Entre une sélection notoire (le Maroc) et deux autres émergentes, l'équipe de Tunisie devra se méfier Un groupe fort ? Un groupe faible? Difficile ? Facile ? C'est le genre de questions qui reviennent toujours sur les langues après chaque tirage au sort. N'oublions pas d'abord que l'équipe de Tunisie s'est qualifiée miraculeusemesnt à cette édition 2012. Une qualification que l'on doit à Ezechiel et à ses amis Tchadiens, et qui donne un énorme coup de pouce à une sélection qui a tellement perdu de ses moyens et de sa notoriété. Mais une si pénible et inattendue qualification n'a-t-elle pas de bons «effets» ? L'histoire nous a toujours dit que ceux qui arrivent in extremis ou en retard ont le plus de chance de réussir. Nous sommes devant un groupe «blindé», contrairement à ce qu'on dit ici et là. De toute façon, si on veut reconquérir l'Afrique, on doit absolument remporter cette bataille du premier tour. Voici un portrait des trois adversaires de l'équipe de Tunisie. Le Gabon : en terre connue ! Quand on organise la CAN, on est forcément privilégié par rapport aux autres. On a quelque chose que les autres n'ont pas, et ça se comprend. Le public, les médias, les autorités et la CAF aussi prennent parti peu ou beaucoup en faveur du pays hôte. Gernot Rohr, sélectionneur national, se lamente de ce groupe qu'il a qualifié de «groupe de la mort» et qui regroupe des sélections de grande renommée, comme la Tunisie et le Maroc. Il faut dire que le football gabonais est un football émergent qui n'a pas de fortes traditions dans le continent. Ce pays ne s'est jamais qualifié en Coupe du monde. Son meilleur résultat en CAN remonte à 1996 quand il a atteint les quarts de finale avant d'être éliminé par… la Tunisie aux tirs au but. Les «Panthères» (le jaune et le bleu comme couleurs-références) s'apprêtent à accueillir le Brésil en amical. Les joueurs de base chez le Gahon sont Daniel Cousin (32 ans) qui rentre jouer au championnat local pour retrouver la sélection, Stéphane Nguma et Georges Ambouaret. On notera également le retour en sélection de l'attaquant stéphanois Aubameyang, joueur au tempérament dur. Le championnat français est la destination préférée des joueurs du Gabon, pas très célèbres faut-il l'avouer. Attention, l'avantage des protégés de Rohr sera d'évoluer chez eux et de tout connaître. Les «Panthères» ne navigueront pas à vue ! Niger : c'est du solide Une sélection qui n'est pas très glorieuse et peut-être pas connue des connaisseurs, mais techniquement parlant, c'est une équipe solide à laquelle il faudra faire gaffe. Les «Mema» (vert, blanc et orange comme couleurs distinctives) sont, comme le Gabon, une équipe émergente aux faibles traditions. Mais elle fait partie des sélections qui ont bouleversé la hiérarchie continentale dans les éliminatoires de la CAN 2012. Le Niger a eu le mérite de barrer la route à l'Egypte, triple vainqueur de la CAN, et de passer en pole position. D'après les derniers échos, les dirigeants du football du Niger comptent ramener Rolland Courbis comme manager de la sélection. Harouna Douala, actuel sélectionneur, va-t-il céder sa place au Français? Ça va dépendre, entre autres, de l'attitude des équipiers de Moussa Nary. Vont-ils continuer à faire confiance à l'enfant du pays pour les diriger lors de la CAN? Maroc : revoilà le géant ! Là, c'est un grand morceau du continent. Le Maroc est un pays de football avec de fortes traditions et un riche palmarès. Quatre présences en Coupe du monde, une CAN remportée et un second tour aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Le passage à vide après la CAN 2004 s'est prolongé jusqu'aux dernières éliminatoires de la CAN 2012. C'est le moment à partir duquel les Lions de l'Atlas sont revenus à la une du football africain. Ils terminent premiers d'un groupe où figurent l'Algérie et la R.centrafricaine, avec un inoubliable carton 4-0 infligé à l'Algérie. Joueurs clés? On peut nommer Nader Lamyaghri, Badr Kaddouri, Mehdi Ben Attia (solide défenseur de l'Udinese), Houcine Kharja (Fiorentina), Youssef Hadji, sans oublier Marouane Chamakh, l'intenable attaquant d'Arsenal. Eric Gerets, à qui on loue la main de fer et le savoir-gérer qui ont permis au Maroc de ressurgir, aura l'embarras du choix pour arrêter la liste des 23. En tout cas, il a la confiance de tous les Marocains, ravis de voir leur équipe retrouver son standing et son football d'attaque. Ce sera une sélection qui ne peut que jouer pour le titre et la consécration.