«Les actes de violence survenus, récemment, à Sidi Bouzid, à la suite de la proclamation des résultats partiels des élections de la Constituante sont extrêmement dangereux, dans la mesure où ils ont visé des établissements publics bien ciblés», a affirmé le bâtonnier de l'Ordre national des avocats Me Abderrazak Kilani. S'exprimant lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis, Me Kilani a déclaré avoir visité, récemment, en compagnie de ses confrères de l'Ordre national des avocats, la ville de Sidi Bouzid pour évaluer les dégâts subis par le siège du tribunal de première instance dans la région, précisant que ces dégâts ont entraîné le report de toutes les audiences et la suspension des délais des recours pendant un mois. Les troubles survenus à Sidi Bouzid n'ont pas bénéficié de la couverture médiatique souhaitée, a-t-il regretté, mettant en cause la libération de 20 jeunes impliqués dans des actes d'incendies et de pillages par crainte d'attiser la violence dans la région. Le déclenchement prémédité d'incendies dans des postes de police, des municipalités ainsi que dans des endroits précis du tribunal comme les archives, le bureau d'ordre et le service des huissiers-notaires, a-t-il relevé, laisse planer l'existence d'une opération planifiée et minutieusement organisée pour effacer les traces et faire disparaître les preuves de corruption. Ces incidents, a-t-il assuré, «sont en rapport avec les symboles de l'ancien régime sortis en manifestation à Sidi Bouzid pour la première fois après la révolution », dénonçant, à ce propos, le retrait total des forces de l'ordre et de l'armée, malgré la présence de plusieurs indices qui augurent d'une éventuelle montée de la violence. Intervenant au cours de cette conférence de presse, plusieurs avocats de Sidi Bouzid ont exhorté les médias, les autorités compétentes, les forces de l'ordre et l'armée à assurer le suivi du dossier et à dévoiler la réalité des faits. Ils ont, également, indiqué que la plupart des composantes de la société civile vont réorganiser leurs rangs afin de protéger la révolution et réhabiliter la ville de Sidi Bouzid, berceau de la révolution.