• En prévision de l'Aïd, les pâtisseries seront prises d'assaut par les consommateurs...mais aussi par les agents de contrôle. Gare alors aux tricheurs Aux ministères de l'Intérieur, du Commerce et de la Santé, on prépare d'ores et déjà ce qui est communément appelé «la croisade de l'Aïd», allusion faite à la campagne annuelle de lutte contre toutes sortes d'abus qui prospèrent à l'occasion de l'Aïd. En effet, les séances d'échauffement se poursuivent sans répit dans les QG de ces trois ministères où l'on s'affaire pour échafauder un plan d'action qui se veut évidemment préventif et, certainement, pas répressif. Eclairage. Contrôles tous azimuts Premier signe réconfortant et rassurant : les trois ministères concernés œuvreront cette année de concert, à l'unisson, étant donné que seule une action commune constitue la condition sine qua non de la réussite d'une campagne de sensibilisation. C'est ainsi que des patrouilles collectives seront lancées à la chasse des contrevenants. Elles auront à faire des descentes qu'on dit «musclées» dans les pâtisseries. Là où tout sera passé à la loupe, des gâteaux aux fours, en passant par les dépôts de stockage des marchandises, les factures d'approvisionnement, les conditions d'hygiène des lieux, ainsi que la tenue vestimentaire des employés et le contrôle des prix. Carnets de PV à la main, les émissaires des trois ministères, dans leur noble rôle de dépositaires et protecteurs de la santé du citoyen, auront les yeux grands ouverts pour que rien ne passe sous leur nez. Il est vrai que des pâtissiers sans scrupules ont pris la sale habitude de mettre à profit la fête annuelle de l'Aïd pour s'adonner à des procédés diaboliques et en tout cas illicites pour s'enrichir sur le dos du consommateur. Une dame au foyer a trouvé la recette idoine en assurant que «depuis déjà deux ans, je m'emploie à préparer les gâteaux de l'Aïd, de mes propres mains. De quoi se prémunir contre toute menace d'intoxication alimentaire». Le beurre… et l'argent du beurre La campagne préventive version 2011 aura pour cible première le beurre, s'agissant d'un produit de base pour la préparation de toutes sortes de sucreries. Pour un contrôleur d'hygiène «le beurre a été toujours notre bête noire parce qu'il est abusivement utilisé. Certains pâtissiers adeptes de la spéculation se rabattent sur des stocks périmés. La folie dépensière du citoyen aidant, c'est seulement au premier dégât qu'on s'en aperçoit». Notre interlocuteur admet aussi que «la partie entre le chat et la souris sera plus forte cette année, vu l'augmentation sensible du nombre de marques de beurre. Mais, rassurez-vous, les tricheurs n'évolueront pas sur du velours». Besoin de sécurisation Oui, mais entre la parole et l'acte, il y a un pas qu'il va falloir franchir. Or il faut admettre, qu'on le veuille ou pas, que nos services de contrôle, toutes spécialisations confondues, ont beaucoup perdu de leur efficacité, suite aux effets de la fuite sécuritaire. Que d'agents de contrôle ont été refoulés… Combien d'autres ont été carrément pris à partie, puisque mine de rien et au nom de… la révolution on n'hésite pas une seconde à transgresser la loi… et à imposer la loi de la jungle. «Sans couverture policière, on fera sûrement chou blanc», avertit un agent de la police municipale qui soutient que «les temps sont durs» et que «seule une main de fer dans un gant de velours fera l'affaire en nous garantissant la réussite de la campagne exceptionnelle de l'Aïd prochain». A bon entendeur…