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Réussir les stratégies économiques d'avenir
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 09 - 2011


Par Abdelkader KACEM*
D'après l'évaluation des agences de notation américaines, la Tunisie d'avant-révolution serait classée deuxième en Afrique au plan économique après l'Afrique du Sud. Malgré ce classement honorable, la Tunisie souffre de plusieurs insuffisances qui affectent ses résultats économiques et handicapent la résolution des problèmes sociaux, de croissance et d'emploi.
Avec la survenue de la révolution du 14 janvier, les réalités ont été mises à nu et les choses se sont compliquées davantage, contrairement aux souhaits de la majorité des populations, du fait de l'explosion des revendications sociales induites par la découverte de la corruption de l'ancien régime et des mains invisibles qui ont intérêt à bloquer les rouages du nouveau système.
Ainsi, le gouvernement de transition ambitieux découvre un chantier énorme de travail nécessaire à réaliser d'urgence qui, au-delà des questions économiques et sociales, touche le côté politique, la sécurité, les problèmes de voisinage, le rétablissement de meilleures relations avec l'extérieur, l'instauration de la justice, le jugement des corrompus, la préparation complexe des élections, le respect délicat des institutions, la gestion des affaires courantes, la nomination de nouveaux responsables aux affaires de l'Etat, les réponses à apporter aux critiques virulentes, etc.
Devant cette lourde et complexe situation, nous émettons le souhait que l'ensemble des Tunisiens retrouvent la sagesse suffisante et la raison indispensable pour préserver l'intérêt suprême de la nation, cesser les divisions toxiques et s'unir comme une seule personne forte et consciente à la faveur d'une sécurité optimale et d'un programme économique et social cohérent qui fédèrent l'ensemble des citoyens pour un objectif de réussite commune qui favorise une construction saine de l'économie de nature à garantir une croissance optimale pour vaincre les besoins d'emploi et d'ambition de la population.
Dans le cadre de cette démarche, et concomitamment avec les développements médiatiques d'importance à ce sujet, nous apportons une modeste contribution en ces temps difficiles, en vue de favoriser un débat politique autour des principales questions qui intéressent réellement les tunisiens pour leur garantir la dignité, le bien-être et le respect dans le cadre d'une vie décente à la faveur d'un dialogue ouvert, tolérant, convaincant, et humain qui favorisent la solidarité de tous.
La question sera développée rapidement en cinq points principaux en nous limitant aux idées maîtresses. Cela aura trait, pour commencer, à l'évaluation des insuffisances, ensuite à la nécessité de fixer et hiérarchiser les besoins, avant de mettre en place les stratégies, puis rechercher et engager les moyens et enfin assurer la réalisation et faire régulièrement le suivi.
Evaluation des insuffisances
Au niveau de l'Afrique et à comparer avec certains pays de l'Europe de l'Est, la Tunisie fait souvent mieux. Mais, sans dramatiser, en nous comparant aux pays occidentaux, nous pensons que l'économie tunisienne souffre de plusieurs insuffisances. Au plan économique, la Tunisie est peu compétitive et retient des projets de petites tailles peu rentables et dépendant de l'extérieur au niveau des intrants et des exportations. L'économie tunisienne est beaucoup plus concurrentielle que complémentaire, souffre d'une main- d'œuvre pas toujours qualifiée, d'un faible taux réel d'encadrement, très peu d'ingénieurs, d'un coût élevé de production, d'une qualité juste moyenne, de prix relativement élevés, et d'une faible productivité qui serait de l'ordre de 50 % de celle des Allemands.
Les entreprises manufacturières tunisienne sont handicapées par la sous-traitance, dominée par très peu de clients, et restent incapables de se libérer faute de capacité d'innovation et de créativité. Elles dépendent des entreprises fournisseuses de modèles , de commandes et de marchés étrangers, ce qui plafonne les prix, la rentabilité et le développement.
Les investissements en Tunisie, concentrés dans les régions côtières, sont sous capitalisés, ne permettant de satisfaire que 50 % des demandes d'emplois additionnelles. Les offres d'emploi privilégient les connaissances et les personnes recommandées, souvent sans compétence suffisante et sans diplôme. La croissance économique est réduite à 5 % en moyenne et devrait dépasser les 8 % pour résoudre le problème du chômage. L'administration tunisienne qui s'améliore nécessite des efforts supplémentaires.
Le travailleur tunisien souffre d'une faible qualification, faute d'un bon encadrement qui handicape le bon développement de son entreprise et surtout les nouvelles créations de projets pour son propre compte. On relève une formation professionnelle insuffisante, souvent absente, une formation continue presque inconnue, et surtout pas d'investissement dans sa formation personnelle. Il est souvent démotivé en raison de ses ambitions surdimensionnées par rapport à sa rémunération et sa carrière professionnelle.
La société tunisienne est caractérisée par un taux assez élevé de pauvreté, principalement dans l'Est et le Sud du pays, qui serait de l'ordre de 20 %. Ces personnes actives antérieurement dans les travaux agricoles seraient découragées par la baisse du rendement du secteur du fait d'un manque important des précipitations. Démunis, ils seraient également découragés par l'observation quotidienne du confort vécu par le reste de la société urbaine.
La culture tunisienne serait marquée par l'insuffisance de démocratie, l'abus d'autorité et un manque de liberté qui handicapent les critiques constructives et empêchent le développement d'une société ouverte, cultivée et tolérante.
