Par Hichem SATTARI La rentrée scolaire de cette année revêt une importance particulière dans tous les milieux actifs du pays puisqu'elle sera la première après une précédente postrévolutionnaire achevée dans les délais prévus initialement grâce aux efforts et aux sacrifices consentis de toute la famille éducative. Néanmoins, le démarrage a laissé apparaître des défaillances graves au niveau du comportement individuel d'un bon nombre d'enseignants qui restent attachés aux habitudes d'un récent passé, à savoir cette tendance à privilégier l'intérêt personnel aux dépens de celui collectif ou national, surtout aujourd'hui même où les Tunisiens auraient un besoin urgent de voir des initiatives concrètes afin de retrouver d'autres repères fiables pour instaurer une nouvelle mentalité qui mettrait fin aux agissements opportunistes constatés auparavant et qui prévalent encore. L'attitude de certains enseignants remarquée ces derniers jours reflète cet état d'esprit qui pourrait déstabiliser la répartition équitable des emplois du temps faite en fonction de paramètres pédagogiques élaborés par la commission des programmes de l'enseignement. Peut-être, je serai un peu dur à l'égard de ces messieurs, car je suis persuadé que tout est relatif dans ce monde pour ne pas généraliser ce phénomène, mais les faits existent bel et bien dans la réalité et les exemples en témoignent du manque de responsabilité, il faut le reconnaître, d'une minorité qui persiste à se considérer comme étant des gens intouchables voulant par tous les moyens enseigner à des élèves d'un niveau bien déterminé, en l'occurrence les classes terminales. Pis encore, ils prétendent choisir une élite d'élèves dans la perspective de former ces fameux groupes de ces cours particuliers devenus une obsession chez ces messieurs et une priorité dans la pensée de la plupart des parents. D'ailleurs, d'autres sont allés jusqu'à refuser des emplois du temps sous prétexte que les classes concernées ne sont pas conformes aux ambitions de la veille. Bien évidemment, on pense essentiellement au côté lucratif. Je présume qu'il est indispensable de réagir devant de tels débordements antipédagogiques qui pourraient perturber le démarrage de l'année scolaire. A ce propos, une intervention imminente s'impose pour convaincre ces collègues de revenir à de meilleurs sentiments et se rappeler que nous sommes dans le vif d'une campagne électorale, mais aussi face aux défis d'un processus transitionnel exigeant qui demande la patience de tout le monde. J'estime que ces orientations favorisant des intérêts personnels très étroits démontrent, sans aucun doute, que même des personnes normalement conscientes des circonstances vécues par le pays traduisent en ce moment ce comportement dû à cette habitude à vocation matérielle et cette nonchalance à l'égard du système éducatif de nos protégés qui demeurent notre souci majeur en attendant de possibles réformes dans ce secteur. Cette inconscience sociale relevée actuellement est le fruit d'une retombée exagérée d'un sentimentalisme qui continue de porter atteinte à l'évolution de la pratique d'une démocratie dans la manière d'agir de ceux habitués à l'indifférence et au mutisme face à l'ébullition de la mouvance politique et aux événements qui se produisent quotidiennement. Je suis convaincu que les enseignants constituent une garantie crédible et qu'ils contribuent véritablement à la réussite des élections de la Constituante et participent activement à l'élaboration de la nouvelle Constitution. Par contre, ceux qui pratiquent la politique de l'autruche seront désormais appelés à s'intégrer immédiatement dans les rangs de leurs collègues fidèles aux principes de la révolution et qui fournissent des efforts louables pour que la transition puisse concrétiser les objectifs pour lesquels les politiques et la société civile collaborent intensivement afin de s'opposer à ces manipulations qui ternissent l'image du corps enseignant. Aujourd'hui, je pense qu'il n'y aurait plus de raison d'être pour des profiteurs de circonstance dont l'unique but serait de renflouer davantage leurs comptes bancaires aux dépens des élèves issus des classes populaires nécessiteuses.