatimide Obaïd Allah. Lorsque les Fatimides, après avoir conquis l'Egypte avec l'aide des Sanhadja, établissent leur capitale au Caire (973), ils laissent le gouvernement du Maghreb à leur lieutenant Bologgin ibn Ziri. De cette décision, qui paraissait sage et qui laissait la direction du pays à une dynastie berbère, devait naître la pire catastrophe que connut le Maghreb. En trois générations, les Zirides relâchent leurs liens de vassalité à l'égard du calife fatimide. Pour punir cette sécession, le Fatimide "donna" le Maghreb aux tribus arabes trop turbulentes qui avaient émigré de Syrie et d'Arabie, et qui nomadisaient en Haute Egypte. Les Béni Hilal, bientôt suivis des Béni Soleim, pénètrent en Ifriqiya en 1051. A vrai dire, l'énumération de ces tribus et fractions est bien connue, grâce au récit d'Ibn Khaldoun. Les tribus qui pénètrent au Maghreb occupent un pays ouvert, regroupent leurs forces pour s'emparer des villes qu'elles pillent systématiquement, puis se dispersent à nouveau, portant plus loin pillages et désolation. Les princes berbères, Zirides, Hammadites, plus tard Almohades, et Mérinides, n'hésitent pas à utiliser la force militaire, toujours disponible, que constituent ces hordes nomades arabes. Mais bien qu'ils aient pillé Kairouan, Mahdia, Tunis et les principales villes d'Ifriqiya, bien qu'Ibn Khaldoun les ait dépeints comme une armée de sauterelles détruisant tout sur son passage, Béni Hilal, Béni Soleïm, et plus tard, les Béni Ma'qil yéménites, furent bien plus néfastes par les ferments d'anarchie (visibles encore de nos jours : indiscipline, incivilité, esprit clanique, etc.) qu'ils introduisirent au Maghreb que par leurs propres déprédations.
C'est donc une extraordinaire histoire que la transformation ethno-sociologique d'une population de plusieurs millions de Berbères par quelques dizaines de milliers de bédouins arabes, plutôt rustres. On ne saurait, en effet, exagérer l'importance numérique de ces hordes; quel que soit le nombre de ceux qui se croient leurs descendants. Ils étaient, au moment de leur apparition en Ifriqiya et au Maghreb, tout au plus quelques dizaines de milliers. Les apports successifs des Béni Soleïm, puis des Ma'qil, qui s'établirent dans le Sud du Maroc, ne portèrent pas à plus de cent mille les individus de sang arabe qui pénétrèrent en Afrique du Nord au XIe siècle. Ce n'est, bien entendu, ni leur fécondité, ni l'extermination des Berbères dans les plaines qui expliquent cette profonde arabisation. Ces tribus bédouines ont, en premier lieu, porté un nouveau coup à la vie sédentaire par leurs déprédations et les menaces qu'elles faisaient planer sur les campagnes ouvertes. Elles renforcent ainsi l'action dissolvante des nomades " néo-berbères " zénètes qui avaient, quelques siècles auparavant, pénétré en Africa et en Numidie. Précurseurs des Hilaliens, ces nomades zénètes furent facilement assimilés par les nouveaux venus Arabes. Ainsi les contingents nomades arabes, qui parlaient la langue sacrée et en tiraient un grand prestige, loin d'être absorbés culturellement par la masse berbère nomade, l'attirèrent à eux et l'adoptèrent. L'identité des genres de vie facilita la fusion. Il était tentant pour les nomades berbères de se dire aussi arabes et d'y gagner la considération et le statut de conquérant, voir de chérif, c'est-à-dire descendant du Prophète. L'assimilation était encore facilitée par une astuce juridique : lorsqu'un groupe devient le client d'une famille arabe, il a le droit de prendre le nom de son patron comme s'il s'agissait d'une sorte d'adoption collective. L'arabisation gagna donc en premier lieu les tribus berbères nomades et particulièrement les Zénètes. Avant le XVe siècle, les puissants groupes berbères nomades Hawara de Tunisie centrale et septentrionale sont déjà complètement arabisés et se sont assimilés aux Soleïm; dès cette époque la Tunisie a acquis ses caractères ethniques et linguistiques actuels; c'est le pays le plus arabisé du Maghreb. Au Maghreb central, les Berbères du groupe Sanhadja, longtemps dominants, sont de plus en plus supplantés par les tribus zénètes arabisées qui, entre autres, fondent le royaume abd-el-wadite de Tlemcen, tandis que d'autres Zénètes, les Béni Merin, évincent les derniers Almohades du Maroc.
Conclusion. Nous sommes, d'après Al-Qaïda et la Hiror des Arabo-musulmans. Beaucoup de Tunisiens d'aujourd'hui le croient aussi. Il suffit de faire un tour sur les forums tunisiens pour constater que les internautes, régulièrement, rappellent dans leur “post” que “nous sommes des Arabes et des musulmans”. Cela est relativement nouveau. Nos pères et nos grands-pères ne l'ont jamais évoqué, ils ne croyaient pas, en leur temps, aux histoires de science-fiction. Pourtant, la réalité est têtue, la génétique est incontestable. Comment ignorer les composantes berbère, punique, romaine, vandale, byzantine et turque... pour ne citer que celles-là ? Si on répète avec autant d'acharnement, nous sommes Arabo-musulmans, c'est que justement ce n'est pas aussi évident que cela. Serions-nous alors schizophrènes ? La schizophrénie étant une psychose caractérisée par la désagrégation de la personnalité, et par une perte de contact avec la réalité et un repli sur soi-même. Les psychiatres, à propos du délire de leurs patients, parlent de néo-réalité. En évoquant cette identité monolithique, on n'est pas loin de ce même concept de néo-réalité, parfaitement schizophrénique. Entre discours et réalité.


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