• La substitution de la dette extérieure par une dette interne est de nature à réduire les risques de change et de refinancement. • Seulement 6% des financements sont apportés par le marché boursier. Quels que soient les couleurs dominantes du prochain gouvernement et les programmes qui en découleront, les défis restent les mêmes. Réduire le chômage des jeunes et atténuer les disparités entre les régions sont les principales missions de la nouvelle équipe et les principales attentes des citoyens. Pour ce faire, il faut fournir les préalables pour une croissance forte et soutenue. Conformément aux plans et aux prévisions, déjà élaborés, l'économie nationale aura besoin de plusieurs points de croissance pour finaliser le programme économique et social de la période 2012-2016. En effet, la réussite de la première phase de relance 2011-2012 et la deuxième de rattrapage 2013-2014 est largement tributaire du rythme de l'activité économique, principalement des investissements, publics et privés, nationaux et étrangers. A cet égard, il convient de préciser que les mécanismes et les sources de financement des investissements, plus généralement de l'économie, conditionnent en grande partie le comportement des investisseurs et le rythme de la croissance économique du pays. Même si le recours à une source de financement ou à une autre n'a jamais fait l'unanimité des économistes, encore moins des politiciens, il demeure essentiel de trouver une formule de financement aussi diversifiée que rentable en vue de stimuler le rythme de croissance et préserver les fondamentaux économiques du pays. Avec des ressources naturelles limitées et des recettes fiscales de l'ordre de 14 milliards de dinars, l'endettement extérieur demeure une source incontournable de financement du budget de l'Etat, estimé à 19,2 milliards de dinars pour l'année 2011. En plus, ce budget a été révisé, au début de cette année, pour répondre aux demandes sociales pressantes et corriger, un tant soit peu, le retard des régions de l'intérieur. Pour une économie en développement, la dette constitue, alors, l'un des moteurs de croissance. Bien que le recours à cette source soit de nature à créer plusieurs controverses, dans tous les pays du monde, la Tunisie a toujours gardé des niveaux de dette relativement maîtrisés et acceptables. D'ailleurs, le taux d'endettement public extérieur de la Tunisie n'est que de 45%, de loin inférieur à celui du Japon, 185%, ou à d'autres économies avancées, à l'instar des Etats-Unis ou de la France. Sans parler des pays qui souffrent des crises de dettes souveraines. Mieux encore, des mécanismes ont été mis en place pour substituer une partie de la dette extérieure par une dette interne, via l'émission de bons du Trésor. Une telle démarche est de nature à réduire les risques inhérents aux dettes extérieures, notamment le risque de change et le risque de refinancement. Ces deux risques engendrent respectivement la hausse des annuités de remboursement et des taux d'intérêt. Pis encore, suite à la dégradation de la note de la Tunisie par toutes les agences de notation, depuis janvier dernier, les marchés internationaux sont de plus en plus réticents aux demandes du pays et les taux sont constamment révisés à la hausse. Un marché boursier sous-exploité Chez nous, l'activité du marché financier n'est pas en mesure de refléter la situation économique du pays, vu la faible participation de la Bourse dans l'activité économique du pays. En effet, peu d'entreprises font des appels publics à l'épargne, et encore moins ceux qui préparent leurs introductions en Bourse. Ainsi, le marché financier n'assure que 6% du financement des investissements et la capitalisation boursière ne dépasse pas 24% du PIB. Pourtant, sur ces marchés, les investisseurs disposent des excédents de liquidités pour saisir les bonnes opportunités. En plus, plusieurs réformes juridiques ont été adoptées pour réguler les transactions boursières. S'agissant d'un financement des fonds propres de l'entreprise, les apports des actionnaires ne génèrent pas des frais financiers. Une partie des bénéfices réalisés sera distribuée aux nouveaux actionnaires à concurrence de leurs apports dans le capital de l'entreprise. Outre le financement, la diversification de l'actionnariat est porteuse de nouvelles techniques de management mieux adaptées à l'entreprise et son environnement. A cet égard, transparence oblige, l'entreprise sera en mesure de divulguer des communications financières périodiques. D'où un meilleur diagnostic des forces et faiblesses de la société en vue de fixer les actions opportunes favorisant le développement et la pérennité de l'entreprise et plus généralement, du tissu économique.