Les ordres du jour, aussi bien au niveau des clubs qu'à celui des instances dirigeantes, laissent toujours la place à l'équivoque, à l'improvisation et à l'absence totale de timing. C'est ainsi que l'on amorce souvent les débats d'une manière spontanée, sinon improvisée, pour finir par se perdre dans les méandres des discussions byzantines qui n'ont aucun sens. Les résultats ne se font jamais attendre : les décisions les plus importantes sont prises dans la précipitation et, de ce fait, on prête automatiquement le flanc à la critique. On passe à côté, on esquive ou néglige les véritables problèmes. A titre d'exemple, l'indisponibilité des terrains ne date pas de la veille de la dernière réunion organisée. On le savait depuis des semaines et tous les médias en ont fait l'écho. Les problèmes vécus par le dernier tournoi de l'Amitié en sont une parfaite illustration. On «a attiré l'attention du ministère ! ». Et ensuite ? A notre connaissance, le ministère ne fera pas usage de sa baguette magique pour tout remettre en ordre. Pour la bonne raison qu'il n'en dispose pas, et que les terrains relèvent des municipalités, tout en sachant qu'il fallait s'y prendre… immédiatement après la fin de la saison dernière pour être efficace. Pour n'avoir rien à se reprocher, on écrira une lettre pour attirer l'attention tout en recommandant le maximum de diligence… La belle affaire ! La commission veillant à l'homologation (en football comme dans les autres disciplines) a-t-elle présenté un rapport sur la situation qui prévalait aussitôt la compétition terminée ? Sa tâche se limite-t-elle aux inspections de l'avant-saison ?A-t-elle présenté des conclusions en attirant l'attention sur ce qui devait être remis à niveau ? Les clubs, en renouvelant leurs engagements, ont-ils confirmé la disponibilité des installations qu'ils se proposaient d'utiliser ? A-t-on tenu compte de la situation (précaire, difficile, incertaine…) que vivent la plupart des municipalités après le 14 janvier ? En tout état de cause, et parallèlement au laisser- aller qui prévaut un peu partout dans ce secteur, on préfère souvent botter en touche et faire porter le chapeau à d'autres ? Supposons que les terrains de compétition ne soient pas prêts le jour «J». Que se passerait-il ? On sera dans l'obligation de renvoyer le démarrage de la saison en poussant des cris d'orfraie. Supposons maintenant que l'on consentira à ouvrir les portes des terrains alors qu'ils ne sont pas prêts. Que se passera-t-il ? Tout simplement que ces installations seront exposées à une détérioration rapide et irréversible pour le reste de la saison. Ces terrains teigneux et complètement décapés, où les accidents sont vite arrivés, ne sont pas le fait du hasard ! En effet, on oublie que le regarnissage ou la réparation d'un terrain en gazon naturel exige d'abord du temps et ensuite des créneaux bien distincts dans l'année. Il est impossible de le faire à n'importe quel moment. Et comme peu de terrains disposent de véritables «gazonnières», il est pratiquement hors de question d'utiliser une surface replantée avant la repousse et la formation d'une véritable couche assez compacte pour supporter les piétinements à venir. A moins de courir le risque de perdre le bénéfice de tous les travaux effectués. Cela équivaut à de la perte d'argent et de temps avec les accidents et la mauvaise qualité du jeu en prime. Une question avant de terminer : l'état d'un terrain, d'une salle de compétition, relève-t-il d'un Bureau fédéral ? A bien y réfléchir, oui, s'il n'a rien d'autre à faire !