Même les supporters les plus inconditionnels des «Flames» n'y croyaient pas vraiment au départ de l'aventure, un ticket à la CAN 2012 relevant de l'exploit Pourtant, à l'heure d'aborder le pénultième match de la phase de poules, le Malawi se trouve en position de force, un nul arrangeant ses affaires cet après-midi, (13h30 heure tunisienne) au Kamuzu Stadium de Blantyre devant les Aigles de Carthage. «Nous sommes prêts à mourir pour notre pays parce qu'une victoire contre la Tunisie nous offrira la terre promise», indique Esau «Black Mamba» Kanyenda, auteur de l'un des deux buts malawites du 4 septembre 2010 (2-2) à El Menzah. Cela donne un peu la mesure de la volonté de fer qui anime les hommes de Kinnah Phiri, le coach de l'équipe de l'Afrique australe qui parle rien moins que de «finale». «La Tunisie est très dangereuse au milieu et c'est là où se gagnera ce duel. Nous restons d'autant plus optimistes que la ligne médiane adverse sera privée des services de l'un de ses atouts (Ndlr Oussama Darragi, suspendu)», analyse le coach national qui avait commencé par driver la sélection U23. Un peu comme son collègue Sami Trabelsi. Prise de risques Kinnah Phiri doit pourtant faire face à des soucis totalement inconnus pour le staff tunisien et qui sont principalement d'ordre financier. La FAM (fédération malawite) n'a pu trouver le son pour financer le déplacement au Mozambique où les copains de Peter Mponda devaient disputer le 10 août un test de préparation. Conséquence : le match a été finalement annulé, ce qui avait contraint le sélectionneur adjoint de la Tunisie Férid Ben Belgacem à rebrousser chemin à l'escale d'Istanbul en Turquie. Lui qui devait être présent à Maputo pour superviser les «Flames». Autre souci rencontré par le manager technique du 73e mondial au dernier classement Fifa : l'arrivée tardive des joueurs expatriés largement majoritaires parmi son effectif (8 joueurs locaux seulement sur 27 retenus pour le stage précompétitif). Il en est ainsi de Limbikani «Pupa» Mzava, par exemple, arrivé tout juste deux jours avant le match ce qui a fait rager Kinnah Phiri contre le club sud-africain de Blemfontein Celtic. La défense accusera par ailleurs la défection d'Elvis Kafonteka qui a perdu sa femme la semaine dernière. Cette même ligne arrière pourrait enregistrer cet après-midi la titularisation de Peter Mponda, pourtant pas totalement rétabli de son intervention chirurgicale aux ligaments croisés suite à une blessure contractée au mois de février dernier avec le club sud-africain de Santos. Au lieu des huit mois d'arrêt complet prescrits voilà donc le capitaine rejoindre sa sélection : «I'am OK (je suis bien). On verra ce que je pourrai faire le jour ‘‘J''. C'est un match crucial que chacun espère jouer afin de voir le Malawi participer pour la deuxième fois consécutive en phase finale», avance Mponda. Cette prise de risques n'est pas sans causer des tensions entre la «fédé» malawite et le club sud-africain dont l'officier médias, Kham Dramat, observe sur les colonnes du journal The Nation : «Certes, notre joueur revient bien à son meilleur niveau. Mais nous ne sommes pas certains qu'une reprise dans un match aussi difficile et exigeant constitue vraiment la solution». Tant de hâte et d'empressement à revenir à la compétition après une grave blessure témoigne en tout cas de l'envie qui habite les «Rouge et Noir» qui brûlent d'impatience d'en découdre avec nos «Aigles» et de toucher au Graal : une troisième phase finale de la CAN, après 1984 et 2010.