A la suite des actes de violence survenus entre les habitants de Jebeniana et d'El Msatria (gouvernorat de Sfax), des partis politiques ont fait part lundi de leur préoccupation face à l'escalade de la violence dans le pays. Ils ont appelé le gouvernement de transition à agir rapidement pour contrer la violence, rétablir l'autorité et faire régner la sécurité et la stabilité dans le pays. Les partis réaffirment, à ce propos, l'impératif d'unir les efforts entre les forces de l'ordre, l'armée nationale et les citoyens afin de traiter les dérives sécuritaires. Ils soulignent, en outre, le rôle de l'ensemble des composantes de la société civile et des acteurs politiques dans le développement de l'esprit patriotique. Dans un communiqué commun, le parti de l'Alliance nationale pour la paix et le développement et le Mouvement national pour la justice et le développement imputent ces "actes étrangers aux traditions de la société tunisienne"aux "symboles de l'ancien régime qui s'emploient à dessein à semer la zizanie et à provoquer les dérapages sociaux et sécuritaires". Ces fomenteurs de trouble n'ont pas hésité à attiser la discorde entre les citoyens de Jebeniana et d'El Msatria et de répéter le scénario de Métlaoui, ont-ils fait valoir. Les deux partis appellent, dans ce sens, le gouvernement de transition à accélérer le jugement de tous les symboles de la corruption "au lieu de libérer certains parmi eux", et de réunir les conditions favorables pour le déroulement des élections du 23 octobre 2011. De son côté, le parti "Al Wifak Al Joumhouri" souligne que "la succession des événements douloureux et affligeants entame le moral des citoyens au quotidien et fait basculer le dialogue national du stade de la consécration de la démocratie à la crainte pour les vies et les biens". "Ces événements n'auraient pas pu prendre de l'ampleur si les structures de l'Etat n'ont pas atteint cette faiblesse et incapacité à faire face à ces développements", a déploré le parti. Pour sa part, le Mouvement démocratique pour la réforme et la construction a condamné les événements douloureux survenus récemment à Jebeniana. Il estime que le couvre-feu imposé n'est pas la solution appropriée aux problèmes de l'insécurité. Cette mesure «porte atteinte à l'image de la Tunisie et donne à penser que le gouvernement n'est pas capable de maîtriser la situation». Le parti souligne, en outre, que le rétablissement de la sécurité et le retour de la stabilité exigent"l'instauration d'un système sécuritaire efficient qui fait rétablir le calme dans le pays". De leur côté, les mouvements «Ettajdid» et «Tunisie Nouvelle» ont dénoncé, dans des communiqués respectifs publiés samedi, les actes de violence survenus récemment entre certains habitants de la région de Jebeniana et d'El Msatria du gouvernorat de Sfax illustrant la résurgence du phénomène tribal. Le mouvement Ettajdid a condammé également dans son communiqué l'attaque délibérée perpétrée vendredi à Jendouba par un groupe appartenant à la mouvance salafiste de certains gargotes et cafés et la détérioration de leurs équipements, arguant que ces échoppes servaient des non-jeûneurs en plein mois de Ramadan. Il a exprimé sa plus vive condamnation de «ces actes criminels quels que soient leurs arguments tribaux ou prétendûment religieux», considérant ces comportements de «rétrogrades et déplorables, étrangers à l'esprit de l'Islam et aux traditions du peuple en termes de civilité, de tolérance et de respect d'autrui». Ettajdid estime aussi que ce genre d'actes constitue un danger pour «le présent et l'avenir de la Tunisie et le devenir de la transition démocratique». De son côté, le mouvement «Tunisie Nouvelle» a fait part de sa profonde préoccupation quant à la dérive sécuritaire survenue récemment à Jebeniana, stigmatisant la poursuite des fermetures de routes et des sit-in sauvages ainsi que la recrudescence des affrontements.