Faut-il se montrer sévère à l'endroit d'une équipe de Tunisie aux joueurs comptés (17) et dont la configuration — à base de joueurs locaux, à l'exception de Ammar Jemal — ne sera bien entendu pas reprise le 3 septembre dans la «finale» du groupe «K» éliminatoire pour la CAN 2012 ? En fait, ce nul (3-3), s'il ne constitue pas une performance de taille, n'en récompense pas moins l'engagement et l'envie de bien faire d'une formation expérimentale, à l'image d'un compartiment défensif vulnérable et manquant de cohésion. Il faut dire que Mahmoud Ben Salah effectuait ses débuts et que Fatah Gharbi et Samah Derbali sur les flancs ne représentent pas un premier choix dans l'esprit du staff technique. Forcément, prendre trois buts devant une sélection moyenne comme en attestant ses performances et son classement Fifa (91e mondial) fait un peu désordre. Mais on se rappelle qu'en mars dernier, devant une autre sélection arabe, Oman, les Aigles de Carthage, pourtant truffés de leurs expatriés, ont mordu la poussière (2-1). D'ailleurs, le sélectionneur national est le premier à reconnaître qu'«il est inadmissible d'encaisser trois buts en 90 minutes de jeu même si nous avions en face un adversaire de qualité et possédant d'excellentes individualités en attaque, capables de mettre en difficulté n'importe quel adversaire. Cette faiblesse dans notre compartiment défensif est à mettre, je crois, sur le compte d'une concentration insuffisante sur certaines phases de jeu. Nous espérons en tout cas pouvoir y remédier et nous montrer sous votre meilleur jour dans le match décisif au Malawi», analyse-t-il. Le patron des Aigles de Carthage justifie en partie les lacunes démontrées devant le «Nachami» jordanien par «la préparation incomplète dans des conditions difficiles» en raison de la chaleur, de l'abstinence durant le mois saint et des délais trop courts séparant cette sortie au Moyen-Orient des échéances africaines de l'EST et du CA. Mais il ne se considère pas moins satisfait puisque ce qu'il était venu chercher à Amman, il l'a trouvé : «Nous avons atteint notre objectif, à savoir nous fixer sur les dispositions actuelles des joueurs locaux qui n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu ces dernières semaines». Ben Salah un peu tendre à ce niveau Volet comportement individuel, si Fatah Gharbi d'abord, Lamjed Chehoudi, Amir Omrani et Mohamed Ali Slama à un degré moindre ont su tirer leur épingle du jeu, en revanche, Adel Chedly, un peu émoussé après l'accumulation des rencontres au cœur de l'été (finale de la coupe, Mali et Jordanie) et Aymen Mathlouthi, pas vraiment irréprochable sur un ou deux buts, ont quelque peu déçu. Sans vouloir décourager le jeune arrière central sfaxien, il faut admettre que par rapport à ses moyens et sa forme de l'heure, cette convocation était venue à un mauvais moment pour le jeune Mahmoud Ben Salah. Mais on sait que le sélectionneur national n'avait pas vraiment le choix, les solutions étant comptées. Car il faut rappeler que, hormis les 15 joueurs alignés lundi, seuls Hatem Béjaoui, un latéral gauche, et le gardien remplaçant Rami Jéridi n'ont pas pris part à la rencontre. Une intéressante mise en jambes Sans donc exceller, ce qui aurait été prétentieux à un moment où le championnat national n'a pas démarré tandis que la totalité des convoqués sont issus de ce même championnat, l'équipe de Tunisie met à profit une date Fifa pour une intéressante mise en jambes. L'opération Malawi n'est que ponctuellement intéressée par le test jordanien puisque, au grand maximum, sur les 17 éléments ayant effectué le déplacement à Amman, seuls quatre au maximum pourraient logiquement être titularisés le 3 septembre : Mathlouthi, Chedly, Traoui et Jemal, le seul «Européen» de la partie de Amman. Le sparring-partner était de son côté tant heureux de la qualité de l'opposition offerte. «Nous avons eu affaire à une très forte équipe de Tunisie, se réjouissait Adnène Hamed, l'entraîneur irakien de la Jordanie. Ce nul reste encourageant surtout qu'il a été obtenu devant un solide adversaire. Nous avons encore des progrès à faire. Surtout en ce qui concerne le comportement défensif et plus particulièrement celui de notre latéral droit lequel a néanmoins l'alibi de son jeune âge et de l'inexpérience. Bref, ce test a atteint ses objectifs», conclut-il. Maintenant, il n'y a plus de pensée que pour les «Flammes» (surnom de l'équipe du Malawi) et pour la date du 3 septembre, cruciale pour l'avenir immédiat de l'équipe de Tunisie revue et corrigée par Sami Trabelsi. ------------------------------------------------------------------------ Fiche technique Stade international de Amman. Temps chaud. Pelouse en bon état. Affluence moyenne. Match en nocturne, éclairage suffisant. Amical : Jordanie-Tunisie (3-3), score à la mi-temps (2-1) pour la Tunisie. Buts : Ammar Jemal 30' et 80' sur penalties, Lamjed Chehoudi 31' pour la Tunisie; Abdallah Dhib 21' et 52' et Ahmed Hayel 47' pour la Jordanie. Arbitrage de Safanane Othmane (Syrie) Avertissements : Mejdi Traoui 45' (Tunisie), Khalil Zid Ben Attia 28' et Ameur Chaffaï 88' (Jordanie). Formation de la Tunisie : Aymen Mathlouthi, Samah Derbali (Chaker Bergaoui), Fatah Gharbi, Mahmoud Ben Salah, Ammar Jemal, Chadi Hammami, Adel Chedly (Skander Echeikh), Mejdi Traoui, Iheb Msakni (Amir Omrani), Lamjed Chehoudi, Salama Kasdaoui (Mohamed Ali Slama). Sélectionneur : Sami Trabelsi.