Fixer et hiérarchiser les besoins
Les besoins de la société tunisienne seraient liés, en principe, aux réponses adéquates aux questions soulevées dans le titre précédent. Leur ordre de priorité serait complexe et demande beaucoup de pédagogie pour accompagner les revendications sociales en augmentation.
Toutefois, nous souhaitons les classer suivant l'ordre dans lequel ils ont été rapportés à part le dernier paragraphe en rapport avec la culture humaine qui devrait prendre la priorité.
Mettre en place les stratégies
L'économie tunisienne, engagée dans un système libéral socialisé depuis les années 70, gagnerait à le maintenir moyennant un équilibrage dans la répartition optimale des richesses entre les personnes et les régions. En effet, il est prouvé à travers l'histoire que le système capitaliste avec tous ses inconvénients est de loin le plus performant à tous les niveaux. Il privilégie la liberté d'entreprendre et le cumul de richesse pour trouver la motivation à développer la production, satisfaire les demandes, et créer les emplois. Les autres systèmes montrent une complexité de gestion qui démotive les équipes et se répercute sur les performances.
Nous recommandons, toutefois, au plan économique d'essayer de satisfaire au mieux les performances des entreprises et des personnes au moyen d'une formation additionnelle de tous les intervenants, une motivation adaptée des facteurs de production en rapport avec leur compétence et leur apport et d'un soutien additionnel aux entreprises pour relever leur compétence et améliorer la gestion de leurs affaires. Cela requiert un accompagnement par des experts au niveau de chaque région moyennant des programmes adaptés à chaque secteur permettant des ajustements par entreprise.
Les revendications sociales doivent être satisfaites dans le cadre d'un accord général au niveau du salaire de base qui touche l'ensemble des secteurs quels que soient la spécialité et le domaine au regard du niveau d'étude , des compétences et de productivité moyennant le respect des particularités de chaque fonction. Il serait source de revendications et de soucis, le fait de continuer encore à discuter chaque secteur à part.
Au niveau des investissements, nous recommandons de privilégier la coopération, les associations, les partenariats et l'essaimage à forte employabilité avec les grandes entreprises mondiales parmi les pays développés. Cela doit se concevoir par la fabrication de grandes marques parmi les biens de consommation qui répondent plus particulièrement au besoin du continent africain.
A tire d'exemple, nous recommandons la fabrication de voitures de bonnes marques qui répondent aux besoins et au goût de l'Afrique de Nord. Pour maintenir de bons rapports de coopérations, nous suggérons de choisir une marque connue par pays et de monter les projets en copropriété avec des pays voisins, comme c'est le cas ailleurs.
Au niveau des marchés extérieurs, nous souhaitons que les PME relèvent le taux d'encadrement autour de 30 % moyennant des compétences réelles et observent une politique de commercialisation agressive qui étudie les produits porteurs pour chaque pays, de nature à développer les innovations et la créativité, moyennant leur adaptation au goût et au besoin des populations locales, avant leur fabrication et exportation à la manière du cas chinois.
Il serait évident que l'équilibre régional doit être retrouvé moyennant l'implantation d'entreprises industrielles sur le modèle précité, en collaboration avec les pays maîtrisant les technologies et les procédés de fabrication. Cela contribuera à développer les PME et favorisera l'emploi et l'amélioration des revenus.
La Tunisie serait capable de meilleures performances même à partir des seules capacités disponibles moyennant un bon encadrement, une meilleure gestion et une commercialisation maîtrisée. On estime les possibilités de développement supplémentaires de la productivité de 30 % en général, ce qui permettra une croissance additionnelle de 3 %, soit un taux moyen annuel de 8 % .
Rechercher et engager les moyens
Les moyens à rechercher sont de quatre natures. La technologie et le savoir-faire, le capital, les équipements de production et le facteur humain compétent et nécessaire pour la production, la maintenance et le développement des entreprises.
Ceux-là doivent être développés en priorité au niveau interne ; mais à défaut, il ne faut pas hésiter à les satisfaire à partir de l'extérieur. En effet, les entreprises performantes ne calculent pas, sinon peu, la part qui revient à l'autre du moment qu'il ajoute de la valeur, qu'on tire profit de l'affaire et qu'on crée des emplois.
Assurer la réalisation et faire régulièrement le suivi
Une fois tous les moyens réunis, il devient si simple de monter les affaires avec des compétences humaines confirmées moyennant l'étude approfondie de l'implantation du projet en regard de l'environnement. Celui-ci doit tenir compte surtout de l'accessibilité des matières premières et des produits semi-finis, puis des facilités d'exportation et de commercialisation des biens à l'extérieur.
Le maintien du projet et la préservation des emplois restent tributaires de la bonne qualité des biens, de la maintenance régulière des équipements de production, de la réalisation d'un chiffre d'affaires consistant pour rémunérer les associés et satisfaire les partenaires extérieurs, de la bonne gestion pour comprimer les coûts et surtout satisfaire les clients et répondre à leurs souhaits en services après-vente au plus vite.
En somme, nous avons retracé les insuffisances de l'économie tunisienne selon notre approche personnelle pour les corriger, mais nous gardons le respect des compétences nationales qui attendent des encouragements et des responsabilités pour agir, sachant que la Tunisie demeure pionnière en Afrique.


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