• 1.350 candidats ont été admis au Capes • 3.000 enseignants ont déposé des demandes de mutation. Les instituteurs, eux, sont de l'ordre de 8.000 à vouloir changer de région. Le ministère répond favorablement à 36% d'entre eux • Les ex-directeurs des établissements scolaires sont tenus d'assurer la passation de leurs fonctions. Tout réfractaire comparaîtra devant le conseil de discipline M. Taïeb Baccouche, ministre chargé de l'Education au sein du gouvernement provisoire, a tenu, hier à Tunis, un point de presse spécial rentrée 2011-2012. Le ministre a d'emblée fait une mise au point quant aux innombrables rumeurs qui ont été véhiculées dans les médias, les jugeant comme étant des tentatives de déstabilisation de l'opinion publique. Il a ainsi appelé les médias à faire preuve de plus de vigilance. Evoquant le dossier des directeurs et des proviseurs, le ministre a rappelé que la désignation de ces deux fonctions était, jadis, effectuée d'une manière anarchique. Cette année, le ministère de l'Education a entamé, depuis février, de nouvelles mesures destinées à fixer des critères bien définis concernant les directeurs et les proviseurs. Aussi, un organisme provisoire a -t-il été formé sur la base d'élections des directeurs à l'échelle régionale. Les membres dudit organisme ainsi que le ministère de l'Education on été unanimes sur trois critères fondamentaux, à savoir l'ancienneté, l'aptitude pédagogique et les diplômes. «Il faut dire que la majorité écrasante des enseignants répondent aux trois critères. Toutefois, nous n'avons besoin que de deux mille responsables, dont 1.500 directeurs et 500 proviseurs», précise M. Baccouche. Et d'ajouter que cette décision logique a déplu aux ex-directeurs qui, désignés sans fondement, ont jugé cette mesure comme étant ségrégative. «Pourtant, renchérit le ministre, 50% d'entre eux ont participé à ce concours et 25% l'ont décroché». Le ministre insiste sur l'inéluctable passation entre les ex et les nouveaux directeurs pour le bon déroulement de l'année scolaire 2011-2012. «Tout directeur ne se conformant pas à ce principe sera traduit devant le conseil de discipline», prévient M. Baccouche. Il y a, en outre, lieu de noter que les nouveaux directeurs et proviseurs relèvent de toutes les spécialités dont la part du lion revient aux professeurs d'arabe. Pour ce qui est des surveillants qui voulaient participer au concours des directeurs d'établissement d'enseignement de base, le ministre souligne que leur participation n'était pas possible vu qu'ils ne répondent pas au critère pédagogique. Par ailleurs, et en ce qui concerne le volet recrutement, le ministre a mis les points sur les «i» pour ce qui relève du Capes, du traitement des injustices commises sous l'ancien régime, des mutations des enseignants et des enseignants convertis en instituteurs. En effet, et contrairement à l'intox diffusé et portant sur l'annulation du Capes, le ministre de l'Education précise qu'il s'agit plutôt de rompre avec la mentalité de corruption et de copinage qui caractérisait ce concours. «Il n'est pas logique d'annuler un concours nous permettant de sélectionner les plus compétents des futurs enseignants. D'ailleurs, 2.000 enseignants ont été admis à l'examen écrit dont 1.350 ont réussi à l'oral», indique le ministre. Il explique, également, que l'examen oral a été précédé par un stage de 9 jours. Le stage, qui s'étale généralement sur une période de trois mois, a été interrompu pour des raisons exceptionnelles par l'examen oral. Cela dit, le stage se poursuivra au cours de l'année, notamment durant les vacances, et ce, afin d'optimiser les compétences des enseignants. «Pour ceux qui ont réussi à l'écrit et échoué à l'oral, je m'engage à faire de mon mieux pour trouver d'autres solutions afin de les aider à entrer dans la vie active. Je suis conscient que nous devons trouver un poste d'emploi pour tout chômeur, et ce, par principe», ajoute le ministre. Il informe l'assistance, par ailleurs, que le ministère de l'Education s'apprête à lancer un nouveau concours pour l'année 2012-2013, un concours qui permettrait d'embaucher 1.500 enseignants et de doubler le budget du ministère à cet effet. Il indique de surcroît que le nombre des instituteurs a été doublé pour atteindre les deux mille. Les ouvriers comptent désormais 1.325 personnes. En évoquant le dossier des injustices commises sous l'ancien régime, le ministère enregistre 2.000 cas dont certains relèvent de l'amnistie législative. Par ailleurs, le volet des mutations des enseignants compte près de 3.000 cas. Le traitement de ce point dépend, évidemment, de la disponibilité des places, ce qui complique quelque peu les choses. D'autant plus que le ministère reçoit des demandes de mutation prioritaire pour des contraintes sociales et humanitaires. Toutefois, M. Baccouche précise que l'administration n'intervient plus en cas de possibilité de permutation. Il y a lieu de noter que les mutations ordinaires des instituteurs comptent près de 8.000 cas. «Nous avons répondu favorablement à 36% des dossiers déposés», indique le ministre. Et d'ajouter qu'un dialogue a été entamé pour réviser les lois réglementant le réseau des enseignants et des instituteurs. Des directives ont été adressées aux établissements de l'enseignement de base afin de créer et de dynamiser les conseils d'éducation et de veiller sur l'esprit d'élection et du dialogue. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le ministère multiplie les efforts pour mettre à la disposition de l'Instance nationale des élections une logistique afin de réussir l'organisation des élections. Aussi, tous les établissements scolaires seront convertis, le jour J, en des bureaux de vote. «L'apport du ministère de l'Education sera à la fois matériel et humain», souligne le ministre.